Ecrit le 7 janvier 2004 :
Une cantonale surprise à Nozay, et un candidat neuf !
Les 11 et 18 janvier 2003 aura lieu l’élection cantonale de Nozay, suite au décès de Jean Guyon. Le « combat » est intéressant. Mais y a-t-il combat, au sens guerrier du terme, ou recherche de la plus grande efficacité possible ?
Le premier candidat à se déclarer a été Christian de Grandmaison « à la demande de la majorité départementale » a-t-il écrit dans un document qu’il a largement fait distribuer. Il a d’ailleurs tenu les mêmes propos en allant visiter les Conseils Municipaux des communes du canton, situant ainsi clairement son engagement politique à droite. Il est, il n’en fait pas mystère, membre de l’UDF et sera candidat, à ce titre, au Conseil Régional, en position éligible.
Christian de Grandmaison, dont l’action est intéressante à plus d’un titre (maire, conseiller régional, président de la Communauté de Communes de Nozay, etc) avait toutes les chances d’être élu, jusqu’Ã ce que se présente, à côté de lui, un candidat « de la société civile », qui a fait la démarche inverse : être désigné par les forces vives du canton et non pas par « la majorité départementale ».
« Nous n’avons pas voulu être orphelins d’un choix » dit la quarantaine de militants citoyens qui a lancé la recherche de « quelqu’un d’autre », pour proposer un réel choix aux électeurs. A l’issue de leurs rencontres , s’est dégagé un candidat : Gilles Philippot, 43 ans, agriculteur à Treffieux, bien engagé dans le milieu associatif (et notamment à LaMano, structure socio-culturelle du canton de Nozay dont il est vice-président ; et au Conseil de développement du Pays de Châteaubriant dont il est membre du bureau). Il est aussi assesseur au tribunal des baux ruraux pour défendre les fermiers face aux propriétaires, les hommes face à la terre. Il est de plus connu pour être l’un des initiateurs d’un festival rural qui rassemble de nombreuses associations et draine des milliers de spectateurs : Graines d’automne.
Sur le canton, sa candidature interroge, elle oblige les citoyens à repenser leurs critères de choix, entre, d’un côté un « chef politique » et de l’autre côté « un catalyseur des énergies du canton ». Le collectif de soutien à la candidature de Gilles Philippot se réunit tous les dimanches soirs, autour de 21 élus dont les quatre maires de La Grigonnais, La Chevallerais, Saffré et Treffieux. Les participants, réellement engagés dans les huit communes du canton, discutent avec les électeurs pour leur faire comprendre quel est l’enjeu pour le canton.
(photo : Gilles Philippot au centre, avec, de gauche à droite, les maires de La Grigonnais, La Chevallerais, Saffré et Treffieux)
Un canton rural a toujours beaucoup de mal à se faire entendre dans les instances départementales et régionales. « Nous avons la chance d’avoir un conseiller régional en la personne de Christian de Grandmaison, il serait dommage qu’il soit amené à démissionner » dit le collectif citoyen. « Il nous faut, en plus, un conseiller général dans le canton, c’est pourquoi nous proposons Gilles Philippot ». Le canton aura ainsi deux avocats « Il ne faut pas laisser passer cette chance, pour des raisons politicardes » dit Gilles Philippot.
Ce dernier a tenu une conférence de presse le mardi 23 dé-
cembre 2003 en présence des maires de Saffré, Treffieux, La Grigonnais, La Chevallerais.
Une première chose frappante : le calme du candidat, sa bonne connaissance du canton. Gilles Philippot n’a pas besoin d’un « papier » pour dire ce qu’il a à dire : « Une vie cantonale active, solidaire et chaleureuse ». C’est le sens de son action depuis plus de 25 ans, que ce soit dans le syndicalisme agricole ou dans l’action culturelle.
Deuxième chose frappante : Gilles Philippot n’est pas un « récupérateur » : il ne récupère pas à son profit le travail fait par de nombreuses personnes dans le canton. Il cherche au contraire à être un des ferments de l’action collective, il a pour ambition de « faire vivre la démocratie »
Troisième chose frappante : Gilles Philippot ne se situe pas en adversaire. Si son cœur est plutôt à gauche, hostile « aux dérives d’un libéralisme aveugle », mais il ne mène pas un « combat » gauche contre droite, il ne cherche pas à provoquer un clivage. « Nous ne sommes pas sur un ring de boxe » dit-il. « Nous faisons une course. Il importe que les deux gagnent » : avec Christian de Grandmaison à la Région et Gilles Philippot au département, c’est tout le canton qui y gagnera.
Participation citoyenne
La candidature de Gilles Philippot est basée sur la participation des citoyens à la vie du territoire, ce qui est le contraire du cumul des mandats. « Si un homme a trop de mandats, ce sont les administratifs qui gouvernent » dit Gilles Philippot
De ce fait, le choix proposé aux électeurs n’est pas d’abord lié à un programme : tout élu, en principe, essaie de faire aboutir ce qu’il croit être la meilleure solution pour les habitants de sa région.
Le choix n’est pas d’abord lié non plus à un parti politique, même si Christian de Grandmaison essaie de placer l’élection sur ce terrain-là .
Le choix est lié à une méthode :
– D’un côté : un cumul des mandats. On ne comprendrait pas que Christian de Grandmaison, qui est Conseiller Régional, abandonne ce poste pour devenir Conseiller Général tout en annonçant qu’il figurera en position éligible sur la liste aux prochaines Régionales ! Il y a là une incohérence certaine.
– De l’autre côté : un homme neuf, soutenu par les compétences de quatre maires, et qui a fait la preuve de sa capacité à rassembler les énergies autour de lui. « S’engager pour les autres, pour porter plus loin l’engagement des autres » dit-il.
Humaniste avant tout
Pour Gilles Philippot, l’humanisme doit prendre le pas sur le goût du pouvoir. Il s’agit de « regarder d’abord du côté des citoyens qui sont les plus exposés ».00000
Le canton de Nozay a l’opportunité d’avoir deux hommes politiques sur son territoire. « Cela fait longtemps que je travaille avec Christian de Grandmaison, je veux lui laisser la chance de poursuivre le mandat régional qu’il a », dit-il, « Je souhaite qu’il laisse la place à d’autres personnes pour le Conseil Général. Entre lui et moi, il y a des différences, mais il y a surtout un fort désir de donner sa chance au canton. L’intérêt général est plus fort que nos différences ».
« Nous confions à Gilles Philippot une mission dans ce sens » disent les maires des communes de La Grigonnais, Saffré, Treffieux, La Chevallerais. Les militants associatifs disent la même chose. Qu’en penseront les électeurs ?
Ecrit le 12 janvier 2005 :
développement durable à Treffieux
Aller à la rencontre des réalités... Voilà une initiative qui mérite d’être relevée quand elle concerne des élus départementaux venant à la rencontre des acteurs de notre territoire : à l’initiative du conseiller général du canton de Nozay, Gilles PHILIPPOT, les membres de la commission « développement Durable » sont venus discuter de l’environnement à partir de deux expériences sur la commune de Treffieux :
– le tri et le traitement des ordures ménagères aux « Brieulles »
– l’aménagement d’un site naturel « Gruellau » ouvert au public
côté déchets
La journée a débuté par la visite du site des Brieulles, qui est la référence départementale en milieu rural, avec ses trois activités : déchetterie, centre de tri et Centre de stockage des déchets ultimes. L’exemplarité dans le respect de l’environnement a été reconnue, mais également l’implication des élus dans la gestion, la concertation permanente et l’anticipation.
Maintenant que les schémas départementaux sont devenus de la compétence des Conseils généraux, les membres de la commission « développement durable » ont insisté sur la nécessité de traiter tous nos déchets ménagers sur notre territoire départemental. Actuellement, plus de 100.000 tonnes/an sont expédiées à grand frais au-delà de 100 km. Il suffirait de multiplier quatre fois, l’exemple de Treffieux, pour devenir autonome. Les participants ont porté un grand intérêt à l’opération de recherche de sites conduite par le Syndicat Mixte Centre Nord Atlantique sur 45 communes (relire La Mée du 5 janv. 2005). Ils ont souligné l’importance de la communication et des visites du site, pour modifier des comportements ...
............................peu citoyens.
côté jardin
Au cours de l’après-midi, des représentants de l’ADT (association pour le développement du tourisme ), de la communauté de communes de Nozay, du conseil municipal et des acteurs de Gruellau ont visité le site de l’étang et ses activités diverses. Sur place, les échanges démontrèrent comment les politiques environnementales, touristiques, loisirs et patrimoine doivent être articulées pour bénéficier au développement et à l’attractivité du nord du département.
Lors du bilan, Françoise VERCHERE, vice-présidente chargée de l’environnement et Xavier AMOSSE président du CDT (Comité départemental du Tourisme ) se sont déclarés intéressés par cette découverte. Gilles PHILIPPOT quant à lui était satisfait de cette bonne participation, attaché qu’il est au dialogue entre l’échelon départemental et les acteurs locaux.
La Mano, à Nozay : éducation populaire
Il y a deux ans, au moment du changement de majorité au Conseil Général, les nouveaux élus ont découvert que les aspects « jeunesse » et « éducation populaire » étaient traités sous l’angle « réparation sociale ». « Nous voulons prendre les choses autrement parce que, pour nous, l’éducation populaire est essentielle pour la construction des individus et pour le développement des territoires » dit Gilles Philippot « c’est pourquoi nous voulons soutenir, avec une convention sur des projets précis, toutes les associations qui mènent un travail de fond dans ce domaine ».
Pour Gilles Philippot, « l’éducation populaire reconnaît à chacun la volonté et la capacité de progresser à tous les âges de la vie ». Elle ne se limite pas à « la culture » (au sens traditionnel du terme) mais s’ouvre aux sciences, aux techniques, aux sports et activités ludiques. « Elle vise à l’égalité d’accès à la connaissance afin de permettre à chacun de s’épanouir et de trouver la place de citoyen qui lui revient ».
Dans cet esprit, les actions soutenues par le Conseil Général, si elles s’adressent aux jeunes en premier lieu, sont ouvertes aussi aux adultes « dans la mesure où ils sont acteurs éducatifs à part entière ». Le Conseil Général ne se conçoit pas comme « acteur direct » mais comme accompagnateur des projets des structures d’animation locale à vocation socioculturelle, en fonction de critères pré-établis : qualité du projet, dynamique partenariale, politique tarifaire adaptée aux revenus des familles, etc.
La Mano
A Nozay, le Centre socioculturel la Mano, la Communauté de Communes et le Conseil Général développent un partenariat original en matière d’animations jeunesse : original en ce qu’il associe pour la première fois trois entités distinctes autour d’un programme d’actions territorialisé ; original aussi car il est fondé sur le respect de l’autonomie de l’association, ainsi que des valeurs de citoyenneté et de développement local qui sont les siennes.
La Mano (1200 usagers dont 30 % d’adultes, 30 associations adhérentes) a su nouer un partenariat avec les Centres de Loisirs, avec la Mission Locale et avec la délégation de la Solidarité, pour mener des actions collectives : enjeux de la parentalité, sorties familiales et tous projets qui contribuent à la cohésion du territoire. C’est pourquoi le Conseil Général a augmenté sa participation financière, passant de 3200 € à 20 000 €.
voir aussi la rubrique : élections cantonales
et le journal Le Monde