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(écrit le 2 octobre 2002)
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Pacte de stabilité
La souplesse tout-Ã -coup
C’est étonnant comme les choses changent. Il en est des pays comme des individus : les plus importants dictent leur loi, et la loi réputée la plus inviolable s’adapte aux désirs des puissants.
C’est ce qui se passe actuellement à Bruxelles. Il a suffi que le gouvernement (de droite) en France annonce qu’il ne pourra pas tenir les engagements du « pacte de stabilité » de l’union européenne — il a suffi qu’en Allemagne, où la situation est analogue, les espoirs se soient portés du côté de la victoire de la droite aux élections du 22 septembre (sauf que c’est loupé !) et voilà que Bruxelles, si rigide dans le passé sur son « pacte de stabilité », met la pédale douce et accepte de repousser à 2006 la date à laquelle les pays membres de la zone euro devront atteindre l’équilibre budgétaire. Cette décision a été prise par la « Commission européenne » sans même que les ministres de l’économie des pays membres aient eu à se réunir.
Une fois de plus, il est manifeste que nous sommes gouvernés par des technocrates qui sont au dessus de tous, sans jamais avoir été soumis au suffrage universel. « La démocratie est née de la conquête par les représentants du peuple du droit de consentir à l’impôt, de décider les priorités de l’action publique et de définir les conditions de l’équilibre budgétaire » dit Philippe Frémeaux dans l’édito d’Alternatives économiques. C’est justement cette démocratie qui est mise en péril quand les décisions essentielles sont prises par des technocrates irresponsables politiquement