Ecrit le 2 mai 2012
Rémunérations excessives
laTribune.fr du 28/04 : Après celle de Citigroup la semaine dernière, les Assemblées Générales des banques Barclays et Crédit Suisse ont presque viré à la foire d’empoigne, les actionnaires s’insurgeant contre les émoluments proposés aux dirigeants. Marcus Agius, le président de la britannique Barclays, a eu beau présenter ses « excuses » pour l’émoi causé en début d’année par le bonus de son directeur général, Robert Diamond, et promettre des dividendes plus élevés, rien n’y a fait : plus d’un quart (27%) des actionnaires de Barclays ont refusé d’accorder au bien nommé Diamond les 17,7 millions de livres sterling (22 millions d’euros) auxquels il prétendait, au titre de 2011.
Un vote « contre » de 27 % des actionnaires c’est une véritable révolution, quand on sait que, l’an dernier par exemple, 6% seulement des actionnaires des entreprises britanniques avaient rejeté les résolutions relatives aux rétributions. []
Même vent de rébellion chez Crédit Suisse, où 31,6% des actionnaires ont voté contre le plan de rémunération des dirigeants, emboîtant le pas à ceux de Citigroup qui, la semaine précédente, avaient été 55% à s’opposer aux rétributions envisagées.
Trou de mémoire
leFigaro.fr du 26/04 : Nicolas Sarkozy a assuré hier sur TF1 n’avoir jamais parlé de « fête du vrai travail » à propos du rassemblement qu’il souhaite organiser le 1er mai, une expression qui avait provoqué la fureur de la gauche et des syndicats. [...]
Le 23 avril le chef de l’État avait déclaré : « le 1er mai, nous allons organiser la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur (...) »
Le soir même, il revenait sur cette notion de « vrai travail » Sur TF1, le président candidat a précisé le sens de ce rassemblement. « Les Français sous statut (...) travaillent dur. On parlait tout à l’heure des enseignants, c’est pas un métier facile. Mais vous admettrez avec moi qu’il y a une différence entre les Français sous statut et les Français qui travaillent dans les entreprises. C’est que quand la crise frappe, que le carnet de commande diminue, il y a du chômage partiel, le salaire n’est plus versé, ou il est versé à 30% ou à 40% », a-t-il dit.
Ndlr : souvent Sarko varie
Français indésirables ?
Ouest-France du 25/04 : à Genève un tract anonyme appelle à « éliminer la racaille », autrement dit les 95 000 habitants de l’Ain et de la Haute-Savoie qui travaillent dans la ville de Calvin (450 000 habitants). Cet écrit ultra-violent contre « l’arrogance » et la « pollution » des Français appelle quasiment au pogrom : « Brûlons leurs maisons, leurs voitures ! Frontaliers, dégagez de gré ou de force. »
La question frontalière échauffe les esprits depuis des semaines. En février, le patron des hôpitaux universitaires genevois, Bernard Gruson, déclenchait un tollé en affirmant qu’il privilégierait désormais l’embauche de cadres locaux, « fussent-ils moins bons ». Actuellement, 110 des 165 chefs d’unités sont frontaliers.
Pour le président démocrate-chrétien du Conseil d’État genevois, trop de frontaliers, cela « compromet la paix sociale ». Le Parti socialiste genevois accuse le patron de l’hôpital et le président du Conseil de « semer les graines de la haine ».
Le 17 juin, les Genevois remplaceront un membre démissionnaire de leur Conseil. La droite est sous la pression du jeune Mouvement citoyen genevois, alors que le canton affiche le chômage le plus élevé de la Confédération (5,5 %). Le rédacteur en chef de la Tribune de Genève rappelle que sans les frontaliers « Genève s’arrêterait ». Il souligne qu’un tiers de travailleurs sont des Suisses habitant en France parce que le logement est devenu trop cher dans leur pays...
Ndlr : On a les Arabes qu’on peut !
Licenciée pour un rein
L’Humanité.fr du 26/04 : Pour Deborah Stevens, les raisons de son licenciement sont claires : suite à l’opération par laquelle elle a donné un rein à sa patronne pour lui sauver la vie, elle a souffert de divers problèmes de santé. Pour cette raison, elle se fait licencier. La patronne explique qu’il ne faut pas que les autres employés pensent que ses arrêts maladies soient considérés comme des « traitements de faveur ».
Selon l’avocat de la victime, l’opération a notamment induit des lésions nerveuses à une jambe ainsi que des troubles digestifs. Pour l’entreprise qui l’a remerciée, ce sont ses mauvaises performances au travail qui ont motivé son licenciement et non les conséquences de l’opération. Deborah ne regrette pas son geste car elle a pu « sauver une vie », celle de sa patronne qu’elle considérait alors comme son amie.
Dans un communiqué, l’entreprise, Atlantic Automotive Group, dit qu’il est regrettable qu’une employée prenne prétexte d’un acte généreux pour lancer une réclamation sans fondement. [Ndlr : quelle délicatesse !]
Ruée vers l’Afrique
latribune.fr du 28/04 : L’étude publiée par la Coalition internationale pour l’accès à la terre (ILC) analyse les investissements fonciers agricoles au niveau international. Ainsi, 754 transactions sur les 1.217 recensées concernent le continent noir, ce qui représente 56,2 millions d’hectares. Soit beaucoup plus qu’en Asie (17,7 millions d’hectares) et en Amérique latine (7 millions). Ces acquisitions de terres représentent 4,8% du total des terres agricoles africaines, c’est-Ã -dire une superficie équivalente au Kenya. [] Onze pays concentrent plus de 70% de la surface totale des terres acquises dans ces transactions. Sept sont Africains (le Soudan, l’Ethiopie, le Mozambique, la Tanzanie, Madagascar, la Zambie et la République démocratique du Congo). Les trois autres sont les Philippines, l’Indonésie et le Laos.
Selon l’étude, les investisseurs choisissent des pays parmi les plus pauvres, les plus faiblement intégrés dans l’économie mondiale, notamment les pays africains, mais qui offrent de grandes protections pour les investisseurs. Plus des trois quarts des transactions concernent la production agricole, notamment les biocarburants. Le reste se répartit entre l’extraction minière, le tourisme et la reconversion forestière.
L’augmentation probable des prix des matières premières alimentaires, la croissance de la population mondiale et de la demande de nourriture, et le développement des biocarburants et de la spéculation financière, font que les terres agricoles sont des investissements d’avenir.
Promos trompeuses
LeParisien.fr du 28/04 : cinq hypermarchés, dont trois Carrefour, ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Rouen à un total de 140.000 euros d’amendes pour des « pratiques commerciales trompeuses ». Il était proposé pour certains produits : « quatre achetés, un gratuit » ou encore « + 20% gratuits ». Les contrôles des enquêteurs de la Direction départementale de la protection de la population de Seine-Maritime ont relevé que ces produits étaient parfois plus chers que s’ils étaient achetés à l’unité ou que le consommateur ne disposait pas de prix de comparaison dans le magasin. []
Crucifixion de Nicolas Sarkozy
Le 26 avril, à l’occasion de l’inauguration d’un Christ fait en barbelés de Guantanamo, le milliardaire François Pinault a crucifié le président-Candidat en disant : « présomption de légitime défense, c’est comme au Far West, il faut dégainer le premier ! Il perd les pédales. Les gens proches de lui pensent qu’il pourrait encore gagner. Il est cuit ! C’est comme dans le bunker de 1945. »