Ecrit le 2 juillet 2008
Les heures sup’ créatrices de stress
Des chercheurs de l’université norvégienne de Bergen ont comparé 1.350 travailleurs effectuantdes heures supplémentaires à un groupe témoin de 9.092 travailleurs. Dans une étude parue dans le numéro de juin du Journal of occupational and environmental medicine, ils montrent que les premiers, quel que soit leur sexe, ont un risque significativement plus élevé de souffrir d’anxiété et de dépression que les salariés qui effectuent des horaires normaux. « Ces résultats suggèrent une relation entre les heures de travail et l’anxiété ou la dépression », conclut l’équipe scandinave, c’est-Ã -dire que le risque augmente avec le nombre d’heures sup’ effectuées. Les résultats diffèrent de manière importante selon plusieurs facteurs, notamment les revenus et le travail manuel lourd.
Une précédente étude de l’université du Massachussetts portant sur 10.793 Américains avait conclu que travailler plus de 12 heures par jour -au lieu d’horaires normaux- augmentait le risque de blessure ou de maladie de 37%, et travailler plus de 60 heures par semaine l’augmentait de 23%. Et ce, quels que soient la dangerosité du travail ou le temps de trajet travail-maison.
Et voilà , faire des heures sup’ peut conduire à mourir plus vite. Ce s’rait tout bon pour la sécu, ça !
Santé et restructurations
Santé et restructurations : le rapport de l’Hires, 2009
Ecrit le 3 mars 2010
Travailler plus ?
Recul de 7 % des heures sup’ en 2009
En 2009, les entreprises ont déclaré 7 % d’heures supplémentaires en moins que l’année précédente, soit 676 millions d’heures, contre 727 millions, indique une étude de l’Acoss publiée le 22 février. La dispersion est très forte selon la taille des entreprises : les heures supplémentaires n’ont reculé que de 0,6 % dans les entreprises de moins de 11 salariés, quand la baisse a atteint 9 % pour l’ensemble des autres, et jusqu’Ã 13 % dans les entreprises de plus de 2 000 salariés.
Au passage, le coût des exonérations de charges associées au dispositif, créées par la loi « Travail, emploi et pouvoir d’achat » à l’été 2007, s’est élevé à 2,7 milliards d’euros sur l’année, indique l’Acoss. Ces exonérations coûtent cher au budget de l’Etat et les heures sup’ se substituent à des emplois nouveaux.
Principale variable d’ajustement, avec l’intérim, en période de crise, les heures supplémentaires ont ainsi logiquement davantage reculé que l’emploi salarié, qui a pourtant plongé de 2,5 % l’an dernier en ramenant le nombre de salariés au niveau de 2005.
Note du 5 avril 2010
Au dernier trimestre de 2009, les heures supplémentaires ont crû de plus de 5,7 %. Ce sont les entreprises les plus grandes qui expliquent ce regain. Trois secteurs expliquent les trois quarts de la hausse : commerce/réparation d’automobiles, des transports et entreposage et enfin des activités scientifiques et techniques
Dans les entreprises du secteur concurrentiel de plus de 10 salariés (soit le périmètre habituel de l’étude), la hausse du nombre d’heures supplémentaires a été sensible, puisqu’il a augmenté de 5,7 % par rapport à la même période un an plus tôt et de 16,7 % par rapport au trimestre précédent. En moyenne, chaque salarié à temps plein a réalisé l’équivalent de 10,5 heures.
Ce résultat global masque d’importantes disparités. La hausse est particulièrement forte dans les entreprises de 250 à 499 salariés (+11,4 %) et de plus de 500 salariés (+7,6 %), tandis qu’il baisse dans les firmes de plus petite taille.
L’étude de la DARES : http://www.travail-solidarite.gouv.fr/etudes-recherche-statistiques-de,76/etudes-et-recherche,77/publications-dares,98/dares-analyses-dares-indicateurs,102/2010-018-les-heures,11543.html