Ecrit le 11 mars 2015
Trois religions monothéistes
Qu’est-ce que le christianisme ? Une secte qui a réussi à s’imposer comme religion.
Qui était Mohamed ? Un chef de tribu qui s’est imposé par la lutte armée.
Qui était le peuple juif ? Un groupe de tribus qui s’est imposé sur les autres tribus peuplant la Palestine.
Ces trois religions monothéistes ont en commun d’avoir imaginé un dieu unique qu’elles appellent Dieu, Allah ou Yaweh, au milieu de sociétés qui croyaient à l’existence de nombreuses divinités : l’empire romain, les peuples nomades du Moyen-Orient.
Une ’’révélation’’
Ces trois religions se fondent sur une révélation écrite qu’elles prétendent inspirée directement par leur dieu, ce sont les religions « du Livre » : la Bible, les Evangiles, le Coran. Puisque leur Livre est inspiré par leur Dieu, elles prétendent détenir « La vérité révélée » et donc l’imposer au reste de l’humanité. Leur Livre devient le livre de La Loi et du Droit et en même temps le livre d’Histoire.
Dans un état démocratique, la loi et le droit sont fondés sur la volonté des citoyens ce qui explique que la loi évolue ; l’Histoire s’écrit à partir de recherches scientifiques effectuées sur des sources authentiques, ce qui fait que l’Histoire est une science en mouvement qui corrige ses erreurs. Les livres révélés, au contraire, sont figés, une fois pour toutes, ils n’évoluent pas comme la société et ignorent les découvertes scientifiques. Deux faits récents illustrent cette fossilisation dans la lecture des Livres révélés.
1) Le musée de Mossoul en Irak a été saccagé par des combattants de l’état islamique qui se sont acharnés sur des statuts assyriennes d’une valeur culturelle inestimable, datant de plusieurs milliers d’années. Comment comprendre une telle ignorance, une telle stupidité ?
Photo : Saint Isidore et sa charrue (église de Eancé)
Pour un musulman fanatique, ces statues sont des idoles appartenant à des religions païennes ; le Coran, comme la Bible, prescrit de détruire ces faux dieux, même si aucun peuple n’adore plus ces divinités depuis des siècles. Lorsque le Christianisme s’est imposé dans l’Empire romain par la conversion de l’empereur Constantin, il est devenu la religion d’Etat, et les marques de la religion Gréco-Romaine ont été peu à peu effacées : les basiliques ont remplacé les temples et la croix a remplacé les statues des idoles. Cependant, dans la Chrétienté, les églises vont être peuplées de représentations du Christ, de la Vierge et de diverses statues des saints, au point que des mouvements « iconoclastes » chrétiens byzantins (8e - 9e siècles) et protestants (16e siècle) vont se livrer à la destruction des icônes ; quant aux autorités politiques et religieuses, elles ont tranché tantôt pour et tantôt contre les icônes, comme quoi l’interprétation des textes sacrés est fluctuante.
Quand on visite une mosquée ou une synagogue, on est frappé par le dépouillement du lieu : aucune image ni statue pour distraire l’attention du croyant ; le visiteur ignorant entrant dans une église catholique ou un lieu de pèlerinage se trouve devant une galerie impressionnante de saints et de saintes représentés avec plus ou moins de bon goût, chacun ayant une spécialité (et un tronc pour les aumônes) : un saint pour faire tomber la pluie, un autre pour retrouver les objets perdus, un autre pour les causes désespérées .. « Tu ne te feras point d’idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. » lit-on dans la Bible (Exode, 20, 3)
2) Le deuxième fait : un religieux d’Arabie Saoudite donnant des conférences dans des universités, affirme et démontre que la Terre ne tourne pas autour du Soleil mais que c’est le Soleil qui tourne autour de la Terre. On croirait revenir au 17e siècle quand l’astronome Galilée était traduit devant le tribunal ecclésiastique de l’Inquisition pour avoir prouvé que la Terre tourne autour du soleil : il est vrai qu’il avait inventé une lunette astronomique et ne s’était pas contenté de lire et de répéter ce verset du psaume « Tu as fixé la Terre ferme et immobile » ; les inquisiteurs ignorants s’étaient contentés de lire la Bible. En Arabie séoudite, ce religieux observe les astres à travers le Coran , on revient 400 ans en arrière !!! Si Galilée tombait entre les mains de Daesh , il serait décapité en public !!!!
Venons-en au Judaàsme : être Juif est une religion, ce n’est pas une nationalité. Des Juifs vivent en différentes régions du monde et depuis longtemps, en Amérique du Nord, en Europe de l’ouest et de l’est, en Afrique du nord, au Moyen-Orient. Il ont été victimes pendant des siècles de persécutions jusqu’à l’horreur de l’holocauste perpétré par les Nazis en Allemagne : ceci est un fait historique incontestable qui n’est remis en cause que par des révisionnistes antisémites imbéciles et d’extrême-droite qui se comportent comme ce religieux Arabe qui nie la rotation de la Terre. Après la Deuxième guerre mondiale, le mouvement juif Sioniste a revendiqué le droit de créer un Etat sur la terre de Palestine au détriment des Arabes Palestiniens qui y vivent depuis des millénaires. Les Sionistes ont imposé par la force l’expulsion de Palestiniens et ont fait reconnaître par l’ONU l’existence de l’Etat d’Israë l. Depuis la création de l’Etat d’Israë l, au prix de guerres avec ses voisins arabes, le Sionisme a poursuivi une politique d’expansion territoriale et de colonisation au détriment du peuple palestinien et au mépris de toutes les résolutions de l’ONU. Il fonde ce droit de disposer d’une terre sur les textes bibliques écrits il y a plusieurs millénaires selon lesquels Yaweh a promis à Abraham puis à Moïse une « une Terre promise » destinée au « peuple élu ». Les gouvernements israéliens récents sont les otages des partis religieux les plus intégristes qui poussent Netanyahu à refuser tout plan de paix avec les Palestiniens.
Netanyahu a lancé un appel récent aux Juifs Français et Danois pour les encourager à migrer vers Israë l ; comment va-t-il les loger ? En poursuivant les implantations, les constructions et les expulsions dans les territoires occupés au mépris du droit international. Le gouvernement israélien classe le Hamas qui dirige la bande de Gaza comme mouvement terroriste ; on peut considérer qu’Israë l est un « Etat terroriste » ; si le Hamas dispose de Kalachnikov et de roquettes qui ont fait une soixantaine de victimes israéliennes en 2014, l’Etat d’Israë l dispose de moyens disproportionnés et d’une armée bien équipée qui a fait 2500 morts, principalement des civils et des dégâts matériels considérables.
Divisions ...
Au cours de l’Histoire, les grandes religions se sont déchirées pour des raisons doctrinales ou des motifs politiques. Dès la mort du prophète Mohamed, ses successeurs se sont opposés pour hériter du califat (le pouvoir politique) sur la communauté des croyants. De cette lutte sont nés les deux grands courants de l’Islam : le Sunnisme, au pouvoir dans la péninsule arabique et le Chiisme qui gouverne en Iran. Les conflits actuels au Moyen-Orient (Irak, Syrie) sont les champs de bataille entre les deux ennemis traditionnels du monde musulman.
Le monde chrétien s’est divisé également il y a près de 1000 ans à cause de désaccords sur la doctrine et d’une opposition de pouvoir entre le pape de Rome et l’empereur de Constantinople qui ont abouti au schisme des Eglises Orthodoxes : déjà un conflit Est-Ouest !
Plus tard, les Croisades ont lancé les armées chrétiennes d’occident à la recon-quête du tombeau du Christ à Jérusalem occupée par les Musulmans. Au passage, les Croisés ont ravagé Constantinople, siège de l’Empire Byzantin orthodoxe, au nom de la charité chrétienne !!
La réforme protestante du 16e siècle a de nouveau divisé l’Eglise romaine, certains royaumes prenant parti pour les papes, d’autres pour le protestantisme. La France a été en proie à des guerres civiles dont l’enjeu était plus politique que religieux. Le célèbre massacre de la Saint Barthélémy ordonné par le roi Charles IX, poussé par le parti catholique, a fait 3000 morts à Paris (autant que l’attaque contre les tours jumelles de New-York), 5 à 10 000 dans le royaume et provoqué une véritable hystérie meurtrière contre les Protestants, digne des Djihadistes de Daesh ou de Boko Haram .
Tant qu’il y aura des religions, il y aura des guerres de religions : des fanatiques, des ambitieux abuseront les ignorants, les exaltés pour les enrôler sous leurs bannières et occuper le pouvoir.
Avec le recul de l’histoire, on peut se demander si les trois religions mono-théistes ont apporté un progrès à l’Humanité dans les domaines des sciences, de la médecine, etc, tout simplement de la compréhension, et de la tolérance entre les Hommes .
Signé : Maurice Pucel
Ecrit le 11 mars 2015
Le massacre de la Saint-Barthélémy
Ce tableau du massacre de la Saint Barthelemy fut réalisé entre 1576 et 1584 par François Dubois (1529-1584), rescapé de la tuerie alors que toute sa famille de confession huguenote a été assassinée par les Catholiques. Les Protestants vêtus de noir symbolisent les démons à tuer, les Catholiques en rouge sont les bourreaux, versant le sang impur des Huguenots.
Le sang est partout sur le tableau. l’assassinat de Gaspard de Coligny est représenté : on voit son corps à la fenêtre de sa demeure puis en bas de celle-ci, l’image du corps de l’amiral qui est émasculé. Les restes sont ensuite jetés à la Seine comme détritus. Le massacre n’épargne personne : Dubois montre des vieillards, des femmes, des enfants morts, des bébés sortis du ventre de leur mère. On remarque même deux enfants (probablement catholiques) traînant un nourrisson au bout d’une corde vers la Seine. Sur un toit, un homme cherche à échapper à cette tuerie mais semble déjà condamné. Près du Louvre, on remarque Catherine de médicis dans sa robe noire ayant massacré en masse des Protestants. Si la reine-mère n’a pas participé physiquement à la tuerie, François Dubois veut souligner sa responsabilité dans ce massacre. A la fenêtre droite du Louvre, Dubois a représenté le roi Charles IX tirant sur des Huguenots.
La scène, vécue par François Dubois, s’inscrit dans une violence frénétique (massacre) mais également une violence dite « purificatrice » et universelle. Dans un contexte de tension, de foi contre foi, Dubois peint le martyre de tous les Protestants et la vision de deux camps irréconciliables.