Ecrit le 2 avril 2013
(avant de savoir l’affaire Cahuzac)
Le 28 mars 2013, l’OCDE (organisation de coopération et de développement économique) a publié un « rapport intérimaire » . Extraits :
Austérité
L’économie mondiale a connu un nouvel accès de faiblesse à la fin de 2012, mais l’activité se redresse actuellement dans nombre de grandes économies. En Europe, il faudra sans doute attendre un peu plus longtemps pour connaître une reprise significative. Au sein de la zone euro, on constate de nouveau une divergence entre la croissance en Allemagne, qui devrait se redresser fortement dans les deux premiers trimestres de 2013 (1) et celle des autres pays qui restera molle, voire négative.
Le sous-emploi de la main-d’œuvre reste substantiel dans de nombreux pays de l’OCDE et la situation de l’emploi a continué de se détériorer dans la zone euro, contribuant ainsi au manque de confiance des consommateurs, surtout en Europe. La montée de chômage de longue durée, avec plus de chômeurs passant de l’assurance-chômage aux prestations sociales moins généreuses, aggrave les risques de pauvreté et d’inégalité.
Suède et Allemagne
On n’entend guère parler de la Suède. Pourtant le pays va bien : il a connu en fin 2012 un déficit de 0,5% du produit intérieur brut, faisant suite à un excédent de 0,2% du PIB en 2011 et de 0,3% en 2010. L’année 2012 a été moins favorable pour les recettes fiscales, avec une croissance économique limitée à 0,8%, contre 3,7% en 2011 et 6,6% en 2010.
Pour autant, la Suède est parvenue pour la troisième année consécutive à faire baisser le ratio de sa dette publique, à 38,2% contre 38,4% en 2011, même si le montant de cette dette a augmenté.
En septembre, le gouvernement suédois a abandonné l’objectif de dégager un excédent budgétaire en 2013. Il prévoit actuellement un déficit de 1,3% du PIB et estime que la dette publique devrait repasser au-delà des 40% du PIB, avec un taux de chômage de 8,5 %
En examinant les statistiques économiques de l’Union Européenne, on découvre que la Suède est le pays où les salaires sont les plus élevés, avec 41,9 € de l’heure (et 43,8 pour les ouvriers des usines). La France est au 4e rang (avec 34,90 € de l’heure en moyenne), l’Allemagne est au 8e rang (31 €). En Allemagne le coût du travail est supérieur de 32 % à la moyenne européenne et le taux de chômage est de 5,3 %. En Bulgarie, le coût horaire est de 3,70 € de l’heure et le chômage atteint 12,4 % en fin 2012. Comme quoi il n’y a pas de rapport direct entre les salaires et le taux de chômage.
Pourtant, les chefs de grosses entreprises (ceux qui ont de très gros salaires), réclament une baisse du coût du travail en France. La Droite emboite le pas, évidemment !
Et si, en France, le problème n’était pas celui du coût du travail mais celui du coût du capital, comme dit la CGT ?
°°°
(1) Cependant l’OCDE se montre prudente : « Les incertitudes entourant les prévisions demeurent considérables » dit-elle tandis que, trois jours plus tôt, les cinq économistes qui conseillent le gouvernement allemand, considérés comme des « sages », ont revu fortement à la baisse leur prévision de croissance économique pour l’allemagne en 2013.