Ecrit le 3 juin 2003 :
La dette et le cul de la poule
La présentation de la dette, telle qu’elle est faite dans le bulletin municipal d’avril 2003, est étrange :
Le bulletin municipal indique :
– Dette au 31 décembre 2002 : 1033 € / hab
– Dette prévue pour 2003 : 1000 € / hab
On en déduit que la dette va continuer à baisser de 3.2 %. Bravo !
En réalité, la dette au 31 décembre 2002, d’après les documents de la mairie, est de 932 € par habitant.
Cela fait :
– Dette au 31 décembre 2002 : 932 € / hab
– Dette prévue pour 2003 : 1000 € / hab
et cette fois, cela montre que la dette va croître de 7,3 %.
Mais comment la mairie a-t-elle pu compter une dette de 1033 € au lieu de 932 € ?.Tout simplement parce qu’elle a affecté à 2002 une partie des emprunts qu’elle fera en 2003 ! Cela s’appelle « compter les œufs dans le cul de la poule ». Cela permet de faire croire que la dette baissera alors qu’en réalité elle augmentera.
La dette dépassera même les 1000 € par habitant, car il faut ajouter l’emprunt fait pour le bowling qui représente environ 39 € par habitant. La ville refuse de le compter parce qu’elle dit « c’est un budget annexe ». Elle aurait raison si ce budget « bowling » était en équilibre (= autant de recettes que de dépenses). Cela risque fort de ne pas être le cas.
Ainsi donc il est évident que la dette de la ville, qui jusqu’Ã maintenant baissait (c’était prévu déjà du temps de Martine Buron), va recommencer à augmenter en 2003. Ce qui n’a rien d’anormal quand on fait des investissements. Mais pourquoi vouloir le dissimuler ?
C’est un peu compliqué tout ça, parce que les calculs faits par la mairie sont compliqués et que les citoyens n’ont pas la possibilité de compulser un « compte administratif » de 148 pages pour contrôler ce qu’on leur dit.
Héritage
A titre d’information, La Mée a interrogé l’ancien adjoint aux finances, Claude Amice, pour connaître la situation de la dette de la ville.
Voilà donc ce qui était prévu, en l’an 2000, s’il n’y avait pas eu d’emprunts nouveaux :
Annuités de remboursement :
– 2000 : 28,111 millions de francs
– 2001 : 24,592
– 2002 : 22,332
– 2003 : 15,722
– 2004 : 8,876
– 2005 : 6,051
Ces chiffres figurent dans les dossiers du Service Finances de la ville. Ils montrent que les annuités de la dette devaient baisser de 44 % entre 2000 et 2003. La situation financière héritée par la municipalité d’Alain Hunault est donc saine et quand il titre, dans le bulletin municipal d’avril 2003 : « des finances saines », c’est tout-Ã -fait vrai mais il oublie d’ajouter que cela est dû à la bonne gestion de la municipalité de Martine Buron qui a su redresser une situation financière « plombée » par une lourde dette héritée du maire Xavier Hunault.
La municipalité actuelle a donc les moyens de sa politique, surtout si elle obtient des subventions importantes que Martine Buron n’obtenait pas parce que sa couleur politique n’était pas en harmonie avec celles du Conseil Général et du Conseil Régional.
L’inflation des coûts
Au Conseil Municipal du 18 décembre 2002, il avait été décidé d’aménager une piste de skate-board et un mini-golf au Parc François Mitterrand, pour 117 000 euros HT .
Or l’équipement inauguré le 17 mai 2003 a coûté 135 615 € HT , soit 15,9 % de plus que prévu.
C’est le mini-golf qui a coûté le plus cher : 99498 € HT (652 700 F) sans qu’il y ait eu un centime de subventions. Heureusement, il y aura quelques rentrées financières (tickets d’entrée), mais il faudra prendre en compte les frais d’entretien (balayage du gazon synthétique) et de personnel (gardien de la cabane d’entrée).