Ecrit le 24 mars 2004
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Elections cantonales 1er tour
21 mars 2004 :
(Seuls certains cantons étaient renouvelables. Voici quelques résultats) :
Canton de Rougé : Ballotage favorable
– Inscrits : 3158
– Votants : 2263
– Exprimés : 2159
– Jacques Lemaitre : 896 soit 41,5 %
– Michel Neveu : 637
– Yannick Massard : 409
– Jean-Pierre Le Bourhis : 45
soit 50,5 % pour ces trois derniers candidats
– Lutte ouvrière 60 soit 2,8 %
– Front National 112 soit 5,2 %
Jacques Lemaître ne s’attendait sûrement pas à un tel échec : président de la fédération nationale porcine, vice-président de la Communauté de Communes du Castelbriantais, il a reçu le soutien remarqué de trois ministres qui ont spécialement fait un détour pour lui (Hervé Gaymard, Christian Jacob, François Fillon), et de tout le ban et l’arrière-ban de la majorité départementale, dont Michel Hunault et Alain Hunault (qui s’est même déplacé, à l’une de ses réunions pour parler, à sa place, de la Communauté de Communes .... étant donné que Jacques Lemaître est vice-président mais ne suit pas les dossiers !)
Si le report des voix se fait bien, Michel Neveu, maire de Soulvache, devrait pouvoir emporter le siège. Dès l’annonce des résultats du premier tour, Yannick Massard a fait savoir, le premier, qu’il se retirait en sa faveur.
Canton de Derval : Yves Daniel à l’aise
– Inscrits : 5637
– Votants : 4181
– Exprimés : 4043
– Yves Daniel (div gauche) : 2078 soit 51,4 %
– Yves Blais (PCF) : 296 soit 7,3 %
– Bernard Bossard (UMP) : 1309 soit 32,4 %
Lutte ouvrière : 110 soit 2,7 %
Front National : 250 soit 6,2 %
Yves Daniel, après 6 ans de mandat, et une présence constante à l’écoute du terrain, a été réélu facilement. Son adversaire, Bernard Bossard, qui a pourtant reçu le soutien appuyé de la majorité départementale et de Michel Hunault, a fait un piètre résultat.
Canton de Riaillé : Patrice Chevalier ?
Avec 40,51 % des voix, le maire de Riaillé, Patrice Chevalier, dépasse largement le conseiller sortant Philippe Squelard et a de fortes chances de l’emporter puisqu’il dispose d’une bonne réserve à gauche (PS et PCF font plus de 16 %) et extrême gauche (3,7 %). Ce succès contribuerait au basculement à gauche du département de Loire-Atlantique.
Canton de Blain : Marcel Verger ?
Marcel Verger, maire de Bouvron, emporte 36,92 % des voix, loin devant le maire de Blain (Gilles Heurtin) qui ne fait que 26,94 %. LÃ aussi la « réserve » à gauche est importante. On peut donc espérer le succès de Marcel Verger qui se paie même le luxe de battre le maire de Blain dans sa commune.
A noter que les Verts sont en tête à Notre-Dame des Landes (avec 23,6 %) : la question de l’aéroport a joué évidemment.
Canton de Nort/Erdre : Xavier Amossé ?
La majorité départementale avait suscité, à la surprise générale, la candidature d’Albert Frémont, maire de Casson. Celui-ci ne fait que 31,7 % des voix, sans trop inquiéter le sortant, Xavier Amossé, qui retrouve le même score qu’au premier tour de 1998, avec 41,9 % et dispose d’une bonne réserve à gauche.
Finalement, la future couleur de la majorité départementale, au Conseil Général de Loire-Atlantique, qui est actuellement de 30 à droite et 28 à gauche, est plus indécise que jamais. Souhaitons la victoire de la Gauche, enfin.
Ecrit le 24 mars 2004 :
Les mauvais coups
Attention, malgré les élections, les mauvais coups continuent. Deux exemples :
Liberté de penser ?
Le ministre des Transports Gilles de Robien, seul UDF du gouvernement, a dû annuler, à la demande du Premier Ministre, une réunion de soutien à la UDF en Basse-Normandie
C’est la troisième fois que la participation de M. de Robien à une réunion de soutien à un candidat UDF, opposé à un UMP, pose problème. Ainsi, même à droite, l’UMP multiplie les manœuvres pour empêcher les autres de se manifester.
Liberté de parler ? Atteintes à la liberté de la presse
Mona Lisier et la censure porcine
Ecrit le 31 mars 2004 :
Conseil Général :
33 élus de gauche
Au Conseil Général de Loire-Atlantique, la gauche avait 28 sièges sur 59. Après les élections, elle se retrouve à 33 sièges, après avoir emporté des cantons proches de Châteaubriant : Rougé, Riaillé, Blain (faisant suite à la bonne surprise de Nozay en janvier). Carquefou est aussi passée à gauche, tandis que Xavier Amossé garde le canton de Nort sur Erdre. (sans oublier Yves Daniel dès premier tour sur Derval). La droite compte 24 sièges et il y a 2 sans étiquette (dont 1 à Riaillé).
C’est la première fois de son histoire (depuis 1790 ! ) que le département va être dirigé par un homme de gauche, vraisemblablement Patrick Mareschal. L’Ille et Vilaine est passée à gauche aussi.
Rougé
La surprise (pas pour tout le monde !) : le canton de Rougé.
Naguère, même un homme de valeur comme Henri BARON, n’a pas réussi à mettre en échec Jacqueline FOURNIER et Françis MARTIN. Cette fois, l’élection de Jacques LEMAITRE était donnée comme assurée, d’autant plus que l’homme en imposait par ses responsabilités nationales et l’ampleur de ses soutiens. Mais son implication locale était faible : par exemple, tout en étant vice-président de la Communauté de Communes du Castelbriantais, il n’en connaît pas les dossiers et se contente de lire les délibérations préparées par d’autres.
Deux hommes se sont alors présentés, Michel NEVEU maire de Soulvache et Yannick MASSARD maire de Fercé. Ce dernier a pris le risque (toujours difficile, psychologiquement) d’être devancé, pour focaliser, sur son nom, de précieuses voix. Il a ainsi pu démontrer qu’il était possible de faire échec à celui que tout le monde donnait gagnant. Les voix de Yannick MASSARD se sont reportées naturellement sur Michel NEVEU.
Entre le premier et le second tour, les électeurs se sont mobilisés : 145 suffrages exprimés supplémentaires. Ces suffrages se sont partagés à égalité entre Michel Neveu et Jacques Lemaître, dans les communes de Fercé, Noyal, Soulvache et Villepôt, (89 voix de plus pour le premier, 88 voix de plus pour le second) sans grignoter l’écart du premier tour. En revanche, à Rougé, l’écart s’est creusé (89 voix de plus pour le premier, 63 voix pour le second)
Finalement Michel Neveu l’emporte avec 55,1 % des voix, contre 44,9 % à Jacques Lemaitre. Même une commune comme Villepôt, traditionnellement très à droite, a basculé en huit jours, donnant la majorité à Michel Neveu.
Jacques Lemaitre est victime de la « vague rose » de ce mois de mars 2004. Mais pas seulement : à part la commune de Rougé, dont il est maire, Jacques Lemaître a rassemblé sur son nom moins de voix que MM. Fillon et Arthuis aux élections régionales. Signe qu’il y a malaise.
Deuxième tour à Rougé :
– Inscrits : 3157
– Votants : 2380 (75,4 %)
– Exprimés : 2304
– Michel Neveu : 1269 55,1 %
– Jacques Lemaitre : 1035 44,9 %
Jacques Lemaitre a souhaité que Michel Neveu travaille « dans un esprit d’ouverture comme il l’a promis ». Il serait bon que Jacques Lemaitre demande le même esprit d’ouverture dans la Communauté de Communes du Castelbriantais !
Quelques résultats
« Cela fait 214 ans qu’on attend. Pour la première fois c’est le peuple qui entre au Conseil Général » a dit Patrick Mareschal.
En effet, à ces élections cantonales qui n’étaient que partielles, (17 cantons sur 59), la gauche a gagné 6 cantons et en a perdu un. Voici quelques chiffres.
Rougé : Michel Neveu, 55,1 % des voix devant Jacques Lemaitre maire de Rougé
Blain : Marcel Verger, 65,2 % des voix devant Gilles Heurtin conseiller sortant maire de Blain
Carquefou : Bernard Aunette 54,31 % devant Claude Guillet
Nantes 1 : Fabienne Padovani 51,09 % devant Monique Papon conseillère sortante
Nantes 11 : Patrick Mareschal est brillamment réélu avec 68,02 % des voix.
Nort sur Erdre : Xavier Amossé, 60,37 % des voix, alors que la majorité départementale avait suscité contre lui le maire de Casson.
Riaillé : Patrice Chevalier , 59,39 % des voix contre Philippe Squelard, conseiller sortant
Autres choix
Cette victoire des candidats de gauche, malgré la campagne effrenée de la droite (qu’on se souvienne de tous les publi-reportages payés aux journaux locaux comme l’Eclaireur) montre une attente du peuple par rapport à la nouvelle majorité.
Un simple exemple : il devait y avoir une réunion au Conseil Général le 2 avril, pour mettre en place le funeste RMA (revenu minimum d’activité, en réalité sous-contrat de travail). Elle n’aura sans doute pas lieu.
D’autres choix que les précédents devront être faits. Sans doute le maire de Châteaubriant n’aura-t-il pas son restaurant panoramique sur l’hippodrome !
D’autres investissements non prioritaires mais de prestige, seront sans doute remis en cause. Le maire de Châteaubriant saura s’en plaindre. Le Peuple, lui, espère enfin que ses réels besoins seront pris en compte. Aux associations locales d’être vigilantes et de « saisir » rapidement les Conseillers généraux à leur écoute
Ecrit le 7 avril 2004 :
Patrick MARESCHAL
président du Conseil Général
Cela fait 214 ans que la Gauche attendait, pour le Conseil Général, son ... bâton de Mareschal !
1er avril : les hasards du calendrier ont fait une bonne blague à Jean Seroux : en tant que doyen, il lui est revenu l’honneur de présider la séance et d’annoncer l’élection de Patrick Mareschal : « Je m’en serais bien passé » avait-il dit, la veille.
Patrick Mareschal incarne donc le premier grand changement politique du Conseil Général. Il ne maniera pas le bâton mais la concertation : c’est dans son caractère d’homme posé et réfléchi, profondément démocrate. « Je me sens ici l’héritier de l’immense cohorte des militants d’hier et d’aujourd’hui, ouvriers et paysans, militants syndicalistes et associatifs, éducateurs, »ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas« qui ont éveillé nos consciences, forgé nos énergies et préparé nos victoires ».
Patrick Mareschal n’est pas un « m’as-tu vu ». Il ne fait pas de grandes démonstrations mais il travaille sérieusement les dossiers. Sous sa houlette, les élus de gauche, alors dans l’opposition, ont été progressivement écoutés et respectés.
Patrick Mareschal, ancien directeur de l’INSEE, connaît parfaitement la situation du Nord du département, comme la déviation de Treffieux, la route n°178 (Nantes-Châteaubriant par Nort sur Erdre) ou les questions sociales.
Solidarités
Il a souhaité inscrire le changement sous le signe de la solidarité. D’abord à l’égard des plus pauvres, des plus fragiles : « comment voir sans révolte, comment accepter, sans réagir, individuellement et collectivement que ceux-là soient abaissés, pressurés, méprisés puis rejetés et parfois détruits par un capitalisme financier mondialisé sans morale et sans contrôle, dur pour les faibles, généreux pour les puissants ? ».
Solidarité entre les générations : le nouveau président du Conseil Général a annoncé une allocation d’insertion professionnelle pour les 18/25 ans. « Non pas un revenu minimum, mais un coup de main temporaire, un minimum de sous pour les aider à trouver une piaule, faire un stage et se déplacer pour trouver un emploi ». Ce projet devrait être discuté dès le mois de juin 2004.
Le soutien à la petite enfance tient en deux grands volets : le financement des projets de nouvelles crèches, en partenariat avec les communes et les Caisses d’allocations familiales, et l’augmentation sensible du nombre d’assistantes maternelles avec renforcement de leur formation. Dans les zones géographiques particulièrement touchées par le manque de places pour les enfants en bas âge, un revenu pourrait être mis en place pendant la formation et la période d’agrément des nouvelles assistantes maternelles.
Enfin Patrick Mareschal a affirmé sa volonté de développer les services à domicile pour les personnes âgées.
La solidarité est aussi celle des territoires (et nul doute qu’Yves Daniel, élu du canton de Derval, vice-président délégué de la commission « équilibres territoriaux, habitat et transports » saura y veiller) : le président Mareschal a souhaité mettre en place des contrats pluriannuels de développement avec les intercommunalités du département afin de mieux programmer les aides apportées aux communes et cesser de faire « une politique de guichet où chacun vient pleurer des subventions parfois marginales qui ne correspondant pas toujours aux préoccupations départementales ». C’est d’un aménagement territorial pensé en commun et mis en œuvre solidairement que nous avons besoin, dit-il, « et non d’oppositions dépassées et de repli égoïste et frileux »
En matière de routes, le président a souligné que le nouveau Schéma routier de développement (SRD), en cours de révision, allait permettre de redéfinir les priorités (notons que ce schéma, jusqu’à maintenant, laissait un grand vide autour de Châteaubriant). Il est question notamment de la D. 178 Nantes-Châteaubriant, dont le dossier est prêt (relire La Mée du 19.11.03) mais qui traîne : « L’ancienne majorité était contente de trouver l’opposition de certaines associations. Cela lui permettait de montrer du doigt les vilains écolos, et pas loin les socialos. Et pendant ce temps là elle n’engageait pas les dépenses »
Enfin, à propos du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, Patrick Mareschal a rappelé le voeu voté en ce sens par l’Assemblée départementale en juin 2001, qu’il appartenait à l’Etat de faire avancer le dossier mais que les changements politiques pourraient replacer l’étude de ce dossier dans l’actualité.
Françoise Verchère, vice-présidente du Conseil Général, a exprimé l’intention de « beaucoup questionner les forces vives de ce département : les associations et tous ceux qui font la vie au quotidien ».
Ecrit le 7 avril 2004 :
Rumeurs et manœuvres
Lu dans « pavés de Loire » de Ouest-France du 2 avril 2004 : « La nouvelle est arrivée dans les rédactions vendredi dernier [26 mars], la veille du second tour des élections. Alarmiste. Elle venait de l’ancienne majorité du conseil général. En résumé le socialiste Patrick Mareschal avait été aperçu, sortant déconfit d’une réunion, trahi par les siens. Pour lui, c’était fini, Jean-Marc Ayrault, afin de mieux concentrer tous les pouvoirs, n’en voulait pas comme président du conseil général. (...). Une telle information aurait jeté le trouble dans l’électorat. C’était le but de la manœuvre, car il s’agissait bien d’une tentative d’intoxication, aussi désespérée, qu’inefficace, les journalistes vérifiant leurs informations ».
Ce ne sont là que les premières manœuvres auxquelles nous risquons d’assister. Patrick Mareschal a assez d’ouverture d’esprit pour ne pas en être affecté et poursuivre sa tâche avec sérénité.
Ecrit le 15 avril 2004 :
Christian de Grandmaison : déçu
Christian de Grandmaison est déçu, et on le comprend. Il avait été sollicité par l’UDF pour être en troisième position sur la liste de candidature au Conseil Régional. Mais à la suite de la mort de Jean Guyon, il a été sollicité pour se présenter comme Conseiller Général du canton de Nozay. On sait qu’il a été battu par Gilles Philippot
Malheur aux battus ...
Du coup, il n’a plus entendu parler de rien ! Plus de place pour lui dans la liste UDF. Il a alors insisté pour que, au moins, une personne représente la sixième circonscription (celle de Châteaubriant). En vain. Malheur aux battus ! On ne les reprend pas ...... sauf au gouvernement.
Christian de Grandmaison, déçu de tels comportements « y compris de la part de proches, voire »d’amis« de l’UDF départementale » a donc décidé de démissionner de l’UDF, suivi en cela par une majorité des membres de sa section.
Mais Christian de Grandmaison est un homme de conviction : « Je poursuivrai l’exercice de mes mandats actuels dans le même état d’esprit, avec la même énergie, avec la même liberté d’expression, et en toute indépendance » dit-il.