Ecrit en décembre 2000- voir aussi SMPC
Centre de Tri aux Brieulles à Treffieux
Réunir tant de « beau monde », un samedi après-midi, sous une pluie torrentielle, autour d’un tas d’ordures ! Il fallait oser. C’est pourtant ce qui s’est fait à Treffieux, à la décharge des Brieulles, pour l’inauguration du Centre de Tri le 9 décembre 2000
Cette décharge, c’est une très longue histoire : on a commencé à en parler dans les années 1984-86. Le SICTOM (1) de Nozay-Guémené confronté, comme dans tous les secteurs, au problème des ordures ménagères, cherchait un mode de traitement de ses déchets ménagers, adapté au monde rural. Plusieurs élus se sont usés dans ce dossier, comme M. de VILLEBLANCHE, maire de Jans, et M. LEBLAY maire de Guémené. Le SICTOM avait à l’époque un projet d’enfouissement des ordures à La Butte Noire à Jans, mais l’opposition de la population a été telle que M. de VILLEBLANCHE dût démissionner.
Le dossier a été repris par le nouveau président, René PHILIPPOT, qui a proposé, cette fois, un lieu d’enfouissement sur sa propre commune, au lieu-dit « Les Brieulles ». Pour lui mettre des bâtons dans les roues, il y eut du monde, notamment le député DUCOIN qui fit pression : sur le préfet pour bloquer l’arrêté préfectoral nécessaire, et sur le Sous-préfet pour qu’il n’aille pas voir la situation sur le terrain. Il y eut aussi des sceptiques, qui, au nom du modernisme, ne pensaient qu’Ã l’incinération pour notre région, sans en voir les retombées négatives et polluantes (tout le monde sait bien, maintenant, qu’elle produit des dioxines, ces polluants qui font partie des « 12 salopards » dont il faudrait débarrasser la planète.)
Nuisibles
Et puis il y eut des « écologistes », auto-proclamés, qui voulaient bien d’un enfouissement des ordures, à condition que ce ne soit pas sur leur commune et qui proposaient toutes sortes de solutions aussi farfelues les unes que les autres, si farfelues que, depuis le temps, nul ne les a encore mises en application. « J’ai beaucoup de respect pour toutes les formes d’expression des citoyens. Dans le cadre d’associations de défense de l’environnement, nous travaillons avec la SEPNB, l’AERE et l’UDPN qui sont un contre-pouvoir nécessaire et enrichissant » a dit René Philippot qui a, en revanche, stigmatisé certaines associations, « qui se disent représentatives de riverains, qui organisent une opposition radicale et systématique, et qui nous ont souvent dit : faites ce que vous voudrez, nous serons toujours contre. ». C’est l’opposition, nuisible, de tels groupes qui a paralysé les administrations et empêché pendant 6 ans les douze communes de s’équiper et de progresser en matière de traitement des ordures ménagères. « C’est insupportable et mérite d’être dénoncé »
On vous passe toutes les péripéties (2), elles ont été nombreuses, et il a fallu l’opiniâtreté de René Philippot, et des élus qui travaillaient au SICTOM, et le soutien sans faille de la population de Treffieux et des vrais écologistes, pour aboutir à l’inauguration d’un centre d’enfouissement technique aux Brieulles le 28 octobre 1995. Respectant strictement les normes européennes, et même au delà , il est autorisé pour 15 000 tonnes d’ordures par an.
Le site qui s’étend sur 14 hectares comporte 9 casiers. Le premier est rempli et reverdi (planté d’arbres en surface), le second est terminé et attend des jours meilleurs pour être planté à son tour. Le troisième casier est en cours depuis novembre 1999. En tout, le site peut accueillir des ordures pour 18-20 ans.
Un casier, c’est un grand trou de 4 mètres de profondeur, 40 m de long sur 50 m de large, avec une double barrière de protection. Une barrière passive : le sol, qui utilise l’imperméabilité de l’argile, renforcée par de l’argile pure (Bentonite). Une barrière active : une géomembrane très dure, thermosoudée au fond et sur les bords du casier. Entre le sol et la membrane, une couche draînante raccordée à un puisard extérieur pour le cas où il y aurait une perforation de la membrane. Tous les « jus » venant des ordures (les lixiviats comme on dit), toutes les eaux de ruissellement sont acheminés vers une station de traitement et cinq lagunes (bientôt six) assurent l’épuration des eaux avant que celles-ci ne soient rejetées au ruisseau voisin, qui mène à la rivière Le Don.
Trions
Mais ce centre d’enfouissement technique n’était qu’une première étape : les élus du SICTOM avaient l’idée d’un centre de tri, pour assurer le recyclage de ce qui pouvait l’être. Ce fut là encore un lourd dossier. Les études ont été entreprises dès 1996 et de nombreuses démarches ont été nécessaires pour constituer un territoire « pertinent », assez important pour permettre au centre de tri de tourner de façon satisfaisante. Au SICTOM de Nozay-Guémené s’est alors ajouté celui de Bouvron, et celui d’Herbignac et récemment le SIVOM de Nort sur Erdre, soit en tout 130 000 habitants.
Il a fallu notamment modifier les statuts des structures intercommunales : cela ne se fait pas d’un claquement de doigts.
Avant de lancer le centre de tri, il était nécessaire d’organiser la collecte sélective : trois déchetteries et des points recyclage (un pour 300 habitants) : verres, journaux et emballages. Parce que « le déchet qu’on ne produit pas, est celui qui coûte le moins cher à traiter ! ». Actuellement, chaque habitant du secteur produit 25 kg de déchets par mois, 20 vont directement à l’enfouissement et 5 sont recyclés.Et puis, étape ultime : le centre de Tri des Brieulles fonctionne depuis le 8 décembre 2000, il a créé 8 emplois et peut trier 12 tonnes d’ordures ménagères à l’heure. Il comporte trois unités : une halle de compactage des ordures ménagères, une halle de tri de la collecte sélective et des locaux sanitaires et sociaux. Montant de l’investissement : 8,860 millions de francs. « Puisque la loi oblige les élus à prendre la responsabilité de la collecte et du traitement des déchets ménagers, nous en revendiquons la maîtrise : - Maîtrise par rapport à l’impact sur l’environnement- Maîtrise de la provenance des déchets- Maîtrise sur la façon d’exploiter- Maîtrise sur les coûts » « a expliqué René Philippot. » Il serait dommage de voir le travail de l’élu se réduire à supporter les méfaits sur l’environnement, sans lui donner le pouvoir de changer les choses « Dans son allocution finale, avant de remettre à René Philippot la médaille d’Officier du mérite Agricole, le Sous-préfet a qualifié le site des Brieulles (centre d’enfouissement et centre de tri) de » réalisation exemplaire du département « et de » site pilote, symbolique de l’esprit intercommunal qui caractérise le nord du département « . » Il y a 5 ans, je vous avais dit « prions pour que cela réussisse ». Aujourd’hui je vous dis : trions "Les opposants de la première heure étaient présents, ils n’ont pas applaudi. Le député Ducoin, lui, était parti
Ecrit le 26 février 2003
On a perdu le M
Autrefois il y avait le « syndicat mixte du Pays de Châteaubriant », qui s’occupait des ordures ménagères (collecte et traitement). Il est devenu le SMICTOM le 7 mars 2002 puis il a été dissous le 31 décembre 2002 et c’est la Communauté de Communes de Châteaubriant qui gère le service, pour ses 19 communes et pour les 7 Communes de la CC de Derval. Et du coup le SMICTOM est devenu SICTOM, le « Syndicat Mixte » est devenu « Service » de collecte et traitement des ordures ménagères. Le SMICTOM avait un président, Georges Garnier. Maintenant la CCC a créé un dixième poste de Vice-président chargé du SICTOM et qui percevra comme les autres vice-présidents une indemnité de 3137 F par mois environ. Et qui c’est ? C’est Georges GARNIER. Comme quoi ça change sans changer.
M Garnier a dit que le budget du SICTOM serait stabilisé, qu’on va chercher à faire des économies et qu’on va sans doute instituer des taxes pour les habitants qui prennent les déchetteries pour des décharges. A part ça, bonne nouvelle, on cherche enfin un endroit pour enfouir nos déchets ménagers sur le territoire de la CCC . Depuis le temps qu’on en parle, ça va enfin se faire. Sauf que la ville de Châteaubriant n’a pas l’air d’en vouloir sur son territoire, sauf que rien n’est encore prévu dans les investissements...
Le trou-prétexte
Et le déficit ? On sait que la CCC a poussé à la dissolution du SMICTOM parce que, paraît-il, il y avait un déficit. Des chiffres faramineux ont été annoncés, 4 millions de francs, 5 millions de francs. Ca montait bientôt à chaque article dans les journaux. Or, surprise, dans le projet de compte administratif de la CCC on voit que celle-ci a « pris en charge le déficit du SMICTOM, évalué à 221 394 € ». Alors là , on ne comprend plus ! Ca ne fait plus que 1,4 millions de francs. Bizarre ! Faut sans doute pas chercher à comprendre ? En tout cas, à force de répéter les choses, tout le monde sait maintenant qu’il y a eu un déficit en 2002 : c’est bien commode pour faire passer l’idée qu’il va falloir se serrer la ceinture. Ca va permettre de rogner sur les petites dépenses tout en laissant passer les plus grosses. Car plus c’est gros, plus ça passe !
Ecrit le 23 avril 2003 :
On cherche un trou
Il y a un sujet que n’aborde pas la CCCastelbriantais : c’est le traitement des ordures ménagères. Le syndicat Mixte Centre Nord Atlantique (SMCNA) qui est chargé du traitement, du tri et de la valorisation de 29 communes de la région de Nozay, Blain, Guémené, s’est réuni fin mars 2003 sous la présidence de René Philippot et a réaffirmé la nécessité de créer de nouveaux CET (centres d’enfouissement techniques), pour traiter localement l’ensemble des déchets ménagers produits).
« Cette recherche doit être menée sur chaque commune par les élus et en pleine concertation avec la population et les différents acteurs de la vie locale (agriculteurs, associations ... ) »
Pour les collectivités non adhérentes au SMCNA, le président a rappellé que le syndicat mixte a proposé une convention pour la recherche de sites et accessoirement pour le tri. A ce jour, St Gildas-des-Bois/Pontchâteau et Loire et Sillon ont signé cette convention. Par contre les communautés de Derval et Châteaubriant n’ont pas donné suite au moins pour l’instant.
Essais pilotes Humical
Des essais de traitement à la chaux de la matière organique contenue dans les déchets ménagers ont eu lieu sur le site des Brieulles à Treffieux durant les mois de septembre et octobre derniers. Deux cent tonnes de déchets ménagers et dix tonnes de bio-déchets alimentaires ont été traitées. De cette chaîne de traitement sortent deux produits :
– d’une part, la matière organique estimée à 40 %, chaulée et finement criblée, qui sert de base à la fabrication d’une nouvelle matière fertilisante agricole : « l’humical »
– d’autre part, les déchets ultimes estimés à 60 % (plastiques, textiles et autres indésirables) inodores, secs, hygiénisés et inertes, destinés à être enfouis en CET d’une nouvelle génération.
Les études continuent.