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(écrit le 20 novembre 2002)
Serge Adry au Tribunal de Châteaubriant
Le secrétaire de l’union locale CGT de Châteaubriant a été appelé au tribunal, par suite de la plainte d’une entreprise locale mécontente de la dénonciation « des méthodes de management de la direction, des atteintes au droit syndical et du harcèlement moral qu’elles induisent ».
L’affaire aurait dû passer le 18 octobre, puis le 15 novembre ; elle est une nouvelle fois reportée, mais la CGT appelle à manifester contre l’escalade « sécuritaire » et la criminalisation de l’action syndicale.
Une affaire analogue : le 26 juin 2002 s’est tenue à Cherbourg, une manifestation pour protester contre le désengagement du service de santé des armées, à la suite d’une restructuration. Ce jour-là , une bousculade a opposé manifestants et gendarmes maritimes, ce qui a provoqué la condamnation du leader local de la CGT, Alain Hébert, à 6 mois de prison dont un mois ferme, pour des faits dont il se déclare totalement innocent.
La CGT avec la solidarité des syndicatsCfdt-Fo-Cftc-Unsa-Solidaire a rassemblé 3.000 participants le 26 octobre dernier, à Cherbourg. La CGT par la voix de Jacqueline Lazarre, a une nouvelle fois dénoncé la criminalisation de l’action syndicale qui touche de nombreux salariés qui sont licenciés, sanctionnés, traînés devant les tribunaux parce qu’ils ont accepté d’être élus et délégués syndicaux.
A l’issue de la manifestation plus de 18.000 pétitions ont été déposées à la Sous-préfecture de Cherbourg. Faudra-t-il qu’on en arrive là à Châteaubriant ?
(écrit le 11 décembre 2002) :
répression syndicale
Le secrétaire de l’union locale CGT doit passer au tribunal de Châteaubriant le 20 décembre pour « diffamation » envers un patron. Il devait passer le 15 novembre mais l’avocat du patron a fait repousser l’audience car, disait-il, il n’avait pas eu le temps d’étudier les pièces du dossier.
C’est alors que le patron a découvert qu’un de ses salariés, un chef d’atelier, a témoigné en faveur des syndicalistes, expliquant « des choses » au désavantage de la direction. Du coup, la direction a trouvé que ce chef d’atelier ne faisait plus l’affaire. Tout en jurant ses grands dieux que cela n’avait rien à voir avec le témoignage fait pour la justice. Il y a comme ça des coïncidences bien fâcheuses qui pourraient laisser croire que la répression syndicale est un sport de plus en plus prisé. Mais ceux qui croient ça sont de mauvaise foi !
Ecrit le 29 janvier 2003 :
Le 21 février 2003, Serge ADRY, responsable de l’Union Locale CGT de Châteaubriant sera appelé au Tribunal pour diffamation à propos de l’entreprise Promoplast de Châteaubriant . Dossier moult fois reporté par les avocats de l’entreprise qui n’étaient jamais prêts à plaider ! Comme quoi l’accusation ne doit pas être si flagrante !
Ecrit le 16 avril 2003 :
Promoplast
Chez Promoplast, la situation n’est pas faste . On se souvient que cette entreprise a attaqué son délégué syndical FO et le responsable de l’Union Locale CGT en diffamation, pour avoir dénoncé des pratiques anti-syndicales dans l’entreprise. On se souvient aussi qu’un chef d’atelier, qui a témoigné en faveur du délégué syndical FO, a été licencié. Qu’une demande de licenciement du délégué FO a été présentée (et refusée par l’inspection du travail) et réitérée auprès du ministère du travail.
Et voilà qu’un fax arrive de l’entreprise de « salariés de l’entreprise » (93 sur 106), qui ne disent pas leur nom, affirmant avoir signé une pétition pour se désolidariser du délégué FO qui « a dénoncé, sans concertation avec les salariés, l’accord sur les 35 heures en vigueur depuis juin 2001 ». « Les salariés de Promoplast ont confirmé leur entière satisfaction de cet accord 35 heures et ne comprennent pas la position du délégué syndical Force Ouvrière »
Rendez-vous vendredi matin 18 avril au Tribunal de Châteaubriant pour voir la façon dont va se dérouler le procès.
écrit le 2 juillet 2003
C.G.T. : LA LIBERTE D’EXPRESSION CONDAMNEE
Serge ADRY, secrétaire Général de l’Union Locale C.G.T.de Châteaubriant et deux représentants syndicaux FO de l’entreprise Promoplast ont été condamnés par le tribunal d’instance de Châteaubriant à verser 2450 euros à la direction de Promoplast (jugement rendu le 20 juin 2003)
« Ce jugement nous le qualifions d’unique. Il est symptomatique des effets de la politique sécuritaire du Ministre Sarkozy. L’action syndicale est criminalisée. Le droit d’expression bâillonné » dit le secrétaire de l’Union départementale CGT.
« Notre camarade Serge Adry a assumé pleinement ses responsabilités de syndicaliste, sans concession. il a pris position pour dénoncer le management de la direction Promoplast. Cette pratique patronale de gestion du personnel dénoncée dans un nombre croissant de dossiers, brise moralement et psychologiquement des hommes et des femmes. Conduite à son terme, elle cultive le sentiment d’inutilité et de culpabilité chez la victime. Elle dépersonnalise le ou la salarié(e). C’est un acte répréhensible et condamnable. Tel est l’engagement de Serge Adry dans le dossier Promoplast ».
Pour la CGT, ce jugement est dangereux .
« » La liberté de la presse « , définie par la loi faisant date dans notre pays, est frontalement mise en »joug« . Ce jugement est politique. Le message est le suivant : »syndicalistes qui contestez l’ordre établi, attention... les sanctions et condamnations vont tomber ! « ! »
« Sur le fond, nous sommes, avec ce dossier, dans le même cas de figure que celui relatif à l’incarcération de José Bové. Les formes d’actions sont différentes. Les objectifs poursuivis revêtent d’autres caractéristiques. Cependant, les décisions ont les mêmes effets : condamner les syndicalistes qui ne rentrent pas dans le moule gouvernemental ou patronal . »
« La justice, mais quelle justice ? La réponse s’élabore dans la lutte pour le progrès social , le respect de l’être humain. Ce combat émancipateur est le nôtre, avec et à côté de Serge Adry et autres syndicalistes subissant la répression ...... »
Communiqué de Serge Doussin, secrétaire Général
de l’Union départementale C.G.T.
Le soutien de la CFDT
L’union Locale CFDT de Châteaubriant, dans un communiqué du 27 juin 2003, déclare être surprise et indignée de la condamnation de Serge Adry secrétaire de l’Union locale CGT
– Surprise car elle pense qu’il n’y avait pas le moindre caractère diffamatoire dans les déclarations de presse telles qu’elles ont été relatées.
– Indignée car au moment où le gouvernement parle d’apaisement social, la vague sécuritaire se poursuit et vient menacer les principes de la liberté d’expression. Une liberté si utile pour le mouvement syndical dont le rôle (qu’on le veuille ou non) est aussi de dénoncer les mauvaises pratiques sociales en cours dans certaines entreprises