Ecrit le 15 février 2012
Bigeard, non !
Mes vingt ans sont morts à la guerre
De l’autr’ côté du champ d’honneur
chantait Brassens
Les autorités françaises auraient l’intention de transférer les cendres du général Bigeard aux Invalides, décision rappelée par le ministre gérard Longuet le 5 février 2012.
Beaucoup de jeunes gens envoyés en Algérie, même s’ils ont eu la chance de revenir vivants, ont vu leurs vingt ans mourir moralement, en dehors de tout « champ d’honneur », dans une guerre stupide menée par des politiciens irresponsables, aidés par des militaires bornés et parfois criminels comme Bigeard.
Les horreurs qu’ils ont côtoyées et douloureusement supportées n’incitent pas au pardon et encore moins à la glorification d’un mort qui n’a ni reconnu ses ignominies comme l’abominable Aussaresses, ni regretté de les avoir commises comme Massu.
Actuellement, dans l’espoir de « sauver » son poste de président de la République, N. Sarkozy multiplie les caresses dans le dos des « nostAlgériques » d’extrême droite et de leurs sympathisants. Ces bassesses n’augurent rien de bon
Montrer du doigt les étrangers
Dans la perspective de l’élection présidentielle 2012 à laquelle il n’est pas encore candidat N.Sarkozy propose un référendum sur le droit des étrangers. « Je pense que la juridiction administrative devrait être seule compétente en matière d’immigration », dit-il. L’intervention du juge des libertés et de la détention (JLD) qui se prononce notamment sur la légalité de l’interpellation de l’étranger et les conditions de sa garde à vue : et dont le rôle avait déjà été réduit par la loi Besson adoptée en juin 2011 : serait, elle, supprimée.
En 2007, une commission « sur le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d’immigration » : dite commission Mazeaud : avait enterré un projet de réforme de ce type, nécessitant une modification de la Constitution.
Avec un référendum, le chef de l’Etat pourrait espérer contourner l’obstacle du Conseil constitutionnel qui a consacré, jusqu’Ã maintenant, le rôle du juge judiciaire comme seul « gardien des libertés individuelles ». Mais un référendum ne supprimerait ni l’examen par le Conseil d’Etat ni la possibilité de saisine du Conseil Constitutionnel. En fait, il s’agit d’une proposition de campagne électorale et l’affichage compte davantage que le fond. Il s’agit pour N.Sarkozy de prendre des voix au Front National pour lui permettre de ne pas être éliminé au premier tour des présidentielles.