Ecrit le 10 août 2016
Place à la méfiance
Les mentalités changent, mais pas dans le bon sens. Place à la méfiance. A Châteaubriant dimanche 31 juillet à la messe de 10.30, se trouvait un correspondant de Ouest-France, franco-marocain de 46 ans. Un paroissien a téléphoné à la gendarmerie pour signaler qu’un homme jugé « suspect » se trouvait dans l’église. Ouest-France commente : ce fidèle n’a sans doute pas anticipé « le sentiment d’humiliation » qu’allait ressentir notre correspondant, obligé de quitter Saint-Nicolas encadré par deux gendarmes, à la vue de tous. Hier après-midi, il était encore peiné mais « debout » : « c’est tombé sur moi mais je pardonne. La peur n’est pas quelque chose de raisonné. Ce qui s’est passé servira peut-être de leçon et permettra à chacun d’être plus prudent et moins jugeant afin que ça ne se reproduise plus. » dit l’article du 2 août.
Dans un texte diffusé sur internet le curé de la paroisse dit : « Entrer dans une église, lieu de paix, de recueillement, de communion, et en sortir entre deux gendarmes, alors que l’on n’a rien fait d’autre que d’être là en empathie avec une communauté catholique ébranlée par l’assassinat d’un prêtre, c’est profondément humiliant, et il y a de quoi être déstabilisé ! Imaginez que vous entriez dans la mosquée de la Ville aux Roses, avec la même attitude de cœur, et que vous en sortiez de la même manière, et vous comprendrez ce que cet homme a pu ressentir » et il interroge : " qu’est-ce qu’un comportement suspect ? Peut-on vraiment dire qu’emporter avec soi un sac et un casque dans une église, c’est avoir un comportement suspect ? J’en doute Ou alors, est-ce le teint basané d’un visage et ses traits méridionaux qui signalent un individu potentiellement dangereux ? c’est évident que non ! Va-t-on se mettre à suspecter tout visage nouveau qui entre dans notre assemblée sous prétexte que nous ne le connaissons pas ? Je sais que le climat est à la peur, mais justement parce que le climat est à la peur, Il faut raison garder ! () Nous ne pouvons pas continuer à agir ainsi : si chacun se met à suspecter son voisin, alors il n’y a plus de fraternité chrétienne possible.
Si Jésus revenait aujourd’hui dans une église au moment de la messe, tel qu’il était il y a 2000 ans, le visage barbu et basané comme un Arabe et portant une longue robe, serait-il dénoncé par un chrétien vigilant, arrêté par la police ou abattu par le GIGN ?