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Ecrit le 27 septembre 2000
référendum
Ce 24 septembre 2000 était jour de référendum à propos du « Quinquennat » : savoir si les Français, oui ou non, étaient d’accord pour raccourcir la durée du mandat présidentiel à 5 ans au lieu de 7. On a parlé de « Quinquennat sec » parce que la question se résumait à cela et qu’il n’était pas question d’aborder d’autres réformes de la vie politique française, par exemple le raccourcissement du mandat des sénateurs (élus pour 9 ans !) ou le non-cumul des mandats.
Il n’y a guère eu de campagne électorale à ce sujet, pas de dramatisation, pas de conséquence directe (le président de la République finira, lui, ses 7 ans). Les grands partis politiques étaient d’accord pour dire oui. Alors les Français ont donné une réponse aussi sèche que la question : ils sont restés chez eux avec une forte abstention de 69,64 % et des bulletins nuls qui ont atteint 4,91 % des inscrits. Au total le OUI au quinquennat l’a emporté à 73,12 % (des exprimés) en France et à 75,8 % à Châteaubriant.
Ce référendum était le 9e de la Ve République. Le précédent record d’abstention concernait le statut de la Nouvelle Calédonie (63, 11 % d’abstentions et 4,36 % de bulletins blancs ou nuls, par rapport aux électeurs inscrits). Avec 69,64 %d’abstentions et 4,91 % de bulletins blancs ou nuls, toujours par rapport aux inscrits, le référendum de 2000 atteint le maximum.
Quelques observations
Très globalement, l’abstention a touché 60 % des personnes âgées et 80 % des jeunes : dans les bureaux de vote, les assesseurs ont bien remarqué cette plus forte proportion de personnes âgées. « Il faudrait que les jeunes se prennent davantage en mains, car le vote d’aujourd’hui peut conditionner leur vie de demain » ont dit quelques jeunes, plus conscients que les autres.
A châteaubriant, la ville est coupée en deux : les bureaux de vote des Terrasses, Claude Monet de René Guy Cadou ont voté autour de 28-29 %, les trois autres bureaux ont voté autour de 31-33 %. On s’interroge sur cette répartition. Partout le taux de bulletins nuls a été fort, de l’ordre de 4 à 5 % par rapport aux inscrits.
Quelques réflexions entendues : « Je n’ai pas compris pourquoi on votait » - « il faudrait rendre le vote obligatoire » - et même « J’ai fait mon devoir chrétien » (???).
L’examen des résultats castelbriantais donne ceci :
– Près de 70 % des électeurs castelbriantais se sont abstenus
– Le total des abstentions et des nuls représente près de 75 % du corps électoral
– Les suffrages exprimés représentent le quart des électeurs inscrits
– Le OUI ne représente que moins de 20 % du corps électoral (19,33 % exactement)
– Le NON représente 6,18 % du corps électoral castelbriantais
– Le record d’abstentions est au bureau des Terrasses (72,11 % des inscrits) suivi de RG Cadou (71,74 %), Claude Monet (71,12), Marcel Viaud (68,67), Béré (67,90) et Mairie (66,79)
– Le bureau des Terrasses est en tête pour le OUI (81,48 %) suivi de RG Cadou (76,99), Mairie (76,07), Claude Monet (75,94), Béré (75,72) et Marcel Viaud (69,31)
– Marcel Viaud est en tête pour le NON (30,69 %) suivi de Béré (24,28), Claude Monet (24,06), Mairie-23,93), RG Cadou(23,01) et Terrasses (18,52)
– En tête des Blancs et Nuls, le bureau Claude Monet avec 18,58 % des votants suivi de RG Cadou (17,42), Terrasses (17,14), Mairie (15,30), Béré (14,96) et Marcel Viaud (12,90).
Il est difficile d’en tirer des indications précises. Tout au plus peut-on remarquer que
– Les Terrasses, bureau réputé à droite, vient en tête pour le oui, suivi de RG Cadou, bureau réputé à gauche.
– Marcel Viaud, bureau plus âgé vient en tête pour le non (de mécontentement ?)
– Le bureau Claude Monet vient en tête pour les blancs et nuls avec nombre de bulletins « commentés », tandis que Marcel Viaud s’est exprimé plus carrément
– Enfin c’est le bureau des Terrasses (plus à droite) qui s’est le plus abstenu.
En somme les électeurs (trices) ou plus exactement les non-électeurs (trices) n’ont pas eu à Châteaubriant un comportement différent du reste de la France.
(publié le 27 décembre 2000)
Les présidentielles avant les législatives
ou les législatives avant les présidentielles ?
Pile ou face ? Face ou pile ?
C’est, à gauche, le leader du Mouvement des Citoyens, Jean-Pierre Chevènement qui a lancé le débat le dimanche 24 septembre 2000, dans la foulée du référendum sur le quinquennat, en disant que la vraie question désormais était de savoir « dans quel ordre vont avoir lieu l’élection présidentielle et les élections législatives ». Il s’est déclaré sans ambiguïté favorable au report des élections législatives (prévues en mars 2002) après l’élection présidentielle (mai 2002). « Ce serait une formule tout à fait adaptée », a-t-il poursuivi en estimant qu’elle « réduirait le risque de cohabitation »
« Ce sera déterminant pour savoir si le quinquennat ouvre sur un régime présidentiel majoritaire (...) ou si on va vers une sorte de retour au régime d’assemblée », a-t-il encore précisé.
Ralliements
Michel Rocard, Raymond Barre, Valéry Giscard d’Estaing, François Bayrou sont d’accord sur le même point : il faut remettre le calendrier électoral à l’endroit, c’est-Ã -dire faire les présidentielles avant les législatives.
Ce n’est que plus tard que Jospin, et à sa suite les socialistes, se rallie à ce point de vue, décidant de poser la question au Parlement dès le mercredi 20 décembre.
Malgré les accusations de « magouilles » et de « tricheries » lancées depuis les bancs de la droite, la proposition de loi a dépassé le seuil des 289 voix qui seront nécessaires pour l’adoption définitive du texte, en principe en janvier/février.
Dans un hémicycle bien rempli, à l’atmosphère tendue, 300 députés, dont 25 députés UDF, ont voté pour cette mesure contre la volonté du reste de la droite, du PCF et des Verts.
Le président de la République, Jacques Chirac, s’était pour sa part prononcé contre une loi votée « Ã la sauvette » : il estime en effet que le calendrier actuel lui est plutôt favorable.
Implosion des groupes politiques
« Une majorité de circonstance pour un projet de circonstance », a commenté Jean-Louis Debré, président du groupe RPR.
Le groupe UDF sort du débat coupé en trois : 25 ont suivi l’appel du président de l’UDF François Bayrou — 31 ont voté contre la proposition, avec le RPR et DL —. Les quinze autres se sont abstenus ou n’ont pas pris part au vote.
Anti-inversion, le président du groupe, Philippe Douste-Blazy, s’est félicité de ce que la « majorité des députés UDF » n’a pas voulu « se prêter à la tactique du gouvernement ».
Pro-inversion, Hervé de Charette a expliqué au contraire « qu’une grande partie de l’UDF » était « restée fidèle aux convictions qui avaient été énoncées par les congressistes à Angers ».
Les centristes partisans de la réforme ont dû affronter les foudres de leurs collègues de l’opposition. Ils « ont trahi leurs engagements auprès des électeurs de l’opposition qui leur ont fait confiance », a affirmé Claude Goasguen, porte-parole de démocratie Libérale, en appelant les centristes à revenir sur leur « décision néfaste ».
« Le RPR a voté avec le PCF. Nous, on a voté avec le PS... », rétorquait pour sa part Jean-Louis Borloo, pro-inversion.
Malgré la division à droite, la partie n’est pas gagnée pour autant pour le Premier ministre. La proposition de loi va désormais entamer sa navette entre l’Assemblée et le sénat. Elle devrait passer au sénat les 16-17 janvier 2001, pour un vote sûrement négatif de la Haute Assemblée, c’est donc le Parlement qui tranchera en dernier ressort. Y aura-t-il toujours 289 députés en faveur de l’inversion ?
D’ici à sa lecture définitive, les choses peuvent changer et le soutien des centristes faiblir, a averti Pierre méhaignerie, qui s’est pour sa part abstenu.
Le Premier Ministre ne pourra pas oublier non plus qu’il est passé outre à l’avis de deux de ses alliés, le PCF et les Verts, faisant dire à Jean-Louis Debré : « la majorité a implosé ».
Le PCF a reproché au dispositif de « faire de l’élection du président de la République un scrutin hégémonique ».
Quant aux Verts, ils ont bataillé pour que la proposition de loi introduise une part de proportionnelle. Les socialistes ont voté contre leurs amendements, alors que la proportionnelle figurait parmi les engagements de la majorité plurielle, a reconnu le président (PS) de la commission des Lois, Bernard Roman.
« Nous assumerons les divergences », a assuré le président du groupe PS Jean-Marc Ayrault. « La majorité plurielle reprendra ses droits tout de suite après ce vote », a affirmé le premier secrétaire du PS François Hollande.
Evolution du régime
Au delà du problème précis du calendrier électoral, le débat s’est amorcé sur l’évolution du régime, certains parlementaires penchant pour un régime franchement présidentiel, d’autres demandant qu’on reconnaisse davantage de droits au Parlement (notamment dans la maîtrise de son ordre du jour et dans l’élaboration et le contrôle du budget). D’autres ont proposé un subtil mélange des deux : « un régime plus présidentiel avec un meilleur équilibre entre un gouvernement qui gouverne et un Parlement qui débat, légifère et contrôle ». D’autres enfin ont évoqué une « VIe République » c’est-à -dire une réforme profonde de la Constitution.
C’est la dissolution de 1997 qui a eu pour conséquence de faire élire les députés deux mois avant le chef de l’Etat ; auquel pourtant la Ve République confie la charge de proposer au pays, puis de mettre en œuvre, les grandes orientations de sa vie collective pour - désormais - cinq ans.
En replaçant l’élection présidentielle avant celle des députés, on remet donc la République sur ses pieds.
COMITE DE SOUTIEN A LA CANDIDATURE
DE JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT
Réunis à Châteaubriant le 9 novembre 2001, un certain nombre de citoyens et de citoyennes de diverses sensibilités politiques ont décidé de constituer à Châteaubriant et dans sa Région un COMITE DE SOUTIEn à la candidature de JEAN-PIERRE CHEVENEMENt à la Présidence de la République .
L’ensemble de ces républicains se sont retrouvés sur les orientations générales du projet politique défendu par JEAN-PIERRE.CHEVÈNEMENT Ils appellent, comme partout en France, les femmes et les hommes de Châteaubriant et de sa Région à venir les rejoindre pour porter au sommet de l’Etat l’homme dont les convictions et la fidélité aux valeurs républicaines justifient la candidature .
" Notre volonté est de réunir, dans toute leur diversité, les femmes et les hommes qui refusent la résignation à la dictature des marchés financiers et à la mondialisation libérale pour offrir à la France un autre choix :
– celui d’une France juste, qui favorise l’emploi, le travail, le niveau de vie et la protection sociale ;
– celui d’une France libre où le peuple souverain décide de son avenir,
– une France forte, où la sécurité et la justice obéissent. à la loi égale pour tous,
– où tous les citoyens, quelles que soient leurs origines, connaissent l’égalité en droits et en devoirs .
Un courant important de soutien se manifeste en faveur du candidat républicain. De très nombreux Comités sont aujourd’hui en cours d’organisation dans l’ensemble de notre pays . Nous comptons sur votre présence pour amplifier ce mouvement et pour porter auprès de nos concitoyens l’exigence républicaine avec un homme qui a déjà prouvé qu’il mettait ses actes en conformité avec ses convictions . "
L’important n’est pas d’où nous venons
L’important est où nous voulons aller ensemble
disent les six premiers animateurs de ce Comité de Soutien :
Jean GILOIS, 12, rue du Château, tél : 02.40.81.10.05
Paul BONNIER, tél : 02.40.28.29.76
Alain MINGUET, tél :02.40.81.23.80
Yvon ou Maryvonne PARENT, tél : 02.40.81.32.74
André SINENBERG, tél :02.40.81.06.17
Ecrit en novembre 2001 :
Dix orientations pour la France
Avec les 10 orientations qu’il propose, Jean-Pierre Chevènement souhaite faire LE SOCLE D’UNE NOUVELLE POLITIQUE :
1) Redonner force aux principes républicains :
L’autorité de la loi, qui protège les faibles, doit être restaurée, la souveraineté du peuple ne doit pas être déléguée à Bruxelles ou ailleurs, la citoyenneté doit retrouver sa force ;
2) Une école efficace et exigeante :
La transmission des savoirs, l’autorité de maîtres mieux formés, la concentration des efforts sur les matières indispensables à une bonne insertion dans la société ; l’école doit former à nouveau des citoyens ;
3) Une politique cohérente de sécurité
en évitant la démagogie sécuritaire comme l’angélisme : fermeté face à la délinquance et moyens accrus pour la prévention et l’insertion ;
4) Revaloriser le travail :
Améliorer la feuille de paie, rendre sa dignité au travail, stimuler la croissance pour aller vers le plein emploi sont des priorités ;
5) Reconstruire les services publics :
il faut stopper le démantèlement en cours en refusant les diktats de Bruxelles ou de l’OMC Il faut aussi reconstruire des services publics forts et efficaces ;
6) L’égalité entre les hommes et les femmes,
en rendant effectif le principe d’un salaire égal pour un travail égal, en donnant aux femmes les moyens de concilier travail et vie familiale (crèches, bourses, assistantes maternelles) ;
7) Une retraite progressive avec des revenus décents :
Ce ne sont pas les fonds de pension, indexés sur la Bourse, qui protégeront nos retraites, mais le retour au plein emploi de nos concitoyens qui sont actuellement au chômage partiel et total ;
8) Mettre l’homme au cœur de notre environnement :
Réconcilier l’homme et la nature, remodeler nos villes, nos banlieues, mieux reconnaître et encourager le monde paysan ;
9) Rendre à la France ses capacités créatrices,
un effort tout particulier doit être consenti en faveur de la science et de la culture, à travers une grande loi pour développer la recherche, l’ouverture de la France sur le monde ;
10) Une France qui agit dans le monde ’
nous devons être le moteur de projets ambitieux pour l’Europe, en respectant l’identité de chacune des nations qui la composent. La France doit aussi porter dans le monde le message républicain : bien des peuples, notamment au Sud, l’attendent avec impatience.
" Nous voulons une France
vigoureuse, confiante en l’avenir,
capable de donner à chacun,
quels que soient son âge, son origine,
les moyens de participer
à un grand projet collectif ".
NOTES:
Triche ? voir ici :
Un délinquant à un euro ! quel minable !
Un délinquant à 11 millions d’euros est plus respectable