Ecrit le 27 février 2013
Santé mentale ou mal de société ?
Ce week-end, après lecture de l’Éclaireur, je constate que le journaliste relate la page de vie d’une famille en difficulté.
Cet article est particulièrement intéressant, montrant les différences que l’on cache habituellement dans notre univers où nous voulons tout aseptiser. Le simple fait de pouvoir s’exprimer permet de se libérer et d’être reconnu. Il est donc attrayant que ce journal régional permette cette réflexion.
En France, l’Éducation est ainsi faite que l’on entre dans une discrimination systématique de toute différence, chez l’enfant comme chez l’adulte. Les services s’attachent à la médication, aux placements thérapeutiques, à la justification des actes, voire pour ce cas, à l’engagement de poursuites judiciaires.
De nombreuses familles se trouvent actuellement dans ce même cas, mais quels regards leur portons-nous ? Nombreux bons amis victimisent ces personnes étant donné le caractère pathétique de leur situation ... d’autres considèrent plus simplement qu’ils ne savent pas éduquer leurs bambins ...
Ces parents ont-ils alors reçu quelques conseils leur expliquant, dès le départ, la différence de leur enfant ? Ont-ils été assistés, informés de la raison de tel comportement ? Ont-ils entendu un jour parler de référence, de repère ou de sécurité affective ? Et, je n’aborde même pas le terme « d’hyper-sexualisation »chez l’enfant, dont peu de personnes ont connaissance (ou ne veulent pas connaître en raison de la connotation).
En voyant « Notre Dame de Paris » vous pleurez mais quel regard portez-vous quand le petit « Quasimodo » du quartier sonne à votre porte ? Le parent osera-t-il vous parler ? Ne semblez-vous pas enclin à le juger ?
Vous pensez ce fait anodin. Non. Regardez autour de vous. Combien de parents ou d’enfants sont en difficultés : handicap, troubles du comportement, échec scolaire, délinquance, maltraitance, etc... mais, vous avez de l’empathie.
Votre solitude ...
En France, les services scolaires et/ou les médecins vous adressent vers un psychothérapeute. Celui-ci reçoit votre enfant, parle avec lui (s’il le peut), mais ce spécialiste ne vous répondra que suivant la volonté de votre petit. Ce dernier grandit en même proportion que vos interrogations qui restent sans réponse. Vous restez dans l’attente et votre solitude. Le comportement s’améliore : tant mieux ; il se dégrade : vous êtes stigmatisé par votre entourage. Votre milieu, les services sociaux, la justice s’accorderont sur votre incompétence. Un éducateur sera peut-être nommé l’enfant peut aussi vous être retiré ... mais jamais, vous ne serez adressé vers un groupe de parole ou de soutien pour vous expliquer.
La Belgique, à travers l’Éducation Permanente, a mis en place de tels services d’accompagnement, où les parents peu-vent s’exprimer, relater leurs difficultés, et surtout rester sociabilisés. De nombreux ouvrages sont à leur disposition : en libre accès, gratuits et téléchargeables. Ils peuvent ainsi s’informer pour accompagner leurs enfants.
Chez nous, l’« école » des parents n’existe pas. Vous vous trouvez bien seul, perdu dans notre foule aucun service n’écoute votre désarroi
Pourtant, au plan National quelques instituts portent cette référence où telle éducation met en valeur enfants et parents. En Loire-Atlantique, quelques rares établissements y adhèrent (dont l’ITEP de Guénouvry, en zone Nord).
De nombreux psychiatres et pédagogues ont étudié des démarches, notamment Jean OURY, dans ses études sur la pédagogie institutionnelle : son frère Fernand les avait aussi adoptées dans sa fonction d’instituteur. Elles permettent l’intégration de la plus grande majorité des enfants en milieu ouvert.
Cette approche ne semble pas acceptable dans notre Culture actuelle. Quelques hommes politiques s’intéressent pourtant à ces pratiques socio-éducatives.
Beaucoup d’autres restent convaincus et bornés dans des croyances développant l’élitisme, mais qui demeurent liées à notre tradition. Ainsi, en 2012, le dernier rapport sur l’éducation nouvelle qui a été remis au Ministère de l’Éducation, fut aussitôt relégué et classé vers le plus proche panier.
Aujourd’hui, l’Éducation Nationale tente pourtant l’inclusion de ces enfants-problèmes dans les classes ordinaires, par l’apport d’Auxiliaires de Vie Scolaire, mais ces intervenants sont précarisés et non professionnalisés. De nombreux professeurs des écoles acceptent difficilement l’enfant et, parfois même, ce personnel en supplément.
Ainsi, tous les ans, de nombreux enfants sont rejetés du système éducatif et réorientés. Les parents ne trouvent aucune place dans des structures adaptées. Les enfants sont déscolarisés ce qui entraine, de fait, une dé-sociabilisation qui peut s’étendre à la famille.
Alors aujourd’hui, « Osons penser et agir » par des associations solidaires qui permettront de faire évoluer notre société dans son système de pensée ; qui permettront peut-être à certains de ne pas arriver à une victimisation dont on ne se relève que difficilement d’un point de vue moral, mais aussi financier. Il appartient donc à chacun de s’interroger et de porter un nouveau regard sur son savoir-être et ses pratiques, car nos services sociaux-éducatifs ne sont pas dans cette logique constructive de tout individu.
http://osonspenseretagir.blogspot.fr/
Le journaliste, par son article, met en avant la détresse d’une famille. Il lui reste à poursuivre dans l’édition de telles paroles de vie pour dénoncer les obscurités d’un système et surtout nous apporter quelques propositions, afin de ne pas conserver son écrit en rubrique : « Voyeurisme ».
signé Charli
et nous sommes tous concernés :
Une maladie mentale est un trouble psychologique ou comportemental, généralement associé à une détresse subjective ou un handicap, mais qui peut dans certains cas n’entraîner de détresse que dans l’entourage de l’individu.
La compréhension de la santé mentale diffère selon les époques et les cultures, de même que sa définition, ses classifications et ses critères. Il est estimé qu’environ un tiers des personnes dans chaque pays répond à au moins un critère de la maladie mentale à un moment de sa vie.
Selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les troubles neurologiques et comportementaux représentent 12,3 % de la charge de morbidité totale dans le monde. 50 % de la population mondiale est amenée à souffrir d’un trouble mental au cours de son existence, sous forme de troubles anxieux ou dépressifs, d’addiction à des drogues ou à l’alcool.
Selon l’organisation, les troubles mentaux sont un ensemble vaste et varié de « problèmes de santé mentale » « ” qui surviennent lorsqu’un individu ne peut » se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté « »” et qui sont généralement caractérisés par une certaine combinaison de pensées, d’émotions, de comportements et de relations avec les autres considérés comme anormaux selon les croyances et les normes de la culture d’appartenance.
La stigmatisation sociale et la discrimination s’ajoutent à la souffrance associée aux troubles, ce qui a conduit à la création de mouvements sociaux et de campagnes de lutte aux préjugés.