Ecrit le 21 février 2016
Le code du travail
Il nous fallait bien ça encore : la réforme du Code du Travail. Ce gouvernement, Manuel Vals en tête, multiplie les projets qui brisent la gauche, mais aussi la droite et qui désespèrent les gens qui travaillent sans pour autant résoudre la question du chômage. L’état d’urgence, la déchéance de nationalité : les salariés de nos campagnes s’en moquent un peu (ils ont tort), la question leur paraît lointaine, mais la réforme du code du travail les touche frontalement.
- - Vous pourrez travailler 12 h par jour
- - Si vous êtes apprenti, vous pourrez travailler 10 h au lieu de 8
- - Votre semaine pourra atteindre, de façon temporaire, 46 heures voire 60
- - Si vous êtes salarié dans une PME, le patron pourra plus facilement vous imposer un forfait-jour
- - Vos heures supplémentaires risquent d’être payées moins, et plus tard
- - Vous aurez moins de recours en cas de licenciement économique
- - En cas de contestation de votre licenciement, vous toucherez moins aux prud’hommes
Si ce projet va à son terme, ce sera un code du travail en charpie et une régression sociale sans précédent, que même la droite au pouvoir n’avait pu obtenir, qui en résultera.
En inversant les normes la primauté sera donné à l’accord d’entreprise. Même sans accord, l’autorité administrative validera les décisions patronales. C’est ouvertement le choix de la clause la moins favorable aux salarié-e-s.
En cas de licenciement illégal, l’indemnité prud’homale est plafonnée à 15 mois de salaire.
- - Les 11 heures de repos obligatoire par tranche de 24 heures peuvent être fractionnées.
- - Une entreprise peut, par accord, baisser les salaires et changer le temps de travail
- - Les temps d’astreinte peuvent être décomptés des temps de repos,
- - Le dispositif « forfaits-jours », qui permet de ne pas décompter les heures de travail, est étendu,
- - Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins rémunérées.
Le patronat aura tout pouvoir de licencier, sans que ce soit considéré comme un licenciement économique, un-e salarié-e qui n’accepterait pas les modifications apportées à son contrat de travail en raison de la conjoncture économique. C’est une institutionnalisation inacceptable du chantage à l’emploi.
A croire que c’est le Code du Travail qui empêche d’embaucher ! Ce projet de loi est un nouveau coup de poignard donné au monde ouvrier.
La gauche fait la politique que la droite n’a pas osé faire. La droite applaudit. Si elle revient au pouvoir, elle n’aura pas à faire le sale boulot. A moins que ce ne soit le FN qui ramasse la mise ?
Cela dit, les déçus sont-ils capables de se mobiliser pour empêcher ça ?
Signez la pétition elle a déjà recueilli plus de 490 000 signatures.
Plusieurs ministres poussent à équilibrer le texte de la loi
Note du 4 mars : plus d’un million de signatures et ça continue !