Ecrit le 11 décembre 2013
Le BURN OUT d’un chômeur
BURN OUT : What’s NEW ? : O.K., je traduis : quoi de neuf sur le ’Syndrome d’Épuisement Professionnel’ ?
A vrai dire, rien, sauf que son diagnostic médical (souvent trop tardif), reconnu par la sécu, est réservé au patient en activité. Il serait sans doute indécent (ou bien trop coûteux) d’y inclure une population dite ’sans activité’. Circulez, y’a rien
Le burn out, puisqu’il faut adopter cet anglicisme (encore un !), n’est ni une maladie, ni un trouble mental mais un état de fatigue et de ’stress’. On le classe médicalement dans le vaste chapitre des « troubles d’adaptation » ! Rarement, un bilan sanguin conforte une origine organique. Le plus souvent, il y a union entre troubles physiques (fatigue, troubles de digestion et de sommeil, douleurs diffuses, variation rapide de poids), et psychologiques (anxiété, isolement, lacune de mémoire et/ou concentration). C’est de toute façon un parcours de calvaire, soigné à grandes bouffées d’anxiolytiques, antidépresseurs et psychothérapies.
La messe est dite, la maison mentale et nerveuse brûle, les objectifs fixés sont hors de portée, la pression monte quotidiennement, les défenses immunitaires oublient le garde-Ã -vous, les décisions et comportements deviennent aléatoires. Si l’enveloppe physique externe résiste, tout l’intérieur se consume gravement, la dépersonnalisation est au coin de la rue.
Mais il est bien évident que ce diagnostic ne peut être établi que pour « l’ensemble des individus au travail ».
Selon Ouest-France (18/11), seuls 56 % de nos actifs au travail se déclarent ’satisfaits par leur emploi’. Chez nos voisins (Allemagne, Angleterre, Belgique, Hollande, Irlande, Luxembourg), les taux varient, sur la même question, de 70 à 88 %. Ça, déjà , ça pose problème. Il faudrait sans doute creuser très profond et dans de multiples directions pour approcher une réponse cohérente.
Revenons au burn out. En simplifiant beaucoup, cela revient à ’baisser les bras’ devant la montagne à gravir. Par sa cynique définition, il est forcément lié à une sur-activité professionnelle. Cette frontière ainsi tracée est-elle équitable et bien judicieuse ? N’oublions-nous pas, volontairement et à vil prix, des victimes invisibles qui, à leur grand dam, se battent pour survivre en recherchant un emploi ? Les personnes dite inactives (qui se comptent en millions) sont-elles épargnées par miracle par le burn out ?
Je ne le crois pas ! Certes, les difficultés à franchir sont différentes, mais non moins ardues. Effleurons la désintégration de l’estime de soi. Parlons du budget journalier chichement mesuré, des projets avortés, de la précarité en tous domaines. « On ne va pas au Resto du cœur en chantant » ...
Signé : Pascal, de Blain