Ecrit le 3 juin 2020
La crise que nous vivons actuellement a mis en évidence de nombreuses limites dont celles de décisions purement économiques et pour plusieurs secteurs d’activités.
Dans le contexte actuel, la santé a retrouvé ses lettres de noblesse, et pour cause. Mais on redécouvre également l’utilité sociale de l’agriculture dans son cœur de métier qui est celui de nourrir les individus. Ainsi, l’agriculture retrouve sa place, dans les activités nécessaires au fonctionnement de la nation.
Pour l’agriculture, cette crise met en évidence ses forces mais aussi les incontournables adaptations de production qu’elle doit développer :
Quelle production pour quelle consommation ?
Dans le défi du moment nous mesurons que sous le vocable généraliste d’agriculture c’est en réalité des agricultures qui coexistent. Elles n’ont pas toutes les mêmes missions et ne répondent pas toutes aux besoins basiques et à court terme de l’alimentation des citoyens français.
Pour y répondre il faut des « bras », c’est à dire des salariés, dont on mesure aujourd’hui l’importance et notre grande dépendance vis à vis de la main d’œuvre étrangère, et bien sûr, des paysannes et des paysans qui s’installent et deviennent chefs d’exploitation.
Quelle est la situation ?
– 50% des paysans ont plus de 50 ans,
– Les départs anticipés : un nombre non négligeable de paysans cessent leur activité avant l’âge de la retraite, comme dans les autres professions. Ceci pour des raisons économiques, de fatigue, de santé ou de reconversion. Ces départs pourraient croître après cette crise.
– le renouvellement de la profession via les candidats familiaux n’est plus suffisant,
– Les candidats non issus du milieu agricole (NIMA) tentés par la profession se voient proposer des places d’associés dans des exploitations certes déjà bien implantées, mais qui manquent cruellement de main d’œuvre. Exploitation où il n’y a pas forcément place pour développer son propre projet et ou faire évoluer celui en place,
Un chef d’exploitation peut travailler le nombre d’heures qu’il souhaite et en plus sans rémunération minimum, tandis que l’emploi d’un salarié nécessite de respecter les normes sociales (temps de travail et salaire minimum).
Clairement, en volume, les installations couvrent sans doute les départs anticipés et par conséquent c’est presque l’ensemble des départs en retraite qui ne sont pas remplacés.
Donc si nous continuons sur cette base, le nombre de paysans sera réduit de moitié dans les 10 à 15 ans qui viennent et on peut s’interroger sur la capacité de l’agriculture à relever le défi d’assurer l’alimentation de nos concitoyens lors d’une nouvelle crise sanitaire. La réponse est oui si nous nous donnons les moyens d’installer massivement des paysannes et des paysans dans la diversité des projets.
Des candidats il y en a :
Le vivier est celui-ci :
– 200 000 personnes se sont proposées pour aller travailler dans les exploitations,
– l’augmentation des demandeurs d’emploi liée à l’impact de la crise économique que traverse notre pays, parmi eux, certains doivent bien y penser, mais il manque souvent le petit déclic pour se lancer.
On sait aussi que le parcours à l’installation pour ces candidats non issus du milieu agricole est amplifié par de nombreux obstacles dont celui de la méconnaissance du secteur. De plus ils se heurtent souvent à des difficultés pour accéder au foncier.
Si le dispositif d’installation des chambres d’agriculture est bien adapté aux installations dont le projet est presque abouti, il est nécessaire avant cette étape d’organiser un accompagnement spécifique car :
– Au moment de la création de leur activité, les candidats ont une idée précise de l’agriculture qu’ils souhaitent développer mais il y a de la distance entre l’idée et la concrétisation du projet
– Il y a la confiance à acquérir auprès des banques pour obtenir le financement de son projet
– il faut trouver la bonne relation entre son projet, la terre, les animaux ... qui vont permettre de réussir.
Pour répondre à toutes ces interrogations et mener son projet à terme, des organisations existent.
La CIAP ou l’ARDEAR ont un savoir faire et une expérience et des professionnels pour vous accompagner dans la mise en place des projets d’installation.
Pour plus d’information :
site CIAP : voir le site ciap-pdl.fr
Patrick BARON cogérant Coopérative d’Installation en Agriculture Paysanne
Ecrit le 10 juin 2020
Soutien aux restaurateurs
Durant le confinement, l’agriculture, redécouverte comme profession essentielle, a été mise au devant de la scène médiatique. Dans un même temps, un fort élan de solidarité de la part de nos concitoyens à la recherche de produits locaux de qualité, a fait naître une multitude d’initiatives pour permettre aux paysans en vente directe d’écouler leur production alors que la restauration hors domicile et les marchés étaient brutalement fermés.
Tandis que les paysans on pu maintenir tant bien que mal leurs activités, de nombreux autres secteurs sont restés paralysés, laissant des travailleurs sur le carreau.
Suite à l’annonce du gouvernement de la réouverture des bars et restaurants, l’association Terroirs44 et le Syndicat Confédération Paysanne de Loire Atlantique appellent les paysans en vente directe à se mobiliser pour soutenir à leur tour les restaurateurs afin de les aider à redémarrer leur activité.
Plateforme solidaire
Tout près de chez nous une plateforme solidaire s’est mise en place, elle compte 51996 consommateurs et 1 572 producteurs, opérateurs et artisans inscrits, majoritairement dans la région Bretagne, mais aussi à Fercé, Martigné-Ferchaud, Retiers, le Pin, Vritz, Mouais et à proximité de Derval et La Meilleraye. Le site internet comporte un moteur de recherche efficace.
https://www.produits-locaux.bzh/
Ecrit le 17 juin 2020
Je soutiens mon Restaurateur partenaire
Durant le confinement, un fort élan de solidarité de la part de nos concitoyens à la recherche de produits locaux de qualité, a fait naître une multitude d’initiatives pour permettre aux paysans en vente directe d’écouler leur production alors que la restauration hors domicile et les marchés étaient brutalement fermés.
Tandis que les paysans ont pu maintenir tant bien que mal leur activité, de nombreux autres secteurs sont restés paralysés, laissant des travailleurs sur le carreau.
Suite à l’annonce du gouvernement de la réouverture des bars et restaurants, l’association Terroirs44 et le Syndicat Confédération Paysanne de Loire Atlantique appellent les paysans en vente directe à se mobiliser pour soutenir à leur tour les restaurateurs afin de les aider à redémarrer leur activité :
â–º En mettant en valeur tous les restaurants qui cuisinent à partir de produits fermiers locaux, via tous les moyens à leur disposition, (affichettes, presse, réseaux sociaux), pour leur assurer un maximum de fréquentation dès la reprise.
â–º En faisant dans la mesure du possible, un geste commercial sur la facturation des produits fermiers locaux durant au moins tout le mois de juin.
Les paysans et paysannes produisent avec passion des denrées alimentaires de qualité que les chefs mettent en valeur depuis des années grâce à leur savoir faire.
qu’ils soient gastronomiques ou ouvriers, tous les établissements de restauration qui contribuent à la mise en valeur de leurs territoires et au maintien d’emplois locaux méritent aujourd’hui tout notre soutien.
Contacts :
Marie SAVOY (co-présidente de la Confédération Paysanne de Loire Atlantique) : 07 87 39 77 72
Oxane ALAZARD (présidente de Terroirs 44) : 06 37 23 39 71
Un restaurant au foirail
Le restaurant « Le Foirail » a réouvert le 2 juin. Ouvert du lundi au vendredi 8h-16h
tél 06 14 87 20 12