Ecrit le 01 juin 2016
Du vent à Béganne
Le 12 mai dernier avait lieu, au Bar La Charrue, une réunion au sujet du Parc éolien Fercé-Noyal-Villepôt. Ce fut l’occasion de découvrir ce qui se fait à Béganne, à proximité de Redon. c’est une longue histoire qui débute en 2002 par la création de l’association ’’Eoliennes en Pays de Vilaine’’ puis, en 2007, par la création de la SARL Site à Watts, société citoyenne finançant le développement. Le permis de construire est obtenu en juillet 2009, le chantier démarre en 2013, les quatre éoliennes sont mises en service en juin 2014. Investissement total 12 millions d’euros, à prévoir 200 000 € pour le démantèlement dans 15 ou 25 ans.
Plus de 1000 personnes se sont impliquées dans l’investissement du parc éolien pour environ 2 millions d’euros. L’exploitation du parc est gérée de façon coopérative avec une gouvernance répartie sur cinq collèges : citoyens, acteurs de l’économie sociale et solidaire, société d’investissement, la Région Bretagne, et le Fonds d’Investissement Energie Partagée. Le principe : un investisseur, une voix, qu’il ait apporté 25 € ou 50 000 €. Le complément financier a été apporté par emprunt.
Le désir de ces citoyens, c’est de valoriser les ressources locales, d’assurer le plus possible l’autonomie énergétique du territoire à partir d’une ressource renouvelable (ici : le vent). Il s’agit aussi d’une épargne militante à long terme.
Investir, oui, mais que sait-on réellement ?
c’est pour répondre à cette question qu’a été créé un bureau d’études ’’Site à Watts développement’’ qui a soutenu le lancement du parc éolien de séverac-Guenrouë t, et qui accompagne le projet de Teillé/Trans sur Erdre et l’association Eoliennes en Pays d’Ancenis.
Il existe un ’’Projet éolien du Haut Castelbriantais’’, lancé par Engie (GDF-Suez) qui a commencé, dès janvier 2013, une campagne de mesure de vent en bordure de la forêt d’Araize sur la commune de Fercé. Un mât de mesure de vent de 50 mètres de hauteur, est couplé au système « LIDAR », pour mesurer par laser les vitesses et orientations des vents jusqu’Ã 100 m. L’étude a été prévue pour 12-18 mois, afin de choisir le modèle d’éolienne le mieux adapté au site. Différentes analyses environnementales (paysagères, acoustiques, faune et flore) détermineront les particularités du territoire dans le but de concevoir un projet respectueux des spécificités locales identifiées.
Sauf que ça traîne ! Un important agriculteur fercéen a déclaré : ’’on me proposait 30 000 €/an, j’ai été contacté cinq fois par Engie, mais les voisins m’ont dit : si tu acceptes, on ne te regarde plus’’. Il a déclaré aussi : ’’le conseil municipal de Fercé est hostile à ce projet’’. Renseignements pris : le conseil municipal n’a pris aucune délibération à ce sujet.
En tout cas, Engie a pris contact avec le bureau d’études ’’Site à Watts développement’’ qui trouve que le projet est sérieux. Engie souhaite une participation citoyenne. Attention, il ne s’agit pas d’un financement participatif, mais d’un projet citoyen avec accès à la partie technique du projet et droit à la parole.
Contacts :
Energie citoyenne en Pays de Loire :
contact@ecpdl.fr : 02 99 72 39 49
http://www.eolien-citoyen.fr/
Le parc éolien mondial a une puissance installée de 432,4 GW à fin 2015 et compte pour environ 3% de la production totale d’électricité. Parmi les énergies renouvelables, l’énergie éolienne est considérée comme une technologie mature et la plus économique après l’hydroélectricité. Les 3 pays disposant des plus grands parcs éoliens sont la Chine, les États-Unis et l’Allemagne.
Un mot d’humour pour terminer : « l’éolien c’est du vent, ça ne sert à rien. Vous avez donc des éoliennes qui ne servent à rien. Pourtant c’est une bonne idée de les avoir construites, pourquoi ? Un truc qui ne sert à rien et qui coûte 11 millions d’euros, ça s’appelle comment ? De l’art contemporain ! () Et quand des gens décident, de manière bénévole, de construire un parc éolien de 11 Millions d’euros pour reprendre en main la question de l’énergie, j’y vois là un déficit politique de la part de l’État qui investit à très haut risque dans le nucléaire ». Source : discours d’inauguration du parc de séverac-Guenrouë t le 7 mai 2016 (compagnie Bulles de Zinc)