Ecrit le 1er septembre 2004
Soudan : les femmes n’ont pas voulu danser
1 500 000 paysans africains ont fui le Soudan pour échapper aux milices arabes armées par le gouvernement de Khartoum, qui ont entrepris un nettoyage ethnique. « Vous êtes noirs, vous n’avez rien à faire ici ». Réfugiés dans des camps, ils font le récit d’une guerre où massacres, viols et pillages sont systématiques . Quatre à cinq millions d’autres paysans, qui n’ont pas quitté leur village, se trouvent en situation précaire. La saison des pluies ne facilite pas l’aide humanitaire : dans l’ouest du Darfour, la Croix-Rouge a mis une journée pour parcourir 14 km.
déplacé
Le représentant onusien de la Commission à l’aide humanitaire (CAH) s’est rendu dans l’un de camps de réfugiés, à Ryad. Une petite « fête africaine » était prévue pour l’accueillir avec faste. Le 26 août sont arrivés des joueurs de tambour. Mais les femmes réfugiées n’ont pas voulu danser .
« Nous n’avons rien à manger et ils veulent que l’on danse ?... Nous avons perdu nos maris, nos frères, nous sommes en deuil, et ils veulent que l’on danse ?... » dit une femme. Autour, d’autres approuvent.
Les « déplacés » de ce camp de Ryad n’ont jamais reçu d’aide alimentaire. Leur ressentiment est immense à l’encontre des « Arabes » et du gouvernement de Khartoum, accusé d’avoir envoyé les miliciens vider le Darfour de ses Noirs et empêcher les ONG (organisations non gouvernementales) de leur donner à manger .
(d’après une info du journal
Le Monde du 28 août 2004