Ecrit le 4 avril 2012
N’importe quoi
Notre Sarko national, toujours président et désormais candidat, continue à dire n’importe quoi Florilège (des fleurs vénéuses !)
Immigration
« Comment intégrer, comment assimiler, si une vague migratoire incontrôlée vient indéfiniment réduire à néant les efforts de la République » dit N. Sarkozy qui, avec le terme « vague » tente d’accréditer l’idée d’un déferlement. Si c’était le cas, faut-il rappeler que N.Sarkozy lui-même en serait responsable car il fut d’abord Ministre de l’Intérieur puis président, ayant délégué la place Beauvau à son directeur de cabinet Claude Guéant. Mais en fait, cette « vague » n’est qu’une vaguelette : elle reste l’une des plus faibles d’Europe (0,3% de la population chaque année pour l’immigration légale contre 0,6% en moyenne dans l’Union) et l’une des plus surveillées par un système strict de contrôle et d’expulsion. Bien sûr, il y a une concentration de personnes issues de l’immigration dans certains quartiers déshérités ! Parce qu’elles n’ont pas eu d’autre choix.
Parler le français
« Une mère qui ne parle pas français, comment peut-elle suivre la scolarité de ses enfants, comment peut-elle les éduquer ? » s’est-il demandé. Moi, ma mère, elle ne parlait que le Béarnais dans sa famille. Elle n’a appris le français qu’Ã l’école. Cela ne l’a pas empêchée d’avoir un français très correct, d’écrire sans faute, et de faire des études. Ah, c’est vrai, un accent trahissait son origine.
Soutien aux élèves en difficultés
Tout en ayant des parents parlant le français, il y a un certain nombre d’enfants français en difficulté scolaire. A Nantes, N. Sarkozy a annoncé que, en maternelle et en primaire, chaque directeur disposera d’une enveloppe de crédits pour aider et suivre les enfants, « pour sauver les enfants en péril ». En même temps, dans les semaines écoulées, sont tombées simultanément, dans toute la France, les décisions de fermetures massives de classes, voire d’écoles, et les notifications de suppression de postes en Réseaux d’Aide Spécialisée pour les Élèves en Difficulté (RASED ), voire de RASED tout entiers. Ainsi s’achève le démantèlement complet du seul dispositif qui permettait aux enfants ne parvenant pas à s’intégrer dans l’univers scolaire de retrouver quelque chance d’y accéder. Par exemple une classe de 3e au Lycée Lenoir à Châteaubriant sera supprimée pour la remplacer par une classe de C.A.P. Cuisine !
Confusion
Cette campagne sarkozienne est celle de la confusion mentale. Voici des éléments :
1- « Je rappelle que deux de nos soldats étaient... comment dire... musulmans, en tout cas d’apparence, puisque l’un était catholique, mais d’apparence » C’est ce qu’a dit N. Sarkozy au sujet d’un des soldats victimes du tueur de Toulouse. « Cette expression, en plus d’être d’une bêtise insondable, est clairement ra-ciste ! », a affirmé dans un communiqué le Parti communiste, tandis que la famille du militaire catholique s’insurgeait : « Ce sont des militaires français qui ont été assassinés, aucun d’eux, au moment de sa mort, n’exhibait la croix ou le Coran »
2- De son côté, Claude Guéant, ministre de l’Intérieur a également commis une bourde en déclarant devant une synagogue parisienne être venu « s’associer à la peine qu’éprouve la communauté israélienne de France », au lieu de la communauté juive, faisant la confusion entre un Etat et une religion.
3- Mais le plus étonnant, ce sont les déclarations incroyables de Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur dans Le Monde du 23 mars. Il révèle d’abord que le tueur de Toulouse voulait tuer un autre militaire, mais qu’il est arrivé trop tard. « Et comme il connaît bien le quartier, il a improvisé et a attaqué le collège-lycée Ozar-Hatorah ». Par ailleurs il était connu du policier de la direction régionale du renseignement intérieur (DRRI) de Toulouse qui l’avait rencontré en novembre 2011. « Mohamed Merah semblait avoir un rapport de confiance avec lui. Il s’est confié, il a coopéré. Il nous a dit où était le scooter ou les deux voitures. Le courant passait bien. Non sans cynisme. Il a même dit à ce policier : »De toute façon, je devais t’appeler pour te dire que j’avais des tuyaux à te donner, mais en fait, j’allais te fumer« ». Comme dit « Agora-Vox » : « Qu’est-ce qui peut faire qu’un paumé de banlieue de 23 ans puisse parler sur ce ton à l’instance la plus haute, en France, des services de sécurité du pays ? D’où lui est venu cette familiarité, à ce jeune meurtrier qui écrivait pourtant à son juge sur un ton très respectueux ? Pourquoi en était-il arrivé à autant de familiarité avec ce fonctionnaire ou ses subordonnés ? »
Qu’est-ce qui peut expliquer que ce jeune tueur, Mohammed Merah, puisse se permettre d’appeler de son propre chef les services de renseignements français, au prix où sont les communications téléphoniques, même au fin fond d’une échoppe de communication pakistanaise ? Bernard Squarcini écrit en effet : « Le fonctionnaire qui l’a reçu n’a pas senti une volonté d’esquiver, au contraire. Mohamed Merah l’appelle le 13 octobre 2011 car il n’est pas en France à ce moment-là , il est au Pakistan. »Dès que je rentre, je vous contacte« , a-t-il dit. Le 3 novembre, il rappelle de l’hôpital Purpan, à Toulouse, ou il est hospitalisé pour une hépatite. »Dès que je sors, je viens vous voir« , assure-t-il. Il fait preuve d’une excellente coopération, d’éducation, et de courtoisie ». Le jeune tueur a été éliminé. Il ne parlera pas Les ministres gérard Longuet (Armées) et Claude Guéant (Intérieur) ont refusé de laisser une commission sénatoriale auditionner les chefs des services du renseignement.
Logement
En France, aujourd’hui, 10 millions de personnes souffrent, de près ou de loin, de la crise du logement. En France, aujourd’hui, une majorité de familles est tenue au quotidien de faire des sacrifices sur l’essentiel (santé, alimentation, éducation des enfants...) pour accéder ou se maintenir dans un logement. Cette situation est absurde, elle est inadmissible. Pour celles et ceux qui s’apprêtent à diriger le pays, elle doit être intolérable !
Six candidats à la présidentielle (Eva Joly, Jacques Cheminade, François Bayrou, François Hollande, Jean-Luc mélenchon, Philippe Poutou) ont signé le « Contrat social pour une nouvelle politique du Logement », rédigé par la Fondation Abbé Pierre. Ce Contrat social prévoit notamment de produire environ 500.000 logements par an, dont au moins 150.000 logements sociaux, de « réguler les prix et maîtriser le coût du logement », une « politique de prévention des expulsions » et que soient imposés aux communes 25% de logements sociaux (20% actuellement).
Nicolas Sarkozy, lui, n’a pas signé.
Finances
N.Sarkozy annonce que le déficit public représentera 5,2% du PIB (produit intérieur brut) en 2011 contre 5,7% prévu. Il a raison sauf que ...selon l’INSEE, à la fin du quatrième trimestre 2011, la dette publique brute, s’établit à 1717,3 milliards d’euros, en hausse de 24,8 Md€ par rapport au trimestre précédent. Exprimée en pourcentage du PIB, elle se situe à 85,8 %, en augmentation de 0,3 point par rapport au trimestre précédent. Alors si la dette augmente augmente, pourquoi donc le déficit baisse-t-il ? Parce que les impôts sur le revenu et le patrimoine ont augmenté de 10% en 2011 et que, du coup, il y a du mieux dans le pire !
Les prélèvements obligatoires ont grimpé, eux, de 1,3 point à 43,8% du PIB l’an dernier, dépassant leur niveau de 2007 alors que Nicolas Sarkozy avait promis de les faire baisser !
Une banque pour la jeunesse
Et voilà la dernière idée : N.Sarkozy a promis de créer « une banque pour porter les projets des jeunes ». Projet flou ! Rappelons que les étudiants hésitent à s’endetter. En 2008, Valérie pécresse, au ministère de l’Enseignement supérieur, avait lancé un prêt étudiant garanti par l’Etat à 70 %, avec un fonds géré par Oséo, pour un montant maximal de 15.000 euros et avec la possibilité de remboursement différé. L’objectif était de 40.000 prêts fin 2009. Seuls 27.000 ont été signés sur le quinquennat.