Écrit le 22 avril 2015.
déclaration d’amour aérienne
Le Canard enchaîné du 15/04 : Hollande a dû laisser tomber sa tartine en lisant, le 11 avril, la double page du « Figaro » consacrée à la vente à l’Inde de 36 Rafales de Dassault. Et notamment l’article sobrement intitulé : « Une victoire pour François Hollande », où le quotidien : propriété de Dassault : tresse des kilomètres de louanges au président et à son ministre de la défense Jean-Yves Le Drian.
Par la grâce de ce très gros contrat : 4 milliards d’euros : celui qui était jusqu’alors, au gré des articles et des éditoriaux du Figaro un président « pathétique », un « improbable commandeur » guidé par « un programme irréaliste », se retrouve brusquement bombardé chef d’État responsable, ayant fait preuve dans l’affaire d’ « une prudence extrême ». « Un chef d’état bien différent de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy », qui, dans des circonstances semblables, estime l’insolent Figaro, avait fait preuve d’une coupable « précipitation ». Sarkozy avait en effet annoncé imprudemment, le 31 janvier 2012, la vente de 126 Rafale à New Dehli pour 12 milliards.
Hollande qui réussit, Sarko qui rate : un bon thème pour les prochains éditos du « Figaro ».
Secrets d’État
Le Point du 17/04 : Le régime de pékin a trouvé la parade pour faire taire toute critique. A l’heure du nouvel « État de droit » proclamé par Xi Jinping, la justice use et abuse d’une arme implacable pour éliminer ses adversaires : l’accusation de livraison de « secrets d’État ». La cour n° 3 de pékin vient de condamner à sept ans de prison l’une des journalistes d’investigation chinoises les plus pugnaces, couronnée par de nombreux prix inter-nationaux : Gao Yu, 71 ans, a été reconnue coupable d’avoir « livré à des étrangers des secrets d’État », à l’issue d’un procès à huis clos.
Son crime ? Avoir révélé un plan de bataille secret du Parti pour éradiquer l’influence « occidentale » dans l’empire du Milieu. Gao est accusée d’avoir transmis à un site hongkongais le sulfureux document « n° 9 », diffusé en interne au sommet du pouvoir à l’arrivée du président Xi, en 2013, décrétant une lutte sans merci contre sept valeurs risquant de saper la mainmise du Parti. On trouve notamment sur cette liste noire « la démocratie constitutionnelle » ou la « liberté de la presse ».
La journaliste, qui était déjà sous les verrous depuis un an, avait été contrainte à des confessions publiques à la télévision d’État, en mai dernier. Elle devrait faire appel de sa condamnation, mais ses chances d’alléger sa peine semblent nulles. Gao est dans la ligne de mire du régime depuis longtemps : elle a déjà passé six ans derrière les barreaux. Elle fut même arrêtée préventivement à la veille du massacre de Tian’anmen. Elle aura près de 80 ans lorsqu’elle sortira des geôles de la Chine communiste, en 2022.
Le verdict contre Gao, dénoncé par Amnesty International ou encore les États-Unis, confirme en creux l’existence du fameux document n° 9, toujours nié officiellement par un régime adepte du secret. Ce jugement illustre également la détermination sans faille de Xi Jinping à étouffer toute contestation en renforçant le contrôle sur la société civile, Internet et la presse. La semaine dernière, les autorités ont ainsi menacé de fermer l’un des principaux sites d’information, Sina, pour « censure insuffisante » ! []
Cruauté
L’Express.fr du 17/04 : Deux touristes français ont été condamnés par la justice australienne à 2800 euros d’amende ou sept jours de prison pour cruauté envers les animaux. Ils avaient tenté de mettre le feu à un quokka, un petit marsupial. Les deux jeunes hommes avaient utilisé un briquet et un aérosol. Le jet de flamme a brûlé le poil de l’animal, selon la police de l’État d’Australie-Occidentale qui a pu consulter la vidéo. Heureusement pour lui, le quokka, terrifié, a pris la fuite et n’a pas été grièvement blessé.
Mais c’était tout de même trop pour les juges du tribunal de Perth qui ont estimé que les deux jeunes hommes s’étaient rendus coupable de cruauté envers les animaux. S’ils ne s’acquittent pas de leur amende - 4000 dollars australiens -, ils devront passer sept jours en prison. L’incident s’est produit le 3 avril sur l’île de Rottnest, au large de la côte occidentale. Les quokka sont classés espèce « vulnérable » par les autorités australiennes. Il s’agit de wallabies ressemblant à des kangourous miniatures.
Pestilentiel
Selon La Voix du Nord, le maire Divers droite de la commune d’Haubourdin (Nord-Pas-de-Calais) a fait déverser du lisier pour chasser les cinq familles d’un campement de Roms installé dans sa commune. Après de nombreuses menaces proférées contre les familles, l’élu Bernard Delaby a en effet décidé d’employer la manière forte. La municipalité a ainsi fait intervenir la police pour déverser plusieurs remorques de terre boueuse autour du camp. Ces boues de curage, issues de l’entretien de canaux, de curages d’égouts ou de fosses septiques, sentent extrêmement fort.
Dans ce camp, vivent 5 familles, soit 12 enfants et 6 adultes. Les Roms étaient d’abord installés sur une parcelle appartenant à la métropole lilloise. Sous le coup d’une expulsion, ils l’ont quittée pour s’installer sur une parcelle voisine, appartenant au conseil général. Le département a déposé plainte, précise le journal, mais le maire d’Haubourdin n’a pas attendu et a pris les devants.
Les enfants du campement sont scolarisés dans les écoles alentours depuis leur arrivée en mai dernier. Pour qu’ils puissent finir leur année scolaire, des bénévoles se sont mobilisés : une lettre de soutien avec cent signatures a été remise au maire. La Voix du Nord précise que les bénévoles se réuniront « avec des pelles dès ce week-end » pour remédier à la situation. En attendant, les associations vont se relayer sur le site pour éviter que de la boue soit de nouveau déversée sur le camp.
Les élus d’EELV ont également réagi, en dénonçant dans un communiqué « l’attaque inacceptable dont ont été victimes » ces cinq familles. Ils appellent à des « sanctions de la part du préfet » contre le maire de la commune d’Haubourdin.
Républicains
leJDD.fr du 17/04 : L’avocat Christophe Lèguevaques veut saisir la justice pour empêcher l’UMP de changer son nom pour se faire appeler « Les Républicains ». Pour l’avocat, cette marque est un non-sens. Être républicain, c’est un principe, un droit pour tous, il n’est pas normal qu’un parti, quel qu’il soit, se l’approprie. Il n’y a pas de raison de leur donner un monopole, l’UMP ne peut détenir un titre qui appartient à tous les Français et Françaises. La question à se poser, c’est de savoir si la marque est valable ou non ? L’UMP a choisi cette marque qui est une notion tombée dans le domaine public, c’est une marque dite « descriptive », sans originalité. []
Pour donner un exemple, un petit malin avait tenté un jour de déposer « Maman, je t’aime ». Si cette marque avait été acceptée, plus personne n’aurait pu utiliser cette expression devenue marque ; c’est totalement grotesque. C’est comme si quelqu’un déposait « Liberté, égalité, fraternité » ; ça n’a pas de sens ! De plus, cela voudrait dire qu’il n’y aurait de républicains qu’à l’UMP, ce qui est faux. Cette demande d’annulation peut tout à fait aboutir. Des personnalités locales et nationales participent à cette procédure de justice. La liste sera connue le 5 mai, date de début de la procédure (qui correspond à la date anniversaire des États généraux de 1789).