Contraception : info-jeunes
# Les moyens de contraception
développé par les fédérations belges de centres de planning familial, le site internet Loveattitude propose aux jeunes une vidéo et une fiche d’information sur les différents moyens de contraception existants.
http://www.loveattitude.be/cms/dossiercontraception.php
Ecrit en octobre 2000
Accès aux soins
UNE ENQUÊTE de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur la contraception et l’interruption volontaire de grossesse (IVG), rendue publique mardi 3 octobre 2000, démontre que ce sont, le plus souvent, les difficultés pratiques d’accès aux soins qui engendrent un dépassement du délai légal d’interruption de grossesse.
« L’allongement proposé par la loi, loin d’inciter les femmes à prolonger leur réflexion, permettrait simplement à plusieurs milliers d’entre elles de ne pas vivre des moments inutilement douloureux et stigmatisants », indiquent Nathalie Bajos et Michèle Ferrand, qui ont réalisé cette étude.
Fondée sur 80 entretiens approfondis avec des femmes ayant eu recours à l’IVG, l’étude a permis de préciser dans quelles circonstances s’était déclarée une grossesse non désirée, puis avait été prise la décision de recourir à l’IVG.
Il en ressort que « l’acte d’IVG n’est jamais considéré comme banal, mais qu’il ne s’agit pas non plus d’un drame laissant toute la vie des séquelles psychologiques. La décision est complexe mais prise rapidement et en règle générale non regrettée », précise Nathalie Bajos.
Soutien
Seules 2,6 % des femmes qui ne souhaitent pas d’enfant n’utilisent aucun moyen contraceptif. Parmi elles figurent 12,2 % des filles lors de leur premier rapport. Et aussi des femmes qui sont « dans des conditions sociales tellement difficiles qu’elles ne peuvent prendre en compte les enjeux de la contraception »
L’étude montre aussi que l’information des jeunes, à l’école, porte trop sur la reproduction, et pas assez sur l’éducation sexuelle, sur son caractère positif, la dimension de plaisir partagé, et ... tous les risques encourus.
« Les grossesses adolescentes ne sont cependant pas toujours non désirées. Elles sont le fait le plus souvent d’adolescentes sans projet scolaire. La réduction de leur nombre ne viendra que de celui de l’échec scolaire », indique l’étude. Pour les très jeunes, la grossesse est parfois le seul moyen de faire reconnaître socialement leur sexualité. C’est par ailleurs en France que le nombre de grossesses adolescentes est le plus bas.
Le rapport de l’INSERM vient en renfort de projet de loi de Martine Aubry concernant l’autorisation parentale pour subir une IVG : « Pour la grande majorité des jeunes femmes que nous avons rencontrées, l’obtention de cette autorisation a posé problème. Quand les parents désapprouvent la sexualité adolescente, la crise qui se fait jour à l’occasion de la révélation inéluctable des relations sexuelles de leur fille débouche rarement sur une relation plus confiante entre parents et enfants », ont constaté les chercheurs.
Mais toutes les jeunes femmes rencontrées ont spontanément recherché le soutien d’un adulte, la mère du partenaire, une grande soeur, cousine ou tante.
Apprendre à écouter
En conclusion de l’étude, les chercheurs de l’INSERM estiment que, pour faire baisser le nombre des avortements, il faut à la fois améliorer le message de contraception adressé à la femme et le statut social de la femme.
Cela met en jeu la formation des médecins, gynécologues mais surtout généralistes, pour apprendre à écouter les femmes. « Les échecs de rapports entre hommes et femmes reposent souvent sur la mise en avant exclusive du plaisir masculin, tant par l’homme que par la femme. Proposer le meilleur moyen de contraception suppose de se faire une idée de la stabilité du couple, de l’implication possible du partenaire masculin pour choisir le moyen de contraception adapté à la situation. Plus l’offre de contraception sera diversifiée, incluant notamment la stérilisation, moins il y aura d’échecs ».
Ecrit l’été 2000
L’IVG - Interruption volontaire de grossesse
L’été, temps de paresse ? Il ne semble pas que ce soit le cas cette année. D’abord le climat, déréglé, n’incite guère au farniente. Ensuite, au niveau politique national, les choses évoluent à vitesse Grand V.
Exemple : l’IVG (interruption volontaire de grossesse)
La loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse date de 1975, permettant de mettre fin à un anonymat et à une clandestinité qui se traduisaient par des complications infectieuses et une mortalité fréquente. Contrairement aux pronostics de l’époque, la légalisation de l’IVG n’a pas provoqué une explosion du nombre des avortements : ceux-ci représentaient 34,8 % des naissances vivantes en 1976 et 30,9 % en 1995.
Ce qui peut surprendre, compte-tenu de la levée des tabous sur l’information contraceptive, c’est qu’il reste encore tant d’avortements, en moyenne 220 000 par an en France. On assiste en ce domaine à deux phénomènes contradictoires :
– d’une part, il semblerait que le nombre d’IVG réelles serait plus important que le nombre d’IVG déclarées. Ce serait le fait d’établissements hospitaliers privés qui, pour garder une clientèle, déclareraient non pas des IVG, mais d’autres actes de gynécologie obstétricale (facturés plus cher à la sécurité Sociale)
– d’autre part, un désengagement progressif des médecins face à des IVG, peu rémunérées, pas valorisantes, au point qu’on peut constater, selon les régions, une inégalité dans l’accès à l’IVG.
Le gouvernement de Lionel Jospin avait promis de s’attaquer à cette question. Les choses ont quelque peu traîné et puis finalement, le jeudi 27 juillet 2000, le gouvernement a annoncé un projet de loi, donc élaboré et défendu par le gouvernement, qui pourrait arriver devant l’Assemblée Nationale en octobre.
12 semaines
Il s’agirait :
– de porter de 10 à 12 semaines le délai pendant lequel une femme peut demander un avortement
– d’autoriser les jeunes filles mineures à avorter, même sans l’autorisation de leurs parents, mais à condition qu’elles soient accompagnées pendant, et surtout après, par un adulte « référent »
La question du délai
Selon le Planning Familial, 40 % des femmes qui se présentent à ses consultations sont hors délai (plus de 10 semaines). La décision de porter le délai à 12 semaines permettra d’éviter à quelque 5000 femmes, souvent en situation de grande détresse, de se rendre aux pays Bas ou en Espagne. Mais cela ne réglera pas tous les problèmes. La Suède a choisi un délai de 14 semaines. Les Pays-Bas, l’Espagne, l’Angleterre et la Suisse vont jusqu’à la viabilité du fÅ“tus : 22 semaines de grossesse.
Les adolescentes
Certains ministres souhaitaient que les adolescentes puissent avoir recours librement à l’IVG, sans l’avis des parents. Mais la plupart des femmes ministres ont fait valoir que le principe de l’autorisation parentale doit être maintenu mais que, en cas de refus de l’adolescente, celle-ci devra être nécessairement être accompagnée d’un adulte « référent » choisi par elle parmi les professionnels de santé ou parmi ses proches, de façon à aider la jeune fille dans cette situation d’échec.
Par ailleurs une proposition de loi sera proposée à l’Assemblée Nationale le 5 octobre prochain, autorisant les infirmières scolaires à délivrer le Norlevo (contraceptif d’urgence, encore appelé « pilule du lendemain » dont la délivrance a été bloquée par le Conseil d’Etat)
Tout ceci étant dit, il reste encore de gros progrès à faire pour promouvoir les méthodes contraceptives, l’avortement étant le pire moyen de limiter les naissances !
Ecrit en juin 2001 :
IVG : La loi du 30 mai 2001
Après avoir été rejeté par le sénat en seconde lecture le 9 mai 2001, le projet de loi relative à l’interruption volontaire de grossesse (I.V.G.) et à la contraception a été définitivement adopté par l’Assemblée nationale le mercredi 30 mai.
Ses principales mesures
– . DELAI LEGAL DE L’IVG : porté de 10 à 12 semaines de grossesse.-
– .AUTORISATION PARENTALE POUR LES MINEURES. Elle reste la règle :
– si la mineure « désire garder le secret, le médecin doit s’efforcer, dans son intérêt, d’obtenir son consentement pour » que les parents soient consultés ;
– « si la mineure ne veut pas effectuer cette démarche ou si le consentement n’est pas obtenu », le médecin peut pratiquer l’interruption de grossesse à la demande de l’intéressée qui dans ce cas, doit être accompagnée par un adulte de son choix.
– . CLAUSE DE CONSCIENCE : un chef de service hospitalier qui, pour des raisons de conscience, refuse de pratiquer des IVG, devra s’assurer qu’elles sont organisées dans son service.
– . ENTRETIEN PREALABLE : systématiquement proposé, facultatif pour les majeures, obligatoire pour les mineures.
– . L’ENTRAVE A L’IVG : constitue désormais un délit, inscrit dans le code pénal
– . DELIVRANCE SANS ORDONNANCE du NorLevo (pilule du lendemain).
Assemblée nationale - 126, rue de l’Université, 75007 Paris - tél 01 40 63.60.00).
Ecrit le 18 février 2004
Naître dans les fers : Horreur ...
Peut-on se faire la belle en accouchant ? On ne sait jamais, a dû juger l’équipe de surveillance qui a accompagné une détenue à l’Hôpital sud-francilien d’Evry (Essonne) dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier dernier. Mme P. avait refusé la présence dans la salle de travail d’une femme de l’administration pénitentiaire. A la place, on lui a mis les menottes. Cet accouchement inhabituel a été révélé par l’Observatoire international des prisons (OIP) selon lequel des faits du même genre se produisent fréquemment.
Ce « menottage » aurait été l’occasion d’un « vif échange entre les médecins et l’équipe chargée de la surveillance », selon la direction de l’hôpital. « Le corps médical a été très choqué », a précisé Mme Morin, la directrice, soulignant qu’il y avait « régulièrement des conflits entre le personnel médical et celui de surveillance sur la manière dont les détenus sont contraints ».
Dignité ?
Une enquête de l’Inspection des services pénitentiaires a été enclenchée par la chancellerie. M. Perben a demandé à l’administration pénitentiaire « de donner des instructions écrites aux directeurs d’établissement afin que les femmes détenues accouchent dans la dignité ». A l’avenir, a-t-il promis, « la surveillance des femmes détenues qui accouchent en établissement hospitalier sera assurée à l’extérieur de la salle d’accouchement »...
On se réveille !!!
De son côté, l’OIP a saisi l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et alerté plusieurs parlementaires pour qu’ils saisissent la Commission nationale de déontologie de la sécurité. Ce que s’est empressé de faire le député PS de l’Essonne Julien Dray. Dans une lettre à Pierre Truche, son président, il demande « que toute la lumière soit faite sur ces événements et qu’Ã l’avenir une règle claire puisse être édictée ».
Dans une autre missive adressée au ministre de la Justice, le député socialiste estime que « cette pratique [est] consternante »
« Comment imaginer qu’une femme en train d’accoucher puisse représenter une menace ? », ajoute-t-il.
Ecrit le 1er septembre 2004 :
Interruption de grossesse : par médicament
Philippe Douste-Blazy, ministre de la santé, a signé un arrêté qui permettra bientôt aux femmes de pratiquer un avortement par voie médicamenteuse hors hôpital ou clinique.
Le ministère de la santé a dénombré, en 2002, un total de 217 968 IVG dont 34,8% par voie médicamenteuse. Cette IVG peut se pratiquer jusqu’Ã la cinquième semaine de grossesse et pourra être prescrite par un médecin ayant passé une convention avec un hôpital public ou privé.
La patiente devra prendre d’abord un comprimé de Mifégyne. Puis, 48 heures après, elle prendra deux comprimés de Gymiso. Le tout se faisant en présence du médecin.
C’est la loi Aubry du 4 juillet 2001, réformant la loi Veil de 1975, qui a prévu l’IVG médicamenteuse.
Renseignements auprès du Centre de Planification Familiale au Centre Hospitalier de Châteaubriant - 02 40 55 88 00
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Ecrit le 27 janvier 2016
IVG : 100 %
Dans 5 mois, l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) sera remboursée à 100% , comme vient de l’annoncer la ministre de la santé : l’intégralité des actes constituant le « parcours » de l’IVG (consultations, analyses, échographies...) sera entièrement prise en charge par l’assurance maladie.
Cette annonce fait suite au projet de loi de modernisation du système de santé, voté en décembre au Parlement, comprenant plusieurs mesures concrètes destinées à améliorer l’accès à l’IVG : suppression du « délai de réflexion », renforcement de l’offre de proximité, possibilité pour les sages-femmes de réaliser des IVG médicamenteuses, programme d’accès à l’IVG mis en œuvre par chaque Agence Régionale de Santé (ARS )...
La gratuité de l’IVG, et de l’ensemble des actes qui y sont liés, est une excellente nouvelle. Cette mesure, très attendue par les associations féminines et féministes, marque un pas emblématique en faveur des droits et des libertés des femmes.
Signé : Michelle MEUNIER
sénatrice de la Loire-Atlantique Vice-présidente de la délégation aux droits des femmes, membre du groupe socialiste.
Histoire de l’IVG :souvenir du juge Casanova