Ecrit le 5 novembre 2008
Congrès des maires de Loire-Atlantique
Samedi 25 octobre 2008, réunion de l’association fédérative des maires de Loire-Atlantique, sous la présidence d’Yves métaireau, maire de La Baule, sur le thème de la santé. En comptant le nombre de cravates, on se rendait compte du sexisme de la vie politique locale !
l’assemblée a entendu d’abord Jean-Christophe Paille, directeur de l’aRH (Agence Régionale de l’Hospitalisation) qui, bien entendu, soutient le projet Bachelot HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires), parle de recomposition hospitalière (Ã Nantes par exemple, au lieu de 16 sites de cliniques, il n’y en a plus que 6, et le regroupement n’est pas fini). Il évoque les aides financières apportées à la rénovation des hôpitaux et notamment au Centre Hospitalier de Châteaubriant (225 lits) et à la Clinique Sainte Marie (82 lits).
Pour lui, il y a eu renforcement continue des services d’urgences en Loire-Atlantique depuis 1996 avec augmen-tation de 60 % des passages. Malgré cela le taux de recours aux urgences (178 passages pour 1000 habitants) est le plus faible de France où la moyenne 2007 est de 237 passages pour 1000 habitants
Communautés hospitalières
Le projet de loi Bachelot HPST a pour ambition de lutter contre la désertification médicale en répartissant mieux les médecins. M. Paille a annoncé qu’il n’y aurait pas de fermeture d’hôpitaux mais qu’il pourrait y avoir des reconversions. Ce qui veut dire que certains hôpitaux peuvent être réduits en « Communautés Hospitalières de Territoire » limitées au service de proximité (gériatrie par exemple). Cela peut être le cas d’Ancenis.
[Ndlr : Pour Châteaubriant cela se posera peut-être moins étant donné la situation géographique bien loin de Nantes, mais ce n’est pas exclu ! ]
Les ARH vont devenir des ARS (Agences Régionales de Santé), prenant en compte la prévention, les soins de ville, les personnes âgées, les permanences de soins, l’adaptation aux spécificités territoriales.
Par ailleurs M. Paille a évoqué les maisons médicales comme solution à la désertification. « Il nous faut anticiper les difficultés à venir » en évoquant le bon exemple de la Mayenne où ont été mis en place sept territoires de premier recours. Philippe Bouennec a évoqué ensuite le problème de la permanence des soins, en parlant de « zones noires de blouses blanches » et de la difficulté de trouver des médecins dans certains coins, alors que nous sommes un pays où il y a une forte proportion de médecins par habitant.
Coopération Nantes-Châteaubriant
Le professeur Henri-Jean Philippe, chef du service gynécologie-obstétrique au CHU de Nantes, a parlé de la coopération entre le CHU de Nantes et le Centre Hospitalier de Châteaubriant. Un médecin de ce dernier établissement donne des consultations à Nantes. Un praticien de Nantes vient toutes les semaines à Châteaubriant. « Nous avons établi des protocoles médicaux communs, et un dossier médical commun. Les deux structures se connaissent et se reconnaissent mieux. Les patientes peuvent accéder à des compétences élevées en gynécologie, avec des équipes médicales stables ».
« Ceci répond à nos exigences : sécurité et humanité. Humanité et sécurité. On ne peut pas privilégier l’humanité si la sécurité n’existe pas ».
Le Pr Philippe a donné une appréciation motivée sur le projet Bachelot, tout en posant une question qui concerne particulièrement notre région « celle de la grande précarité où le rôle des maires est essentiel ».
M. Mortreux, responsable de la mission « handicap » de la banque Dexia est intervenu (non sans quelques remous de la salle !) pour parler de la loi de février 2005 concernant l’accessibilité totale des ERP (Etablissements Recevant du Public) de France. d’ici 2015 tous devront être accessibles aux personnes handicapées, quel que soit le type de handicap. Le montant estimé est de 15 milliards d’euros TTC, à la charge des collectivités locales.
Le maire de Nort sur Erdre a demandé alors comment ce serait faisable : « les ressources des communes sont de moins en moins importantes, on nous dit que les communes dépensent trop et on nous impose des dépenses énormes » dit-il en ajoutant « On a su pourtant trouver des milliards pour les banques alors qu’elles ont fait n’importe quoi » (applaudisse-ments dans la salle)
Questions de la salle
Le maire d’Ancenis s’est inquiété (mais sans plus !) de l’avenir de son hôpital.
Le maire de Rezé a attiré l’attention sur l’équilibre médical à l’intérieur des villes, et souhaité qu’il n’y ait pas une croissance trop importante des cliniques privées.
Patrick Mareschal, président du Conseil Général, a rappelé que la santé n’est pas seulement liée au médical, c’est un état de bien-être social et médico-social, ce qui impose d’étudier les questions de revenus, d’habitat, de précarité, de maltraitance.
Organiser la solidarité
« Les textes se multiplient, provoquant des difficultés d’appréhension, de compréhension, de financement. Faut-il tout réglementer dans le moindre détail ? » a dit Patrick Mareschal en prenant l’exemple des 13 000 points d’arrêt des cars scolaires : « chacun peut-il être aménagé pour les enfants handicapés alors même que le transport spécialisé est plus efficace, plus rapide et moins coûteux ? ». Pour lui il faut « faire appel à la solidarité avec l’humanité en plus. Parfois, aider une personne à monter dans le car est à la portée de simples citoyens ».
Pour terminer, le préfet a évoqué la situation financière et économique. Une journée de réflexion doit avoir lieu le 17 novembre sur les conséquences de la crise sur les collectivités (1). « Nous avons entrepris de vérifier qu’il n’y a pas de collectivités qui se sont lancées dans des swaps ou des emprunts complexes » (oh quel vocabulaire sympa ! En d’autres lieux on parle d’emprunts toxiques).
Le gouvernement a prévu de racheter des programmes de logements en rade « Nous en faisons le recensement en Loire-Atlantique » a dit le préfet. [Ndlr : Cette opération est tout bénéfice pour les promoteurs immobiliers].
Enfin « la révision générale des politiques publiques » (RGPP pour les initiés) va se poursuivre en Loire-Atlantique. « Rien n’est acquis d’avance, il faut tendre vers le meilleur service pour un coût moindre ». Dans cette tâche le préfet est assisté d’une organisation complexe avec des services qui s’appellent DRAC, DREAL, DRAAF, DIRECCTE , DRJSCS, DRFIP, ARS et Rectorat. [Ndlr : demain, interro écrite, dites-moi la signification de ces sigles !]
(1) Nul doute que notre bien-aimé maire expliquera comment, en pays castelbriantais, la Com’Com’ nous en protège.