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[pas]Ecrit en mai 2001 :
Pas de gauche sans partis de gauche
UN IMPERATIF PRIORITAIRE :
RECONSTRUIRE LA GAUCHE CASTELBRIANTAISE
Voici presque deux mois qu’Ã la surprise générale (en réalité pas si générale que ça) Alain HUNAULT et ses colistiers prenaient la Mairie de Châteaubriant sans contestation possible et avec un score confortable, au terme d’une campagne où les coups tordus n’ont pas manqué en matière de dramatisation de l’insécurité ou de xénophobie par exemple .
Un réveil brutal
Non seulement la prime à la candidate sortante n’a pas joué, non seulement la liste volontairement modérée et quasi apolitique emmenée par la Maire sortante n’a pas attiré l’appoint escompté de voix du centre ou de droite modérée, mais nombre d’électeurs de gauche mécontents ou déroutés se sont abstenus ou, pire, ont même voté carrément pour le candidat de droite afin de manifester leur mécontentement sans mesurer sur le coup les conséquences de leur geste d’humeur .
Un bilan remarquable, notamment en matière de redressement financier, d’équipement communal et de construction intercommunale n’a pas compensé, malgré l’optimisme béat de certains, la rupture qui s’était petit à petit amorcée entre la population, notamment l’électorat populaire, et la Municipalité dont le coup de grâce a été la présentation d’une liste insuffisante composée de nombreux inconnus et dont les militants politiques avaient quasiment disparu .
Comme l’écrit un lecteur de La Mée « les élus de gauche (pas tous) s’étaient embourgeoisés. » Il convient d’en tirer la conclusion : pour la plupart d’entre-eux, la compétition municipale, c’est terminé ; il faut tourner la page et reconstruire .
Un pouvoir absolu et sans partage
Il en résulte qu’aujourd’hui Alain HUNAULT, nouveau Maire de Châteaubriant gouverne la Ville. Il règne de même sur la Communauté de Communes du Castelbriantais dont il a systématiquement écarté la nouvelle opposition municipale. Par contre la Présidence et les deux Vice-Présidences du Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant lui ont échappé (au profit de Marcelle DURAND, Jean-Luc COLIN et Yannick MASSARD) ce qui démontre l’émancipation et l’esprit d’initiative et de responsabilité de nombreuses communes du Pays .
Sauf quelques mesures symboliques et un effort particulier sur « tout ce qui se voit », on ne distingue guère encore les axes politiques de la nouvelle municipalité. Alain HUNAULT règle ses comptes imaginaires avec l’équipe sortante en se payant sur le dos d’une partie du personnel. Issu de la bourgeoisie libérale, comme son père et son frère, Alain HUNAULT n’est pas un Chef d’Entreprise. Il lui faut prendre la mesure d’une administration de quelque 300 salariés qui a ses contraintes et ses règles bien particulières
Pour le reste, il gouverne par arrêtés municipaux ou par « décisions » du Maire ; il y aura probablement peu de réunions du Conseil Municipal. (A ce propos, il est bon de savoir que dans les villes de plus de 3 500 habitants, il existe obligatoirement un « recueil des actes administratifs » comprenant toutes les délibérations, arrêtés municipaux et « décisions du Maire » sauf celles à caractère individuel, concernant surtout le personnel, recueil qui est consultable de droit par n’importe quel citoyen)
Un prélude associatif
La liste BURON a six élus au Conseil Municipal de Châteaubriant : Martine Buron, Françoise Gentil, Claude Amice, Pascal Bioret, David Bessey et Jean-Pierre Le Bourhis
Une association est en gestation pour soutenir et accompagner ces six élus et entamer une réflexion sur l’avenir. Cette Association regroupera des citoyens et des citoyennes chevronnés ou nouveaux qui ont fait la campagne de la Gauche dans le passé et celle de la liste BURON en 2001. Une telle association est importante et indispensable.
Mais suffisante dans une commune rurale de quelques centaines d’habitants, où la candidature est individuelle et où il n’y a souvent qu’une seule liste, elle ne saurait suffire dans une Ville, même de dimension modeste, où coexistent des populations et des couches sociales différentes et spécifiques qui ont parfois des intérêts divergents .
Les quartiers de noblesse de la Gauche
Il faut d’abord faire un sort à un discours (plus ou moins désintéressé) qui affirme que Châteaubriant est une ville de droite
Ancenis, par exemple est une ville de droite. Mais Châteaubriant est une ville où la gauche et la droite s’affrontent depuis plus de deux siècles, tantôt de façon majoritaire, tantôt de façon minoritaire. Châteaubriant a vécu de façon active la Révolution Française, et plus près de nous, mai 1936, la Résistance, la Libération, mai 1968, ... etc . Les partis politiques de Gauche et les syndicats y sont constitués quasiment depuis leur origine. De 1919 à 1941, Châteaubriant a eu un Maire de Gauche : Ernest BREANT. De 1944 à 1959, la Municipalité tripartite de Paul HUARD comprenait autant sinon plus de Communistes et de Socialistes que la dernière liste de Martine BURON. Les résultats électoraux de la Gauche de 1973 à 2001 oscillent en moyenne de 45 à 55 % des voix et ont plusieurs fois dépassé les 50 % en 1981, en 1988, en 1989 et en 1995 .
La démocratie politique :
pierre angulaire de la gauche
Cette mise au point étant faite, un autre constat s’impose : à Droite, l’émergence d’un élu est le fait d’une ambition personnelle, d’une coalition d’intérêts, d’une dynastie (cas HUNAULT) avec ou sans parti politique. La droite ne s’embarrasse pas de parti et joue volontiers sur la confusion ; quand un élu vous dit qu’il ne fait pas de politique, vous pouvez à coup sûrle classer à droite .
A Gauche, au contraire, le choix d’un candidat et/ou d’une liste est (ou devrait être) la conséquence d’un débat d’idées au sein du ou des partis, et, il faut le dire, d’un intérêt, celui de la classe populaire, assorti éventuellement d’une négociation entre partis ; et ça, c’est de la politique ; et ça, c’est de la démocratie. D’abord les idées, le programme, les intérêts ou plutôt la protection des classes populaires, les plus fragiles, les plus exploitées, les plus démunies, et aussi ... les plus nombreuses et ensuite le choix du ou des plus sûrs, du ou des plus compétents, et enfin des mieux placés pour la compétition . Toute démarche inverse est une démarche de droite .
Pour resituer les choses, il convient ici de faire un bref rappel historique local (en rappelant que l’évolution locale se situe dans le contexte politique national). Implantée à Châteaubriant de longue date (PCF, S.F.I.O., UGS puis P.S.U.), la Gauche locale qui vivait sur l’acquis de la Résistance, des luttes ouvrières et du combat contre les guerres coloniales, a connu un renouveau à partir des années 1960 et a recherché une certaine réunification politique ainsi qu’une certaine coordination (programme commun hier, gauche plurielle aujourd’hui), l’essentiel devenant la recherche prioritaire de la démarche commune.
Dans ce contexte, Martine BURON, militante du Parti Socialiste, et fille d’un ancien Ministre, est arrivée en 1976 et s’est intégrée rapidement, en prenant sa part du combat militant, ne manquant en particulier aucune manifestation de rue politique ou syndicale.
En 1983, le mode de scrutin étant devenu semi-proportionnel, la Gauche obtenait 7 sièges au Conseil Municipal de Châteaubriant et en 1989, elle remportait la Mairie . En 1983 comme en 1989, la composition de la liste a été négociée entre les. Partis de Gauche. Elle comprenait aussi quelques militants non encartés : Et de nombreux militants politiques et syndicalistes, formés dans l’action au travail collectif, entrèrent à la Mairie dont ils constituèrent une part importante de l’ossature et où ils firent preuve rapidement de leur compétence
La tragique erreur
des partis de gauche
L’erreur politique, dont aucun parti de la Gauche locale n’est exempt, c’est qu’Ã partir de 1989 les militants politiques (ou syndicalistes) abandonnèrent le terrain municipal au Maire et aux élus .On pourrait compter sur les doigts d’une main les analyses, communiqués ou tracts publiés par les partis de gauche sur la politique municipale de 1989 à 2001.
En 1995, la liste de gauche ne fût composée que par quelques initiés ; mais un certain nombre de militants y demeurèrent présents, l’électorat de gauche avait encore confiance et la victoire fût confortable.
Mais en 2001 une liste singulière, abusivement qualifiée de Gauche plurielle, connut le résultat que l’on sait. La rupture lentement amorcée entre un certain nombre d’élus et la classe populaire ne fût surtout pas compensée par la nouvelle liste présentée, et dès lors, tout fût consommé. L’absence ou la présence insuffisante des militants politiques syndicalistes ou de grandes associations populaires progressistes accentua cette rupture. La classe populaire, les « petits » comme ils s’appellent souvent eux-mêmes, n’y retrouvaient plus les leurs, ceux qu’ils connaissaient et avec lesquels ils avaient souvent fraternisé.
Ceci ne retire rien bien sûrà la qualité du travail accompli, mais comme disait récemment un vieux militant, élu sortant : « Ca nous apprendra que la gestion n’est pas tout » .
Il y a sans doute manqué la fraternité, l’un des trois termes symboliques de la devise de la République.
Les Partis de Gauche ont donc aussi une responsabilité écrasante parce que pendant dix ans ils ont fait confiance, ils ont laissé faire. Certains se sont réveillés fin 2000 , mais il était trop tard .
La reconstruction de la gauche :
un préalable incontournable
Ce n’est pourtant qu’Ã partir des Partis de Gauche, que le combat peut être relancé, que la riposte peut être préparée et ce combat est, et ne peut être que politique parce que la vie collective quotidienne, chaque acte accompli ou supporté est politique.
Le combat politique est l’opposé de la politique politicienne : c’est l’analyse en commun au sein d’une équipe de la situation locale et du combat quotidien réinsérés dans le contexte régional, national, et international (tout se tient) par des militants et ça une association ne peut pas le faire complètement.
Comme les Syndicats, les Partis de Gauche ne sont que ce que leurs adhérents en font. Chacun s’exprime, chacun propose ou dit son désaccord ; l’on passe au vote et la majorité l’emporte
Ce n’est pas des « y-a qu’Ã » ou des « y sont » mais c’est la démocratie en action .
A Châteaubriant un large éventail de la Gauche est présent . Seuls y manquent à ce jour l’extrême-gauche, le radicalisme et la Gauche régionaliste (U.D.B.). Tout le reste est présent, du socialisme à la social-démocratie en passant par la gauche républicaine et la gauche écologique, à savoir Le Parti Socialiste, Le Parti Communiste Français, le Mouvement des Citoyens (Chevènementistes) et les Verts . Ils viennent de constituer ensemble un Comité de Liaison de la Gauche Plurielle .
La relance et le renouveau de la Gauche se fera avec eux et les autres formations politiques de Gauche qui viendraient s’y adjoindre, ou ne se fera pas.
Le combat est clair et chacun y a sa place
Jean GILOIS
PS 2007 : le débat est lancé
Le Parti socialiste a des sections sur Châteaubriant (Danièle Catala), Moisdon (Alain Fourny), Derval (gérard Urvoy) mais aussi Guéméné et ailleurs. Ces sections travaillent souvent ensemble en particulier pour suivre l’actualité sociale et pour préparer le projet socialiste pour 2007.
« La droite à Châteaubriant est la même que la Droite Nationale » dit Danièle Catala qui note « la démocratie peu excellente » : « 45 % de la population ne sont pas représentés à la Communauté de Communes du Castelbriantais. Il existe sur ce territoire une absence de concertation, comme ce que le gouvernement a fait à propos du Contrat de Première embauche ».
« On constate aussi un désintérêt pour les problèmes sociaux. Le maire Alain Hunault, par ailleurs délégué de l’UMP, se vante de la baisse des impôts locaux, mais ne crée que des loisirs payants : bowling, swin-golf . La politique sociale est le parent pauvre de son action. La politique de solidarité est proche du néant ». « où donc était la Droite au moment du conflit UFM ? »
Le Parti Socialiste critique aussi les « réunions de secteurs » qui sont « une mascarade »
Prise de conscience
Au sujet des derniers événements sur le CPE, le Parti Socialiste qui, comme les autres partis de gauche, était bien présent dans les manifestations, se dit « surpris de l’ampleur de ces manifestations. Des gens qu’on ne voyait plus, salariés, non-salariés, public, privé. Les partis doivent accompagner cette prise de conscience politique ».
« Il nous faut présenter un projet crédible et sincère » dit encore Danièle Catala, « apporter des réponses aux désarrois, en associant les citoyens à cette réflexion ».
Petites réunions, petits-déjeuners, réunion publique ... ce n’est qu’un début de mobilisation autour des thèmes de l’égalité, de la décentralisation, de l’environnement et de l’Europe.
– 22 avril 2006 : la croissance et l’emploi - 9h30 au Baccardy à Châteaubriant
– 22 avril : rencontre avec les jeunes - 17 h au Paris-Océan
– 26 avril : la décentralisation-20h30 salle Omnisports
– 24 mai : l’Europe, avec la venue d’Harlem désir - 20h30 au théâtre de Verre
http://www.lesetatsgeneraux.fr
http://www.autrevoixchateaubriant.com/
La section du Parti Communiste de la région castelbriantaise a décidé de distribuer un petit tract, tous les mois, dans une partie de la ville de Châteaubriant avec, à la fois, des sujets locaux et des sujets nationaux. Autour du 15 du mois. D’où le titre « la lettre du 15 ». On peut retrouver les textes sur internet :
http://lettre-du-15.over-blog.com/