Ecrit le 26 avril 2011
Focast en difficultés
Focast : selon l’Usine Nouvelle du 19 avril, trois fonderies Focast sont en difficulté. Focast-Mayenne (Ã vendre pour l’euro symbolique), Focast-Normandie et Focast Bretagne (Châteaubriant). Dans cette dernière les salariés qui, depuis janvier 2010, chômaient un jour par semaine doivent chômer désormais deux jours par semaine. [Travailler plus, qu’il dit Nicolas]
Les ateliers tournent à 50 % de leurs capacités et un investissement, destiné à créer un second hall de production pour les grosses pièces (blocs moteurs jusqu’Ã 7 tonnes et culasses), a été interrompu.
L’entreprise, en raison de la crise économique, subit une importante baisse des commandes. Pour relancer la machine il faudrait investir. Le groupe OGEPAR qui est actionnaire à 51 % voudrait que l’autre actionnaire, Daniel Alleaume mette sa part. Mais M. Alleaume s’y refuse. Un comité d’entreprise a été informé de la cessation de paiement, le 19 avril. Les délégués sont allés au Tribunal de Commerce de Laval le 20 avril. Le groupe OGEPAR a demandé une suspension de la décision jusqu’au 15 mai. « d’accord, mais payez les salaires d’avril » (240 000 €uros) a dit le Tribunal. On ne sait pas actuellement si OGEPAR va accepter. s’il n’accepte pas, les délégués retourneront au Tribunal le 27 avril. « Et nous basculerons peut-être vers un redressement judiciaire, ce qui serait la moins pire des solutions ». Sauf que, dans ce cas-là , les salaires seront pris en charge par l’aGS (association de garantie des salaires) ce qui occasionnera un retard de paiement d’au moins trois semaines. « Les gens ont du mal à joindre les deux bouts. Ce retard sera insupportable » dit Gilles Rivaud CGT.
Et la suite ?
Focast a été achetée par OGEPAR, en lien avec ABC (Anglo-belgium corporation) qui voulait assurer la fourniture des blocs moteur nécessaires à ABC. Si Focast devait fermer, ABC devrait trouver un autre fournisseur, à l’étranger peut-être, et ferait couler les autres clients de Focast. Si OGEPAR renfloue Focast, ce sera avec casse sociale (déjà annoncée) : licenciements, remise à zéro des derniers acquis sociaux. Si OGEPAR se débrouille pour faire racheter Focast par une société amie, ce sera sans reprise du passif, entraînant dans la chute les petits fournisseurs locaux de Focast. On le voit, c’est encore une énorme catastrophe qui se prépare, casse sociale (salariés, fournisseurs), casse humaine « les gens ont le sentiment d’être broyés par la machine »
Note du 27 avril 2011 : Le tribunal de commerce de Laval a prononcé la mise en redressement judiciaire pour 6 mois.
Lu dans La Lettre de l’API du 28 avril 2011
La fonderie Focast à Châteaubriant a été placée mercredi 27 avril en redressement judiciaire pour une période de six mois. Il s’agit de la troisième société du groupe Focast dans cette situation après les sites de Port-Brillet (53) et Pontchardon (61). Le dossier était arrivé devant le tribunal de commerce de Laval la semaine dernière mais les juges avaient accordé un délai supplémentaire à l’actionnaire majoritaire, Ogepar, pour lui permettre d’éplucher la gestion confiée à son associé, Daniel Alleaume : sur les 2,8 M€ injectés par le premier depuis son arrivée en juin 2010, une partie était destinée à la réalisation d’un hall 2 à Châteaubriant (100 salariés en CDI), priorité d’Ogepar, pour la production de grosses pièces (blocs moteurs et culasses). Or l’investissement n’a pas été mené à son terme. Et les besoins en trésorerie du site, estimés il y a huit jours à 1,3 M€, s’élèveraient en fait à 2 M€. Du coup, Ogepar refuse d’apporter sa caution pour le versement des salaires en avril. Les ateliers tournent actuellement avec une charge d’activité d’environ 500 k€ par mois alors que le poids mort minimal est estimé à 850 k€/mois. 28/04/2011
Ecrit le 25 mai 2011
Focast-Picardie : des doutes
Selon le journal l’ardennais du 18 mai, les doutes sur l’avenir du site Focast Picardie se font grandissants : « Aujourd’hui 3 fonderies Focast sur 5 sont en redressement judiciaire : Focast Atlantic (120 salariés), Focast Mayenne (110) et Focast Normandie (25). Nous sommes inquiets pour l’avenir de notre usine car nous ne connaissons pas la stratégie d’Ogépar, l’actionnaire majoritaire », explique Thierry Renault secrétaire du CE de Focast Picardie. Majoritaire au CE de Focast Picardie, la CGT n’aurait aucun mal à enclencher la procédure d’alerte. Elle serait d’autant plus efficace si une autre, semblable, avait lieu d’abord chez Baxi « notre principal client, à 60 % », précise Thierry Renault.
Ecrit le 15 juin 2011
Focast
Selon La Lettre de l’aPI du 9 juin 2011, la fonderie Focast à Châteaubriant est toujours dans l’expectative depuis sa mise en redressement judiciaire. Les 99 salariés sont sans nouvelles de leur actionnaire majoritaire, la holding luxembourgeois Ogepar (La Lettre API du 28/04/2011). Le tribunal de commerce a fixé au 15 juin la date limite de dépôt d’un dossier de reprise.
La production ne chôme plus qu’un jour par semaine au lieu de deux, les représentants du personnel attribuant cette éclaircie à « des commandes de sécurité » passées par certains clients (Man et Guascor notamment) qui redoutent une éventuelle rupture d’approvisionnement. A Port-Brillet (53) où se trouve une autre filiale de Focast, ex Pebeco, un cadre travaille à un dossier de reprise confirmé au juge dans une lettre d’intention.
Ecrit le 29 juin 2011
Le PDG condamné
Le 20 juin, le tribunal de commerce de
Soissons a déclenché une procédure de
sauvegarde à l’encontre de la société Focast
Picardie (Villeneuve-Saint-Germain), à
la demande de son PDG, Daniel Alleaume.
Quelques jours auparavant, Focast avait
été condamné, toujours par le tribunal de
Soissons, à payer 1,5 million d’euros à la
société Procomat, autrefois chargée de la
maintenance du site. Un litige commercial
ancien entre les deux sociétés. Le jugement
est exécutoire, et la somme payable
de suite. Sauf que la holding Focast est incapable
de payer : ses fonderies de Normandie,
Mayenne et Loire-Atlantique (Châteaubriant),
sont déjà en redressement. Et
l’actionnaire majoritaire Ogepar (51 %), entré
dans le capital il y a un an, refuserait,
selon les élus du CE, d’apporter des fonds.
Les comptes ont été saisis pour procéder
au paiement de cette condamnation. C’est
ce qui aurait conduit le PDG à demander
une procédure de sauvegarde. Celle-ci
s’étendra sur six mois, période pendant laquelle
Focast sera en observation. Les salaires
de juin et juillet seront versés.
Après ? Parallèlement, Daniel Alleaume a
fait appel de la décision. Focast Picardie
risque le dépôt de bilan. Une situation d’autant
plus révoltante que l’activité de la fonderie
se porte mieux. Au total, plus de 300
salariés (133 chez Focast, les autres chez
Baxi) sont concernés de près ou de loin.
Face à un patron « qui décide tout seul »,
et au manque de transparence des
comptes de l’entreprise, le Comité d’entreprise
a fait valoir son droit d’alerte.