Pour un baiser volé
Ecrit le 1er mars 2006
« Candide » : le mot vient de « candeur » (blancheur) et désigne un personnage naïf, ingénu, pur, simple. C’est le nom que choisit Voltaire, en 1759, pour le héros de son conte philosophique.Le jeune Candide vit paisible et innocent chez le baron de Thunder-ten-Tronckh, un puissant seigneur de Vestphalie « car son château avait une porte et des fenêtres ». Le précepteur de Candide est Pangloss (dont le nom signifie : qui parle toujours et de tout), un optimiste béat qui enseigne que le monde est parfait et que le bonheur le sera aussi. Candide y croit d’autant plus qu’il est amoureux de Cunégonde, la fille du baron, « haute en couleurs, fraîche, grasse, appétissante ».
Un jour, ce même baron surprend leurs amours et chasse Candide.
Un coup de pied au cul qui le précipite dans le vaste monde.
« Dans la vie active » dirait-on.
Candide vivra alors une succession de malheurs. Enrôlé de force, il assiste à une horrible bataille, déserte et passe en Hollande. Il y retrouve son précepteur rongé d’une affreuse maladie et apprend que tous les habitants du château ont été massacrés. Il arrive à Lisbonne juste au moment d’un terrible tremblement de terre. Il erre parmi les cadavres et les décombres ; une parole imprudente le fait condamner par l’Inquisition. Candide en sera quitte pour être seulement « prêché, fessé, absous et béni », après quoi il retrouve Cunégonde, miraculeusement échappée du massacre de sa famille. C’est la fin heureuse ?
Oh non, Il est amené à tuer deux personnes et, abandonnant Cunégonde, s’enfuit en Amérique où il se bat avec ... le frère de Cunégonde. Il échappe de justesse aux sauvages Oreillons et séjourne au merveilleux pays d’Eldorado où les cailloux sont des diamants.
Il en repart comblé de trésors, qu’il perdra en grande partie durant son périple. Après bien d’autres mésaventures, il arrive à Venise où il dîne avec six rois détrônés, venus au Carnaval oublier leurs déboires.
A Constantinople, il libère Pangloss (encore un survivant !) et retrouve enfin Cunégonde enlaidie et aigrie par ses malheurs, mais excellente pâtissière ; il l’épouse et s’installe avec ses compagnons dans une métairie où, renonçant à « pérorer », il sera heureux « en cultivant son jardin » grâce au travail qui éloigne selon Voltaire « trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin ».
C’est cette histoire, échevelée, que le théâtre Messidor a mise en scène, en musique et en chansons ! Commencée comme un conte de fée musical, la pièce s’achève sur la note d’une farce dérisoire.
Six comédiens (deux hommes, quatre femmes) interprètent 67 rôles. Un accordéon, des guitares, des flûtes, des percussions, neuf parties chantées pour un spectacle alerte, « un voyage vers la quête d’un idéal, la volonté d’espérer. Voyage dans l’espace et dans le temps à la rencontre de soi-même » (dit Alexis Chevalier).
Jeudi 9 et vendredi 10 mars (séances scolaires) - vendredi 10 mars (20h45) et samedi 11 mars (20h45) au théâtre de Verre - 02 40 81 19 99
Ecrit le 8 mars 2006 :
Candide ou l’optimisme
De grands panneaux de bois noirs s’ouvrent sur la scène, laissant apparaître des miroirs qui démultiplient les personnages tout en réservant un espace pour le changement d’habit des comédiens : c’est Candide, par le théâtre Messidor.
Candide, un jeune homme bien sous tous rapports, jeté trop vite dans le vaste monde. L’auteur, Voltaire, trois ans après le « Poème sur le désastre de Lisbonne », écrit un conte philosophique tournant en dérision la doctrine de l’époque selon laquelle : tout est bien, parce que Dieu, qui est parfait, n’a pu que créer un monde parfait ou au moins le meilleur possible.
« Candide » est aussi un conte polémique, une œuvre de refus et de dérision. L’auteur ridiculise les tenants de l’Optimisme Béat en mettant en scène les multiples formes du Mal. Les trente chapitres du conte accumulent sarcastiquement les démentis apportés aux certitudes.
Cunégonde et Candide
Le théâtre Messidor a donné vie aux 67 personnages,
pantins ballottés au gré des catastrophes et des injustices :
leur rencontre avec les bêtises et les cruautés du monde
permet à Voltaire de s’en prendre à tout ce qu’il déteste :
la bêtise, l’intolérance, le fanatisme.
Il utilise pour cela une satire féroce,
jointe à une description burlesque des catastrophes.
L’humour noir et la caricature dégonflent les prétentions
et la folie des hommes.
Alexis Chevalier (metteur en scène),
Liz Cherhal (Cunégonde)
Michel Hermouêt (Le Baron)
Christine Maerel (La vieille dame),
régis Mazery (Pangloss),
Olivier Robert (Cacambo) et
sébastien Rouaud (Candide)
auront le plaisir de vous entraîner dans un questionnement sur l’homme, ses moeurs et le monde qu’il façonne, avec toujours l’espoir dans le progrès lent et discontinu de la raison humaine.
Ecrit le 16 mars 2006 :
Tout est merveilleux
« Tout est merveilleux, dans le meilleur des mondes possibles ». La pièce commence en chants et en danses, le temps de présenter les personnages principaux : le baron, la vieille dame, Pangloss, Cunégonde, Cacambo et Candide. Une fête joyeuse, des baisers volés, et un grand coup de pied au cul. Candide est jeté dans le monde et y découvre la faim, la guerre, l’injustice, la corruption...
Candide
Sur scène, cinq paravents-loges définissent les espaces, le palais du gouverneur, ou le bateau de galériens. Les comédiens, dans une ronde fort gaie, se démultiplient en une soixantaine de personnages au cours d’un voyage qui traverse le temps, le champ de bataille, l’Atlantique, l’Amérique latine avant de revenir à Venise et de prendre un râteau, non loin de la mer de Marmara, pour « cultiver son jardin » loin de la folie des hommes.
Lors des séances scolaires, les jeunes ont découvert les pérégrinations de Candide et l’optimisme que cache Voltaire sous ses textes féroces. Rien de moralisateur, rien de sentencieux : les comédiens ont su faire sentir leur joie de vivre.
La pièce part maintenant en tournée, en attendant le Festival d’Avignon. Le théâtre Messidor montre une fois de plus qu’il est capable de jouer de grandes fresques, avec des décors et accessoires simples mais très évocateurs, et beaucoup de respect pour l’auteur .... et pour les spectateurs.
Bon voyage, Candide !
Voir aussi : http://www.theatremessidor.com/Spectacles_pro.htm#candide
Ecrit le 20 septembre 2006
Messidor : Le travail porte ses fruits
Le Festival d’Avignon s’est déroulé sur 23 jours en juillet 2006 proposant un « catalogue off » de 856 spectacles, ce qui représente environ 600 spectacles par jour. Le théâtre Messidor a joué « Candide » tous les jours dans une salle de classe transformée en théâtre, où se succédaient les spectacles. « Nos décors étaient dehors, sous une bâche. Nous avions 10 minutes pour les installer et mettre nos costumes, 6 min pour les démonter. Nous avons eu environ 50 spectateurs par jour, ce qui est déjà bien » explique Alexis Chevalier. « Tous les jours nous faisions une parade dans les rues : c’est ce qui a glané les spectateurs ». Cinquante-huit diffuseurs sont venus, ce qui promet des contrats pour les Pays de Loire, la Bretagne, mais aussi l’Alsace, Marseille, Bordeaux, la Région Parisienne. « Pour amortir nos frais il nous faut jouer 30 fois ». Le spectacle précédent, Don Juan, a été joué 75 fois et continue à être demandé.
Les forges de l’Espérance
Avec la population castelbriantaise, le théâtre Messidor propose « les Forges de l’Espérance » pour la Sablière (23 octobre). Environ 70 comédiens amateurs se sont inscrits pour ce spectacle qui évoquera Le Front Populaire (avec les Congés Payés) et la Guerre d’Espagne.
On y retrouvera, au moment du Front Populaire, sept leaders syndicaux qui négociaient avec le représentant du patronat : Pierre Pucheu. Celui-ci, devenu Ministre de l’Intérieur, ne les oublia pas ... au point de les inscrire sur les Otages à fusiller à la Sablière ...
Les enfants de toutes les écoles pourront participer au défilé du 23 octobre. Réunion de préparation le 25 sept. à 17h30 salle Omnisports. Rens. 02 40 81 02 81
CAT théâtre international
Le CAT (Centre d’aide par le Travail) de Châteaubriant a lancé un projet théâtral avec l’Allemagne (Hambourg) et la Pologne (Szczecin) qui mettra en scène 15 personnes handicapées (5 de chaque pays), avec l’aide du théâtre Messidor. La réunion de préparation aura lieu de 13 au 15 octobre au théâtre de Verre.
A noter enfin : un spectacle-surprise à Mouais (Chuuuut !) et un prochain spectacle du Fâilli Gueurzillon en février 2007.
Les pourquoi d’Adèle
« La terre est bleue comme une orange »
disait le poète Paul Eluard : 88 comédiens amateurs, de 6 à 69 ans, se sont inscrits pour la pièce qui sera donnée les 15-16-17 décembre au théâtre de Verre. Innovation : le samedi 16, la parade partira du quartier de la Ville aux Roses.
Ecrit le 13 décembre 2006
Les Pourquoi d’Adèle
La terre est bleue comme une orange
ou les « Pourquoi » d’Adèle.
Adèle rêve sa vie, elle rêve de devenir ....
Non, elle ne sait pas trop ce qu’elle veut devenir.
Elle n’a pas trouvé le sens de sa vie.
Qui l’aidera ?
De grands philosophes, de grands savants qui, parce qu’ils sont grands,
ont su se mettre à la portée de tous.
Albert Jacquard, Théodore Monod,
Hubert Reeves, Michel Onfray,
léon Chestov , Benjamin Fondane.
Il faut crier toujours jusqu’Ã la fin du monde
Disait Benjamin Fondane.
Crier ? Ou chanter ?
La scène représente un carrefour de pistes
qu’Adèle peut emprunter.
90 comédiens viennent tour à tour la guider.
Il y a des enfants clowns, et des enfants soldats, des voyageurs, et une femme de l’Est. Des clochards célestes et des femmes en-saintes
Pour une réflexion sur le bonheur, au cours du spectacle conçu par Alexis Chevalier et le théâtre Messidor, avec 90 comédiens amateurs
Vendredi 15 décembre (20h45), samedi 16 décembre (20h45),
dimanche 17 décembre (17h ). En tout 1500 places à 2 €. Rens. 02 40 81 19 99
déambulations
Sur un camion décoré en paquet cadeau, des comédiens déambuleront dans la ville de Châteaubriant, invitant les gens à venir pousser la chansonnette sur le plateau.
Ecrit le 20 décembre 2006 :
Le spectacle de fin d’année du théâtre Messidor a été très réussi, avec la performance de faire jouer ... et chanter ... 89 comédiens, de la toute petite fille jusqu’Ã la Mamie
Les interrogations des enfants-clowns « Pourquoi ? Comment ? », le ballet des landaus, la danse des adultes-alphabet, il faudrait tout citer, avec la virtuosité du pianiste, la qualité des fonds vidéos ... et la patience du metteur en scène !
Bravo à tous