Ecrit le 28 avril 2011
De bonnes nouvelles
Kuhn Huard : d’après Alain Hunault, président de la Com’Com’ du Castelbriantais, il y aurait actuellement 150 intérimaires employés chez Kuhn, alors qu’ils avaient été tous « remerciés » il y a quelques mois. c’est là un signe de frémissement de reprise. Notons qu’une dizaine d’entre eux vont être embauchés en CDI en juin et qu’un plan d’investissement est prévu. Par ailleurs Kuhn a acheté une entreprise en Amérique, faisant à peu près le même matériel que Kuhn, mais de plus grandes dimensions.
FMGC : il y aurait une cinquantaine d’embauche d’intérimaires, en lien avec la reprise d’activité chez Manitou à Ancenis. Il n’empêche que des personnes ont déposé un CV et n’ont même pas été invitées à se présenter.
Mission Locale : les responsables de cette structure qui s’adresse aux 16-25 ans, notent aussi un frémissement de reprise ces deux derniers mois.
Dixence : l’entreprise de Châteaubriant reçoit 15 000 € alloués par le Conseil Régional des Pays de Loire, au titre du dispositif « Objectif Performance » destiné à soutenir les projets de développement des PME-PMI ayant une activité industrielle.
Marché du travail janvier-février 2011
Marché du travail : le nombre de chômeurs de la catégorie A, sur la zone de d’emploi de Châteaubriant est en baisse en janvier et février 2011. Relativisons cependant en voyant les évolutions :
Catégorie A - zone de Châteaubriant :
février 2008 2219 chômeurs février 2009 2995 février 2010 3726 février 2011 3601Alors, oui, il y a une baisse en février 2011 par rapport à février 2010 (-3,4 %) mais la hausse est de 62,3 % par rapport à février 2008 (avant le déclenchement de la crise).
Catégorie A, zone de Châteaubriant.
Nombre de chômeurs et évolution par rapport à l’année précédente :||Chômeurs catégorie A|Ce tableau comporte 3 lignes. En première ligne les mois de nov 2010 à février 2011. En deuxième ligne les chômeurs de catégorie A. En troisième ligne l’évolution par rapport à l’année précédente||
|Nov 2010| déc 2010| Janv 2011| fév 2011|
|3583| 3700| 3687| 3601|
|+2,9%| +0,4%| -3,9%| -3,4%|
Catégories ABC, zone de Châteaubriant.
Nombre de chômeurs et évolution par rapport à l’année précédente :||Chômeurs catégorie ABC|Ce tableau comporte 3 lignes. En première ligne les mois de nov 2010 à février 2011. En deuxième ligne les chômeurs de catégorie ABC. En troisième ligne l’évolution par rapport à l’année précédente||
|Nov 2010| déc 2010| Janv 2011| fév 2011|
|6420| 6396| 6375| 6267|
|+7,0%| +6,2%| +4,1%| +2,9%|
Catégories ABC en Pays de Loire
Evolution par rapport à l’année précédente||Chômeurs catégorie ABC en Pays de Loire|Ce tableau comporte 2 lignes. En première ligne les mois de nov 2010 à février 2011. En deuxième ligne l’évolution par rapport à l’année précédente||
|Nov 2010| déc 2010| Janv 2011| fév 2011|
|+3,6%| +3,5%| +2,9%| +2,5%|
On voit donc que la précarité (= catégories ABC), baisse en janvier-février (comme chaque année !) dans la zone d’emploi de Châteaubriant mais continue à progresser avec un pourcentage plus fort que la moyenne des Pays de Loire.
De mauvaises nouvelles ?
Magasin But : à la mi-janvier 2011, les annonces légales disaient que l’enseigne BUT reprenait la gestion du magasin de Châteaubriant. c’est en général le signe de mauvaises affaires du gérant. Un nouveau gérant a cependant été nommé. La liquidation en cours est destinée à faire place nette avant travaux et peintures extérieures. Espérons que ce magasin reste à Châteaubriant
Forum St Aubin : deux modules seulement sont utilisés au « Forum St Aubin » à Châteaubriant, auprès du magasin Hyper U. Les quatre autres sont à vendre depuis plusieurs mois déjà et rien ne bouge.
Focast
Focast : selon l’Usine Nouvelle du 19 avril 2011, trois fonderies Focast sont en difficulté. Focast-Mayenne (Ã vendre pour l’euro symbolique), Focast-Normandie et Focast Bretagne (Châteaubriant). Dans cette dernière les salariés qui, depuis janvier 2010, chômaient un jour par semaine doivent chômer désormais deux jours par semaine. [Travailler plus, qu’il dit Nicolas]
Les ateliers tournent à 50 % de leurs capacités et un investissement, destiné à créer un second hall de production pour les grosses pièces (blocs moteurs jusqu’Ã 7 tonnes et culasses), a été interrompu.
L’entreprise, en raison de la crise économique, subit une importante baisse des commandes. Pour relancer la machine il faudrait investir. Le groupe OGEPAR qui est actionnaire à 51 % voudrait que l’autre actionnaire, Daniel Alleaume mette sa part. Mais M. Alleaume s’y refuse. Un comité d’entreprise a été informé de la cessation de paiement, le 19 avril. Les délégués sont allés au Tribunal de Commerce de Laval le 20 avril. Le groupe OGEPAR a demandé une suspension de la décision jusqu’au 15 mai. « d’accord, mais payez les salaires d’avril » (240 000 €uros) a dit le Tribunal. On ne sait pas actuellement si OGEPAR va accepter. s’il n’accepte pas, les délégués retourneront au Tribunal le 27 avril. « Et nous basculerons peut-être vers un redressement judiciaire, ce qui serait la moins pire des solutions ». Sauf que, dans ce cas-là , les salaires seront pris en charge par l’aGS (association de garantie des salaires) ce qui occasionnera un retard de paiement d’au moins trois semaines. « Les gens ont du mal à joindre les deux bouts. Ce retard sera insupportable » dit Gilles Rivaud CGT.
Et la suite ? Focast a été achetée par OGEPAR, en lien avec ABC (Anglo-belgium corporation) qui voulait assurer la fourniture des blocs moteur nécessaires à ABC. Si Focast devait fermer, ABC devrait trouver un autre fournisseur, à l’étranger peut-être, et ferait couler les autres clients de Focast. Si OGEPAR renfloue Focast, ce sera avec casse sociale (déjà annoncée) : licenciements, remise à zéro des derniers acquis sociaux. Si OGEPAR se débrouille pour faire racheter Focast par une société amie, ce sera sans reprise du passif, entraînant dans la chute les petits fournisseurs locaux de Focast. On le voit, c’est encore une énorme catastrophe qui se prépare, casse sociale (salariés, fournisseurs), casse humaine « les gens ont le sentiment d’être broyés par la machine »
Besoins de main d’œuvre
Pôle Emploi a publié sur son site internet, les perspectives de recrutement pour le bassin d’emploi de Châteaubriant. On ne peut comparer qu’avec 2010 car cette année-là des modifications importantes ont été apportées.
BMO (besoins de main d’œuvre) :
BMO 2010 : 1085
BMO 2010 : 860
Il y a donc une baisse importante (-20,7 %)
A noter qu’un « besoin de main d’œuvre » n’est pas une perspective d’embauche ! 860 postes hypothétiques quand il y a 3601 chômeurs de catégorie A, cela offre peu d’espoir !
d’après l’enquête BMO il y aurait besoin de
- 100 ouvriers des industries agro-alimentaires (mais tous en intérim !)
- 46 aides à domicile (35 % en intérim)
- 42 monteurs, ajusteurs, ouvriers qualifiés métallurgie (95 % en intérim)
- 33 agriculteurs, ouvriers agricoles ( 100 % en intérim)
- 29 ouvriers non qualifiés de type industriel (0 % en intérim)
- 28 couvreurs (0 % en intérim)
- 27 employés de comptabilité et 24 commerciaux (0 % en intérim)
- 23 vendeurs de produits alimentaires (75 % en intérim)
21 serveurs de café-restaurants (65 % en intérim)
Lettre ouverte
La CGT a expédié une lettre ouverte au Sous-préfet, au président du Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant et au Directeur départemental du travail disant :
Depuis le départ du Sous préfet [JP.Troulaire], nous constatons que le Comité de Veille Economique du Pays de Châteaubriant-CBE du Pays de Châteaubriant, ne s’est pas réuni plus depuis plusieurs mois.
L’union locale CGT de Châteaubriant s’interroge : y a-t-il un frein des Services Publics de ne plus réunir cette structure.
Dans cette période, où la situation se dégrade dans des entreprises castelbriantaises (Focast , Abrf etc.) , nous vous demandons de provoquer une réunion extraordinaire du Comité de Bassin d’emploi , dans la première semaine de Mai.
Ecrit le 4 mai 2011
Les derniers chiffres du chômage (mars 2011)
Si on va dans le détail, on constate que la baisse du chômage se concentre surtout sur les moins de 25 ans pour qui elle est quasiment continue depuis le début de 2010. C’est a priori évidemment une excellente nouvelle que les jeunes soient les premiers à bénéficier de la reprise après avoir été les premiers à subir les effets de la crise.
Les résultats de l’enquête emploi menée chaque trimestre par l’Insee, incitent cependant à la plus grande prudence dans l’analyse de cette baisse.
La dernière enquête en date, concernant le 4e trimestre 2010, a confirmé en effet une tendance inquiétante : la baisse du chômage des jeunes ne s’explique pas par un développement de l’emploi - entre mi 2009 et fin 2010 la proportion des 15-24 ans en emploi a au contraire baissé de 0,8 points de pourcentage - mais par un recul plus important encore de leurs taux d’activité : la proportion des 15-24 ans qui a ou cherche un emploi a diminué en un an et demi de 1,7 points de pourcentage.
C’est, selon toute vraisemblance, le résultat du découragement de jeunes qui ne tentent même plus leur chance sur un marché du travail archi-bouché et ne s’inscrivent pas à Pôle emploi dans la mesure où, de toutes façons, ils n’ont droit à aucune indemnité.
D’où, malgré le recul de l’emploi, une baisse sensible de la proportion des jeunes chômeurs.
Si cette tendance s’est poursuivie au premier trimestre 2011, la baisse constatée du chômage des jeunes ne serait donc pas (du tout) le signal positif qu’on imagine
(Source : Alternatives économiques : http://www.alternatives-economiques.fr/baisse-du-chomage---les-raisons-de-faire-la-fine-bouche_fr_art_633_54198.html)