Ecrit le 27 janvier 2016
A l’issue de la cérémonie de la Sainte Barbe, à St Vincent des Landes, le 9 janvier 2016, Christelle Giro, porte-parole du centre de secours, a exprimé son engagement et celui de ses camarades. Une allocution très émouvante.
" Pourquoi suis-je pompier ? Pensez-vous, peut-être, que c’est pour sauver des vies sur la route, éteindre des incendies, venir en aide à cette vieille dame qui est tombée de son lit, porter assistance à des animaux en détresse ? Eh bien non ! Non, ce n’est pas pour cela que je suis pompier. Bien que toutes ces choses fassent en effet partie de mes missions, je suis pompier parce qu’on m’a transmis cette passion !
Pour certains d’entre nous, c’est la montée d’adrénaline en montant dans ce véhicule rouge, pour d’autres l’esprit d’équipe et la discipline, ou une histoire de famille, avant moi mon papa, après moi mon fils ou ma fille. Mais toujours la transmission de cette passion.
Cette passion me permet de m’épanouir, elle fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Et ce, depuis des années ! Ce n’est pas mon métier, puisqu’on dit de moi que je suis ’’volontaire’’. Je prends la garde après mon travail, ou même reste disponible pendant mon travail avec mon employeur qui s’implique dans ma passion. Votre passion est peut-être le foot, le cyclisme, la zumba, la voile ou l’équitation. Moi, les pompiers.
Je m’implique, m’investit, je me rends souvent à la caserne, parce que mon bip a retenti, mais aussi pour ranger, manœuvrer, nettoyer, participer à la vie de mon centre de secours.
Cette vie de centre, vie associative qui organise des événements tels que le Feu d ela St Jean et rassemble des centaines de personnes de ma commune. Vie de centre autour de rencontres avec les écoles pour transmettre ma passion aux enfants de ma commune. Je vois leurs yeux briller et peut-être un jour certains d’entre eux viendront partager cette mission avec moi.
Je suis pompier, volontaire et passionnée.
Je ne t’en veux pas, toi professionnel, toi qui as fait de cette passion ton métier. Nous avons les mêmes formations initiales, les mêmes interventions. Comme toi, j’ai ce besoin très fort de porter secours aux autres.
Aujourd’hui, on veut m’enlever ma passion, je ne m’y suis pas préparée. Sous prétexte de budget, d’organisation, de décision politique, on m’enlève ma passion. Je suis sapeur-pompier volontaire, passionnée. Mais si je me laisse faire, demain, je vais mourir... "