Ecrit le 30 avril 2014.
Fini-parti
Le Point.fr du 25/04 : La cour administrative d’appel de Marseille a estimé vendredi un règlement intérieur de la communauté urbaine de Marseille qui autorisait les éboueurs de la ville à pratiquer le « fini-parti », une pratique très critiquée leur permettant de débaucher lorsqu’ils jugaient leur travail terminé. [] Elle a notamment considéré « que la pratique du fini-parti est susceptible d’avoir une influence sur la qualité du service rendu (...) et fait droit à la demande du requérant », avocat et usager marseillais, Benoît Candon, défenseur d’associations citoyennes, qui avait vu son recours contre cette pratique rejeté en janvier 2012 par le tribunal administratif et avait fait appel. [...]
Le maire (UMP) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a déclaré qu’il n’avait « jamais été contre le fini-parti à condition que le travail soit bien fait et bien fini ». « Je n’ai jamais dit que je supprimerais le fini-parti, d’autres l’avaient dit il y a six ans. La justice tranche, par conséquent, nous devons nous soumettre à la justice », a ajouté l’élu. Selon lui, « ce qui doit être fait à Marseille, c’est toujours plus d’efforts. Il faut mieux nettoyer, et moins salir. Et un peu plus de discipline. Quant aux chauffeurs de bennes qui, lorsque je les croise (...), se croient sur le circuit Paul Ricard, il faut qu’ils se calment. »
Patrick Mennucci, candidat socialiste malheureux à la mairie de Marseille, s’est félicité de cette décision estimant que « sa proposition lors de la campagne des municipales d’en finir avec le fini-parti était justifiée ». Cette décision « montre combien Jean-Claude Gaudin a préféré fermer les yeux sur ces pratiques », a-il ajouté.
Le ras-le-bol des Romains
NouvelObs.com du 25/04 : invivable, Rome est envahie de hordes de pèlerins venus de tous les coins du monde, qui circulent en groupes organisés derrière de petits drapeaux rouges, ou des foulards ou des ombrelles.
Tout le centre-ville est embouteillé depuis le début de la semaine, les berges du Tibre sont pratiquement interdites aux voitures. Les abords du Vatican sont déjà couverts de bouteilles en plastique vides, de papiers, de sandwichs et morceaux de pizzas « al taglio » en train de pourrir tranquillement sous le soleil : abandonnés à leur triste sort par des pèlerins qui se fichent de l’écologie comme d’une guigne.
La comédie musicale sur la vie de Jean-Paul II est déjà sur les écrans et le documentaire sur le pape François est annoncé sur les murs de la Ville éternelle. Le Romain de base se sent cerné. Cette ville trépidante est déjà ingérable en temps normal, avec ses ruelles étroites, ses monuments qui surgissent tout à coup au détour du chemin et ses superpositions historiques, sa pollution malgré le souffle de la tramontane. Sa population va pourtant doubler d’ici dimanche, livrée aux joies de la canonisation « historique » de deux papes en présence de deux autres papes bien vivants. []
La présence des pèlerins est une source de pollution et de coûts énormes pour la collectivité : on évalue à 5 millions d’euros le coût des festivités papales, qui pèseront sur le budget péninsulaire et pas sur les finances de l’Etat du Vatican (c’est le Concordat de 1920 qui l’établit). La liste est longue des policiers mobilisés, des secouristes de la Protection civile qui quadrillent la ville, des ambulances en état d’alerte permanent avec leurs médecins, infirmiers, et secours d’urgence. Sans oublier les 500 toilettes mobiles qu’il a fallu installer pour affronter les besoins de base de toutes ces personnes en transit...
qu’un quotidien conservateur et sérieux comme le « Corriere della Sera » publie aujourd’hui un édito aussi agressif (« Chers pèlerins, faites comme chez vous ») reflète bien l’état d’esprit des 2.700.000 Romains qui subissent comme un cauchemar l’envahissement de leur espace vital .[]
Ecrasé par la croix
Libération.fr du 25/04 : Un touriste de 20 ans est mort, le 24 avril, écrasé dans l’effondrement d’une immense croix. Le jeune homme était en excursion sur le site de Cevo avec des camarades de son aumônerie.
La croix du Christ Rédempteur, haute de plus de 30 mètres et réalisée par l’artiste italien Enrico Job (1934-2008), s’est brisée de façon soudaine et la portion la plus haute est tombée sur le groupe, tuant le jeune sur le coup. L’œuvre était constituée d’une longue poutre en trois portions, à laquelle l’artiste avait donné une forme très incurvée. Au bout de la croix, pendait une statue du Christ de six mètres de haut et pesant 600 kg.
La croix avait été créée pour célébrer la visite à Brescia du pape polonais Karol Wojtyla au centenaire de la naissance de Paul VI. Jean Paul II sera canonisé dimanche en même temps que Jean XXIII, originaire d’un petit village proche de Bergame, comme le jeune homme décédé ...
La Droite forte décoiffe
Lexpress.fr du 22/04 : Après s’être fait discrète pendant les municipales, la Droite forte, le courant ultra-sarkozyste de l’UMP animé par Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, prépare la deuxième Fête de la violette qui se tiendra début juillet en Sologne. Le premier, désormais maire de Neung-sur-Beuvron, y déclinera ses propositions pour l’élection présidentielle de 2017 : instauration d’un septennat non renouvelable, mise en place d’un quota de 50 % de députés provenant du secteur privé, obligation pour le président de la République d’organiser un référendum annuel, possibilité pour le Premier ministre de gouverner par ordonnances au cours des six premiers mois du mandat présidentiel.
Fichages douteux
Lexpress.fr du 25/04 : En plus d’informations sur la religion ou l’état de santé, des commentaires insultants étaient inscrits sur les fiches de certains clients du groupe immobilier Foncia.
« Gros con », « problèmes d’alcool », « cas social », « folle ! » : le Conseil d’État a confirmé un avertissement adressé par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) à l’encontre du groupe immobilier Foncia « pour commentaires excessifs » dans des fichiers sur des clients ou futurs clients. Cet avertissement qui date de 2011 était resté jusqu’ici confidentiel, Foncia ayant saisi le Conseil d’État. Ce dernier ayant rejeté l’appel, l’avertissement est devenu public.
Outre des commentaires insultants ou relatifs à des condamnations comme « locataire indélicat (prison) !! », les fichiers contenaient des informations sur la santé des personnes (comme « Monsieur à la maladie de Parkinson »), ou sur les opinions religieuses (« famille de juifs très pratiquante »).
Foncia dit prendre acte de la décision du Conseil d’État et souligne que le groupe « déplore les termes utilisés par certains de ses collaborateurs dans les commentaires de ses bases informatiques, qui même s’ils sont isolés, vont à l’encontre des valeurs éthiques défendues et pratiquées au sein du réseau Foncia ».
Le groupe assure avoir renforcé son dispositif de contrôle en désignant notamment un correspondant informatique et libertés ou en intensifiant les mesures de sensibilisation et de formation de ses collaborateurs. Des entreprises comme métro ou Acadomia avaient déjà été condamnées pour les mêmes pratiques. Et en 2011, Foncia avait déjà été épinglé par le défenseur des Droits pour avoir refusé de louer à des handicapés.