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300 agriculteurs en partance
L’agriculture est au programme des réunions en ce moment : film « profils paysans » le 28 mars ; assemblée générale de la Maison régionale de l’Agriculture le 4 avril ; observatoire territorial les 7 et 13 avril, etc...
Une bonne fréquentation et beaucoup de jeunes (mais peu de femmes ! et trop peu de maires ou conseillers municipaux.
Installations
En 2005, il y a eu 33 installations (avec aides de l’État), soit une augmentation de 14 % (alors que les installations stagnent en Loire-Atlantique pour la première fois).
L’aide de l’État n’est accordée que si le paysan est diplômé et si l’entreprise agricole est jugée viable.
La majorité des installations s’est faite en 2005 en « lait », mais moins que les années précédentes. En revanche on note une progression des installations en viande bovine ou en autres productions (porcs, volailles, gibiers, pépinières). Trois femmes se sont installées en 2005 (moins que l’an dernier : 11 en 2004).
Par ailleurs 4 installations ont eu lieu avec aide du Conseil Général.
« En 2004 et 205 cela fait donc 62 installations en agriculture mais nous avons pu constater une diminution de 10 actifs, soit une baisse de 13,9 % en deux ans » dit Patrick Moraë l.
Cette baisse d’actifs agricoles est générale. Voici en effet, selon une étude de l’Office de l’élevage, la baisse du nombre d’exploitations laitières : -12 % entre 2002 et 2005, ce qui n’empêche pas la hausse de la production : + 19 %. (voir le tableau ci-dessous).
Dans la région de Châteaubriant, alors qu’il y avait 1200 agriculteurs à temps plein en 2000, il n’en reste plus que 1083, soit une perte de 10 %.
Transmissions
La transmission des exploitations existantes est un problème constant. C’est pourquoi, dans tous les cantons, se sont mises en place des commissions chargées du repérage des agriculteurs de plus de 50 ans.
Près de 300 entreprises agricoles devront changer de mains d’ici 10 ans. Les communes les plus concernées : Derval, La Chapelle Glain, Soudan, Moisdon, Rougé, Saffré. « Il ne faut pas laisser les choses se faire, il faut anticiper, pour maintenir le maximum d’actifs agricoles » dit Dominique Lebreton.
Environnement
La Maison régionale
de l’agriculture poursuit
l’opération engagée depuis 1994 sur le bassin du Don, sur deux points : l’utilisation de l’azote et l’utilisation de pesticides. Pour la première fois, en 2005, l’action s’est étendue au bassin versant de la Chère.
La diminution des engrais azotés doit permettre, tout en améliorant la fertilisation des terres, de diminuer le taux de nitrates dans l’eau.
Les Pesticides sont utilisés pour désherber, éviter les maladies et les insectes. Selon Marie-Noêlle Orain, la France est le plus gros utilisateur de pesticides en Europe. Des études médicales ont prouvé l’augmentation des cancers chez les agriculteurs et notamment au niveau de la tête, en lien avec l’usage des pesticides.
« il reste de gros progrès à accomplir pour développer les traitements alternatifs (désherbage mécanique ou mixte) qui ne concernent encore que 5 % des agriculteurs et pour protéger les utilisateurs de ces produits phytosanitaires » dit la présidente de la Maison Régionale.
« En 2005 nous avons réalisé 110 diagnostics d’exploitations agricoles et nous sommes retournés dans 70 d’entre elles pour faire le bilan avec les agriculteurs » dit Patrick Moraë l, directeur de la Maison régionale, qui se réjouit du capital de confiance exprimé par les agriculteurs.
En ce qui concerne le programme de maîtrise des productions d’origine agricole, environ 15 % des exploitations ne sont pas et ne seront pas aux normes.
« Cela veut dire que ces exploitations ne pourront jamais être transmises. Elles seront sans doute démantelées ».
PAC et PLU
La Maison Régionale de l’Agriculture a multiplié les réunions d’information au sujet de la PAC (politique agricole commune) :
715 exploitations (en deux ans)(sur 1083) y ont participé, en particulier pour s’informer sur les DPU (droits à paiement unique). La Maison Régionale de l’Agriculture note qu’il y a, à ce sujet, des agriculteurs offensifs, d’autres qui sont blasés. Les relevés provisoires des DPU vont tomber prochainement.
La Maison régionale de l’Agriculture a également participé à l’élaboration des PLU (plans locaux d’urbanisme) dans la quasi totalité des communes du Nord-44, pour faire reconnaître l’activité agricole dans des espaces spécifiques et préservés, de façon à conserver un maximum d’actifs ainsi que le potentiel de production.
Certaines communes comme Issé, Derval, Abbaretz posent problème, compte-tenu de la présence d’exploitations trop proches du bourg. Faudra-t-il les déplacer ? Si oui, la commune est-elle prête à financer ?
Par ailleurs la Maison régionale de l’Agriculture s’implique dans les manifestations « Agriculture et culture » (par exemple autour de l’expo « Des Charrues et des Hommes ») et dans les actions « Agriculture et Tourisme ». Enfin la Maison régionale de l’Agriculture poursuit ses actions traditionnelles : soutien à la filière viande bovine, groupe biocarburant, projet Agricultrices, agriculteurs biologiques, jeunes agriculteurs, fertilisation, etc.
Un observatoire territorial se met en place, pour actualiser les chiffres sur l’agriculture locale et dégager atouts, handicaps et projets.
Après des années d’alertes lancées par les écologistes, l’opinion publique a fini par comprendre la nécessité d’économiser l’énergie. Selon les démographes, la population mondiale, qui est de 6,5 milliards en 2005, pourrait atteindre 9 milliards en 2050, avec doublement de la population en Inde et en Chine. Parallèlement, les réserves énergétiques diminuent.
Selon Marie Noêlle Orain : 90 % des énergies utilisables actuellement viennent de ressources fossiles (pétrole) ou fissiles (nucléaire) qui ne sont pas renouvelables. Le reste, soit 10 %, sont des énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolien, etc).
Par ailleurs le réchauffement climatique, longtemps nié, impose une réflexion sur la production de gaz à effet de serre. Or l’agriculture est responsable de 16 % de ces émissions de gaz.
Marc Fougère, directeur de la ferme expérimentale de Derval, a montré, en distinguant l’énergie directe et l’énergie indirecte, qu’il est possible d’économiser de l’énergie.
L’énergie directe c’est essentiellement le fioul et l’électricité, utilisés pour les matériels ou les équipements liés à l’exploitation. « Il est nécessaire de nettoyer les ventilateurs pour améliorer le rendement du groupe-froid. On peut s’interroger aussi sur le lavage de la machine à traire : doit-il être fait complètement deux fois par jour ? Pourrait-il être fait à 55° au lieu de 65° ? Peut-on récupérer la chaleur sur le condensateur du tank à lait, pour chauffer de l’eau » (un litre de lait refroidi peut chauffer trois-quarts de litre d’eau à 55° ".
Un bon réglage du tracteur peut permettre de gagner 1,5 litre de fioul à l’heure. Une conduite moins heurtée peut réduire la consommation de 30 %. « On peut se demander aussi s’il ne faudra pas réduire la mécanisation » dit Marc Fougère.
L’énergie indirecte est celle qui est utilisée pour fabriquer les engrais et les concentrés . Ces derniers servent à l’alimentation animale : « Si on augmentait la part de pâturage, on pourrait réduire la quantité de concentrés ». Quant aux engrais : " il nous faut mieux utiliser les déjections ani-
males et optimiser la fertilisation. Par exemple, l’utilisation de trèfle blanc, dans une prairie, permet d’éliminer tout apport d’azote ".
Enfin il faut étudier la production des énergies renouvelables. L’agriculture peut lancer la méthanisation (pour produire électricité et la chaleur). Elle peut aussi produire de l’huile, tournesol, colza (biocarburant, chaudière à huile, production d’électricité, fabrication de tourteaux pour l’alimentation animale).
Le moteur à eau, (c’est-Ã -dire à hydrogène) qui est en projet d’expérimentation à Nozay, permet de gagner jusqu’Ã 30 % de fuel. L’énergie solaire peut alimenter un chauffe-eau. La plantation de taillis à très courte rotation, permet la fabrication de bois déchiqueté.
Valorisation des déchets
Toutes ces voies seront explorées par le cabinet GRANIT qui réalise actuellement une étude sur la valorisation des déchets organiques et non-organiques : lisiers, fumiers, déchets verts, fibres de bois, paille, oléagineux, bâches plastiques et ... ficelles. Allons, évoluons : on ne parle plus de « déchets » mais de « co-produits »
Pour Bernard Beyer qui coordonne ce projet de « pôle technologique environnemental », il y a un enjeu territorial pour le Pays de Châteaubriant, avec, pourquoi pas, des créations d’emplois. Il a parlé de 500 emplois en 10 ans. Chiche !