Ecrit le 27 février 2008
Ateliers de Constructions Chaudronnées de l’Ouest
Après Euromécanique, SIMM et SRVU, voici la visite de ACCO, dans le cadre des journées du Savoir-Fer de février 2008.
ACCO : Ateliers de Constructions Chaudronnées de l’Ouest. Implantés à Soudan depuis 1985, ils viennent de procéder à un agrandissement de 2500 m2, pour tenir compte de leurs nombreuses et volumineuses commandes (des convois de 9 m de large !), pour réaliser des vestiaires neufs destinés à accueillir des femmes et surtout pour pouvoir accéder directement à la route nationale, sans avoir besoin de passer par le bourg de Soudan, mais ça, ça traîne ! Bizarre !
« Nous avons commencé à 7 » dit M. Halotel « 7 salariés-actionnaires, toujours présents, mais maintenant nous sommes à 30 salariés ». « Nous disposions de 2500 m2 couverts mais, avec l’agrandissement, nous atteignons 5000 m2 ».
La production se répartit sur 4 ateliers : aluminium, acier au carbone, inox et soudage robotisé.
« Nous faisons un métier de chaudronnier, on pourrait presque dire un métier de couturier : il faut tracer la matière, découper, former, assembler par soudure et assurer toutes les finitions pour faire un bel objet dont le client soit fier » dit M. Halotel. Cela peut concerner des plaques métalliques de 2 à 250 mm. « Nos secteurs d’activité : routier, agricole, travaux publics, navale, plaisance, tourisme -loisirs, agro-alimentaire, etc ... ».
L’entreprise emploie des chaudronniers titulaires d’un BEP-CAP, et des soudeurs. Elle participe à la section Bac-Pro du Lycée Etienne Lenoir et pratique la formation continue. « A notre époque il ne suffit pas d’avoir les bras, il faut aussi la tête ».
Carcasse de bateau de plaisance
Chez ACCO, le personnel a une grande polyvalence. « Cela nous permet de garder nos salariés malgré les fluctuations du carnet de commandes. Par exemple nous travaillions pour la pêche. Quand celle-ci a plongé nous avons pu nous rabattre sur le ferroviaire puis sur les bateaux de plaisance ».
Jacky Halotel est par ailleurs président de la structure Apportech industries qui regroupe 5 entreprises de la région de Châteaubriant « dans le but de pouvoir offrir aux clients une prestation globale ».
L’entreprise ACCO cherche désespérément 6 chaudronniers . Encore faudrait-il les payer correctement. Dans l’entreprise on est loin des 2583 € (salaire mensuel moyen en France, en brut) ! Mais ce n’est pas particulier à cette entreprise : c’est le cas de toute la région castelbriantaise.
Pour l’étude Insee, voir ici : http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1174/ip1174.html
Sept licenciements
Sept salariés ont été appelés au bureau le 26 novembre : six de l’atelier, un des bureaux. Licenciement. Car, depuis la fin de l’année 2008, l’entreprise ACCO, pourtant performante et modernisée, est victime de la crise : sous-traitante d’entreprises plus importantes, elle subit par ricochet les difficultés des autres, Manitou par exemple. Les licenciements ont été évités jusqu’Ã maintenant, grâce à des mesures de chômage partiel, mais la limite a été atteinte fin octobre. Les sept salariés ont entre 2 et 8 ans de boite, certains sont jeunes, épouse ne travaillant pas, enfants en bas âge, maison en cours d’acquisition. d’autres ont plus de 57 ans : peu d’espoir de réemploi.
La plaisance construit moins. La marine n’a pas de gros programmes de construction. « On survit, disent les salariés, cela fait des mois que les robots de soudage n’ont pas tourné ». En même temps, les salariés ne comprennent pas : « Nous avions la perspective d’une importante commande de 140 000 €. Nous étions bien placés. Mais un concurrent a cassé 60 000 €. Ce n’est pas possible ! Il va sans doute économiser sur la camelote ou sur les salaires de ses gars ». Comble d’ironie : la route réclamée par l’entreprise depuis des années, pour rejoindre facilement la N171, est en train de se faire « Mais nous, on ne sort plus rien ».
Dans les mois qui viennent, on s’attend à de sérieuses surprises ou tragédies. Kuhn a construit un grand bâtiment pour y peindre ses matériels. L’entreprise Chailloux en pâtira. Les ABRF sont en difficulté de trésorerie, seul un repreneur peut les sortir de là . Dans d’autres boites les salariés connaissent encore de nombreux jours de chômage partiel. Il y a heureusement une entreprise qui va bien : la FMGC qui a même repris des commandes et réembauché des salariés licenciés.
Voir aussi : Euro-mécanique , Cocaud , SRVU , (SIMM->57400]