Ecrit le 22 juin 2005 :
Le DON EST BAS ET LA Chère est faible
Les pluies que nous avons connues en avril 2005 ont été apportées par des orages localisés dont l’impact sur la ressource en eau est quasi nul. Globalement ces précipitations sont extrêmement faibles.
Situation hydrologique
Eaux superficielles
débits des cours d’eau
Les petits cours d’eau de Loire-Atlantique commencent à souffrir fortement du déficit pluviométrique. En particulier on note un déficit toujours très important sur le Don, la Chère. Les débits sur le Don et la Chère atteignent à peine 50 à 60 litres par seconde.
Eaux souterraines
(Situation au 30 mai 2005)
Après une pluviométrie 2004 déjà déficitaire, les très faibles précipitations observées au cours de l’hiver 2004-2005 (160 mm de novembre 2004 à mars 2005, représentant seulement 40% de la pluviométrie normale de cette période) ont généré une recharge hivernale très discrète ainsi qu’une vidange précoce (début février) pour la globalité des nappes suivies.
Malgré une légère recharge tardive de certaines nappes en avril, liée à une pluviométrie normale de ce mois (60 mm environ) la majorité des nappes suivies atteint au 31 mai 2005 des niveaux inférieurs aux minima ordinaires.
Au-delà de cette tendance générale, on observe la situation suivante :
La nappe « supérieure » du bassin sédimentaire de Nort-sur-Erdre n’a enregistré aucune recharge hivernale et se vidange depuis le printemps 2004. Au 31 mai 2005, le niveau reste légèrement au dessus des minima des années 1996 et 1997 ;
La nappe « inférieure » du bassin de Nort-sur-Erdre, mesurée dans sa zone d’affleurement, n’a connu qu’une faible recharge hivernale, d’intensité inférieure à celle des huit derniers hivers. Si le niveau de la nappe est légèrement au dessus des minima des années 1996 et 1997, la vidange printanière de la nappe semble avoir débuté plus fort que les années passées
La nappe du bassin sédimentaire de Saffré est actuellement à un niveau nettement inférieur à celui des dix dernières années, Malgré une légère recharge tardive liée aux précipitations du mois d’avril, le très net déficit global de recharge hivernale confère à la nappe un niveau au 31 mai 2005 correspondant à un niveau habituel de fin août
Les nappes de socle présentent toutes un déficit de recharge hivernale. La situation est cependant plus marquée sur les sites de Derval et Soulvache que sur les sites de Mouzillon et Saint Père en Retz.
Conclusion- Recommandations
Ce constat doit conduire les exploitants des nappes à poursuivre avec attention l’évolution estivale du niveau d’eau de leurs ouvrages pour prévoir et anticiper les éventuels dysfonctionnements d’exploi-tation et répondre au mieux aux besoins des usagers.
Etat de la distribution en eau potable
Pas de difficulté particulière de distribution d’eau potable pour le moment. Voici quelques précisions sur la situation locale des SIAEP (syndicat intercommunal d’ali-mentation en eau potable)
SIAEP de Nort sur Erdre :
Construction de la station de traitement au charbon actif en grain en cours.
SIAEP de Guéméné Penfao :
Les essais de pompage des nouveaux forages ont donné des résultats partagés (un forage productif 40 m3/h, l’autre non) mais la qualité de l’eau extraite nécessite un traitement (présence de fer et de manganèse). Les études sont en cours pour évaluer les conditions de traitement de cette eau.
Etat des cultures
Le déficit pluviométrique important associé à la relative fraîcheur entraîne une production de matière sèche assez faible aussi bien sur le maïs que sur les fourrages sans que la situation soit particulièrement critique à ce stade.
Limitation des prélèvements en cours
Limitations ou interdictions en cours sur plusieurs bassins : Don, Chère, Isac, Erdre, Grand Lieu (arrêté préfectoral du 10 juin). A noter une expérimentation de gestion hebdomadaire des restrictions sur les bassins versant du Don et de la Chère.
désherbage
Soudan, Châteaubriant, Rougé, Saint-Aubin des Châteaux, Sion les Mines, Ruffigné, Derval, Mouais : des équipes municipales de communes du Syndicat de la Chère se sont déplacées le 7 juin 2005 pour prendre connaissance des techniques permettant de limiter la pollution par les pesticides d’origine urbaine, issus principalement des désherbants utilisés dans les espaces publics et privés.
Cette démarche fait partie de l’obligation des communes à réaliser des plans de désherbages communaux avant Avril 2008 (ou Avril 2005 pour les communes de plus de 5 000 habitants) comme le prévoit le Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau du bassin de la Vilaine. Ces plans donneront les techniques à employer suivant le risque de transfert des polluants, qui est déterminé en fonction des caractéristiques des surfaces traitées. Il doit aussi garantir la sécurité des agents applicateurs vis-Ã -vis de leur exposition à ces produits dangereux : emploi d’une combinaison adaptée, masque à filtre, gants...
En effet, les produits phytosanitaires d’origine non agricole représentent une partie non négligeable de la pollution par les pesticides : souvent surdosés et employés sur des surfaces imperméables ils sont directement entraînés vers les cours d’eau, via les réseaux pluviaux. Au vu des résultats inquiétants de la qualité de l’eau concernant ces molécules, dont le glyphosate, matière active du Round-Up© couramment employé, il est indispensable d’agir.
L’action « Zéro phytos » sur le quartier de la Touche à Rennes a montré la possibilité d’entretenir les espaces publics sans pesticides, tout en préservant le cadre urbain et en communiquant avec la population. Une visite dans la commune de Saint-Thurial a permis d’illustrer les méthodes et les moyens à mettre en œuvre pour une petite commune rurale pour limiter la pollution par les pesticides. Les solutions passent par l’utilisation d’un matériel différent tels que des systèmes de brûleur à gaz ou de brosses rotatives, la mise en place de paillages, plantes couvre-sol...
Cependant, cette lutte contre les pollutions ne peut se limiter à une simple évolution technique, mais s’inscrit plus globalement dans la remise en question de la nécessité même de traiter et de la notion de propreté.
Cela ne passera pas seulement par une modification des techniques des communes, mais par une évolution de la perception de la végétation spontanée dans les zones urbanisées. Ce travail s’établit donc dans la durée avec la nécessaire implication de l’ensemble de la population. (source ; Syndicat de la Chère)
Voir aussi : désherbageVoir plus haut : plan de désherbage
Drôles de dames, ma Chère !
A Mouais, des femmes, vues du pont, font la causette au bord de l’eau, dans un cadre de verdure. Insolite. Que font-elles ?
L’exposition présentée à la Maison du Meunier par Guy LORGERET interpelle. Son travail d’artiste, sculpteur, peintre, photographe se polarise depuis quelques années sur l’installation de ses grandes femmes dans le paysage.
Danielle et Jean-René Lalloué ont restauré « la Maison du Meunier », ils y accueillent dans un parc et un site que l’on peut qualifier d’extraordinaire, (longère du Pays de Châteaubriant, rénovée avec matériaux traditionnels, parc paysager bordant « la Chère », jardin bio) des hôtes venus de partout, des quatre coins du monde.
L’idée leur est venue d’animer ce lieu par des manifestations culturelles souvent peu présentes en milieu rural. Des spectacles de chansons françaises devant la cheminée sont organisés depuis plusieurs hivers. Pourquoi pas l’été avec une exposition de plein air, dont tout le monde pourra profiter, les habitants, les touristes, les amateurs d’arts...?
Le site de Mouais entre Nantes et Rennes est immédiatement apparu à Guy Lorgeret comme le cadre idéal de son exposition : « Depuis longtemps, je cherchais un lieu en bordure de rivière. Le jardin de » la Maison du Meunier « me permet de jouer sur les perspectives et les profondeurs ». Vu de la route, en rentrant dans le bourg, vous apercevrez, vous communiquerez avec ses personnages féminins de 3 mètres de haut. « Elles sont drapées dans des tissus pour lesquels j’ai utilisé la technique de teinture des voiles des vieux gréements. La couleur vient des extraits de cachou que je dilue dans de l’eau de mer et de l’huile de lin. Avec cette technique, plus les femmes vont dehors, plus elles durcissent et gardent leur forme ».
Le drap, le voile mais aussi les dentelles ont toujours occupé une place particulière dans l’univers de l’artiste. Il rassemble plusieurs dizaine de kilos de linge qu’il recycle, afin de mimer les étapes marquantes de la vie : le lavoir, le dortoir, l’hôpital, le fil à linge, le jardin, l’entrepôt, l’appartement. Aujourd’hui ces grandes femmes qui discutent au bord de l’eau flottent au vent et bougent dans l’espace en suggérant une communauté nouvelle et passée, moderne et traditionnelle, échangeant et conversant dans une apparente douceur.
Cette exposition de plein air, complétée par une présentation de tableaux et photos à l’intérieur de « la Maison du Meunier » est ouverte, les mois de juillet, août et ce jusqu’au 7 septembre 2005, tous les jours de 14 h à 18 h. - tél 02 40 07 08 07
Plan d’eau en amont de la Chère
Enquête publique
Une enquête publique, qui se déroule jusqu’au 9 juin 2006, porte sur les travaux d’aménagement de la Chère et de l’Aujuais, en vue de prévenir les inondations. Elle est présentée par l’Institut d’Aménagement de la Vilaine.
Il est notamment prévu à Châteaubriant une retenue d’eau au lieu-dit Chécheux, en amont de la Chère. Il y aurait une digue de 2,10 m de haut sur une longueur de 80 mètres, permettant de retenir 40 000 m3 d’eau, avec un déversoir de sécurité d’une largeur de 5 m qui servirait dès que la hauteur d’eau serait trop importante.
Le principe est de restaurer une zone humide sub-urbaine avec création de deux bassins à macrophytes de 0,77 ha et de 2,17 ha, et de deux zones humides secondaires. Chaque bassin sera connecté en amant et en aval au plan d’eau, et entouré d’un chemin piétonnier.
La réalisation se fera par un décapage de la surface pour récupérer la tourbe indispensable à l’aménagement des hélophytes (plantes des marais qui bourgeonnent dans la vase, comme les roseaux). Les plans d’eau auront des rives en micro-dépressions aléatoires permettant une plantation en escalier. Le volume du remblai est estimé à 3280 m3, la surface d’engazonnement devrait être de 5 hectares (c’est-Ã -dire 11 ha moins les 5 ha de bassins et aménagements divers). coût des travaux : 400 000 € HT .
Le bassin de décantation en amont du site sera déplacé : un bassin étanche, muni d’un clapet anti-retour, permettra de limiter les nuisances de son actuelle utilisation par Récup’44 qui y envoie ses huiles de vidange.
L’enquête publique se déroule jusqu’au 9 juin, en particulier sur les parcelles concernées. Le sujet a déjà été détaillé dans La Mée. Voir ici