Ecrit le 15 juillet 2020
Long conseil municipal ce 9 juillet à Châteaubriant, comme d’habitude peut-on dire, car la technique du maire de la ville c’est de bloquer plein de choses sur un seul Conseil pour lasser les élus (notamment ceux de l’opposition), pour pousser la presse à ne pas tout relater et pour être tranquille jusqu’Ã fin octobre voire fin novembre. Et, entre deux Conseils, le maire peut prendre les décisions qu’il veut sans risquer un regard extérieur.
Lasser les élus, parce qu’une réunion « format conseil municipal » a déjà eu lieu avant le Conseil, « entre soi » en quelque sorte, sans regard extérieur.
Long conseil avec des décisions importantes qui engageront durablement l’avenir. Et aucune place laissée aux opinions des oppositions : rien ne peut être modifié, aménagé, amélioré, car toutes les décisions sont extraordinaires et la municipalité est la meilleure en tout et pour tout. Une atmosphère détestable, comme dit Ouest-France et que l’on peut constater sur la retransmission facebook !
Première décision : le commerce local.
Bonne initiative car le commerce de centre-ville a été durement affecté par la fermeture lors des deux mois de confinement et par un post-confinement où les affaires n’ont pas encore retrouvé leur rythme habituel. Partout en France on assiste à une sorte de crispation économique, de rétention financière car, même si l’argent est là , l’envie de consommer n’y est pas.
Se trouvant dans le périmètre strictement défini par une Opération de Revitalisation de Territoire (ORT1), la ville peut mettre en place une opération économique de soutien aux commerces. Celle-ci se montera à 60 000 €, soit 12 000 tickets de 5 € qui seront remis aux commerçants de façon égalitaire. Chacun des 135 commerçants du centre recevra environ 90 tickets qu’il pourra donner à ses clients, les faisant ainsi bénéficier d’une baisse sur leurs achats. Ces bons d’achat pourront être cumulés dans un même magasin à hauteur maximale de 20 € par achat.
Les commerçants bénéficieront en outre
– d’une exonération de la redevance d’occupation du domaine public pour l’usage d’une terrasse sous réserve du respect de la charte d’occupation du domaine public en date du 2 mai 2011,
– d’une exonération du droit de place pour le marché forain des commerçants non sédentaires. Ces exonérations sont accordées pour une durée de six mois.
Pour le groupe CES (Châteaubriant Ecologique et Solidaire), l’aide de 450 € par commerçant est plutôt une aide aux consommateurs. Quels en seront les effets ? Un client recevant une aide de 5 € ira-t-il plus souvent chez son coiffeur ? donc où sera le bénéfice pour le commerçant ?
On peut aussi relever que les commerces de vêtements et chaussures du centre-ville, c’est plutôt du moyen voire haut de gamme. Ces bons d’achat vont donc profiter à la population qui a un certain pouvoir d’achat et non aux catégories plus modestes qui fréquentent les commerces de la zone Horizon par obligation.
Ilôt des Terrasses
Dans le cadre du plan national « Action cœur de Ville », la Ville de Châteaubriant a répondu à l’appel à Manifestation d’intérêt « Réinventons nos cœurs de Ville » portant sur la requalification d’îlots urbains. Le site des Terrasses a été identifié
comme un îlot offrant des opportunités de reconquête urbaine. Plusieurs promoteurs immobiliers ont travaillé sur un espace de 8900 m2. Le projet retenu a été proposé par le groupe Lamotte, créant une résidence service pour les personnes âgées, des logements libres, des logements pour les jeunes actifs et des logements sociaux.
Cette offre est complétée par une mixité fonctionnelle qui crée du commerce, un multi-accueil et des bureaux.
Le cœur d’îlot est quant à lui aménagé en un grand parc urbain végétalisé ouvert sur la place Charles de Gaulle et le château. En sous-sol : des parkings. La ville va maintenant céder le terrain au groupe Lamotte. Celui-ci précisera son projet dans les mois à venir.
Tout le bâtiment actuel de l’ancienne école des Terrasses sera rasé sauf la maison de l’instituteur qui sera réhabilitée.
Le projet ouvre l’espace entre la gare et la rue Henry Dunant, au sud, le château et la place Charles de Gaulle au nord. Un parc paysager en centre-ville, une nouvelle image, moderne, pour Châteaubriant. Il faudra cependant bien choisir les commerces situés en rez-de-chaussée pour qu’ils apportent réellement du service sans concurrencer le centre ville.
Avis favorable du groupe CES.
[Ndlr : rappelons une remarque que nous avons faite depuis longtemps : c’est bien de donner une belle image, mais le plus important est de donner de la vie à ce quartier pour donner aux habitants l’envie d’y venir et d’y rester] : [Rappelons aussi qu’il serait judicieux de réfléchir à l’aménagement de la rue Henri Dunant pour donner un accès plus direct au centre-ville. Voir plan]
Place Charles de Gaulle
La ville lance un concours de maîtrise d’œuvre pour la requalification de la place Charles de Gaulle qui en a bien besoin. Les enjeux sont les suivants :
– renforcer le caractère d’entrée de ville,
– intégrer le projet urbain et architectural du futur pôle des Terrasses,
– révéler le caractère remarquable du château médiéval et renaissance,
– prendre en compte les futurs aménagements des abords du Château,
– intégrer la proximité du pôle de la gare,
– faciliter la mixité des déplacements en intégrant les déplacements doux,
– renforcer l’identité de place publique en créant des lieux de convivialité,
– donner un rôle primordial au végétal ...
Avis favorable du groupe CES, en regrettant que ce concours soit lancé avant d’avoir eu connaissance du résultat des études déjà engagées par Loire Atlantique développement et le CAUE.
Deux immeubles pour 605 000 €
La ville a acquis sept immeubles dans la Rue du Château entre 2006 et 2020, le numéros 9,11,13,15,17,19,21. Les démolitions ont permis de dégager les pieds des remparts du château. Un architecte de la DRAC (Direction générale des affaires culturelles) accompagne la ville pour la requalification des espaces publics libérés.
Il reste des maisons à acquérir pour les démolir. La ville va donc acheter :
– le n° 1 de la rue du château, 195 m2, pour 280 000 €, là où a été assassinée la jeune Carole Le Yondre, élève infirmière en 1999.
– le n°7 de la rue du château, 345 m2, pour 325 000 €.
Rien n’est encore décidé pour les numéros 3 et 5 de la rue.
Le groupe CES a montré son incompréhension et son refus de ces deux acquisitions. « Comment dans un moment d’incertitudes, de crise économique et sociale, peut-on engager 605 000 euros qui s’ajoutent aux 770 000 € déjà réalisés depuis 2006 sans compter les coûts de déconstruction. C’est invraisemblable et en aucun cas un élément de re dynamisation de la ville. Ce n’est pas notre conception de l’action cœur de ville qui doit prioriser l’habitat, l’activité et les mobilités. Nous voterons contre ces deux délibérations »
[Ndlr : à la période actuelle, au vu des difficultés économiques liées au Coronavirus, et à celles qu’on peut prévoir, est-il raisonnable de dépenser 605 000 € (dix fois plus que l’aide aux consommateurs) sans compter les frais de démolition ?
Faire un bel espace public avec le site des Terrasses, la place Charles de Gaulle et la rue du Château, oui bien sûr ! Mais à condition d’y créer des espaces de commerce et de vie publique et pas simplement une belle rue où on passe sans y revenir. Rappelons que la rue du château, du moins le côté qui restera, ne se prête guère ni au commerce ni à une animation naturelle].
La Trinité
La Ville de CHATEAUBRIANT a acquis en 1961 le site de l’ancien couvent des Trinitaires et vendu ce site par acte notarié le 17 janvier 2005 à Habitat 44 au prix de un euro symbolique à condition que le bailleur réalise un projet d’habitat social. Mais celui-ci n’en a rien fait et a revendu le site à des investisseurs privés. Depuis, le site s’est fortement dégradé en raison d’un manque d’entretien et d’une non utilisation. L’état d’abandon manifeste a été constaté le 8 novembre 2019 et est devenu définitif le 2 juin 2020 après respect de la procédure légale.
La ville va donc poursuivre l’expropriation. Une enquête publique est prévue du 24 août au 25 septembre 2020, le dossier pouvant être consulté à la mairie ou sur le site internet de la ville. Le groupe CES a voté pour, mais demande que soit lancé « un travail de réflexion collective sur les besoins en offre de logements et leur typologie ». [Ndlr : des logements sur le site des Terrasses, sur le site de la Trinité et avec Ages et Vie c’est peut-être disproportionné. Encore une fois on investit dans des murs mais sans réelle réflexion sur la vie collective de la cité].
Ages et vie
Au Conseil Municipal du 3 juillet 2019, la ville avait cédé 3997 m2 au groupe « Ages et Vie Habitat » qui devait y construire 3 maisons, chacune pour 8 personnes en colocation avec services pour personnes âgées ou handicapées. Mais il y a eu des réactions vives des voisins de ce fait le projet est revu. Il n’y aurait pas trois maisons mais deux maisons sur ce terrain que le groupe achèterait à 12,50 €/m2 au lieu des 20 € prévus. A moins que le groupe se contente de 3300 m2 au prix de 15 €. Bref on n’en sait pas plus et la ville a fixé une clause résolutoire lui permettant de récupérer la pleine propriété du terrain aux mêmes conditions financières en cas de non-réalisation du projet dans un délai de trois ans à compter de la date de cession du terrain.
Le groupe Ages et Vie a des projets dans notre secteur : Châteaubriant, Soudan, Sion-les-Mines, La Meilleraye, Marsac sur Don ...Rappelons que le groupe Korian est actionnaire à 70 % du groupe Ages et Vie et qu’il a été mis en cause à de nombreuses reprises, notamment dans la période de confinement, pour les attentions apportées aux personnes âgées de ses résidences. En revanche ses investissements génèrent globalement des dividendes de 15 à 20 % pour les actionnaires]. Lire ici : voir le site korian
Le groupe CES a rappelé qu’il a émis trois réserves sur ce projet : « la 1re portant sur le coût supporté par les co-locataires qui n’auront pas accès aux aides sociales prévues pour les personnes âgées en perte d’autonomie pour les prestations fournies par le groupe Ages et vie, la 2e réserve portant sur la localisation proche de l’hôpital ou de l’étang de Choisel mais très éloignée du centre ville et de ses commodités, et la 3e sur quelle analyse des besoins en face des projets de résidence seniors sur le site des Terrasses et des projets sur le site de la Trinité ».
Cession du barrage
Suite à l’évènement pluvieux exceptionnel du 11 juin 2018, la Ville de Châteaubriant a engagé de nombreux aménagements en milieu urbain : modifications de réseaux, création d’avaloirs, réalisation d’un bassin de stockage supplémentaire avenue Quentin Miglioretti et augmentation de capacité du bassin de la Garenne.
En parallèle, la Com’Com’ a adopté le 14 novembre 2019 un programme local d’actions de prévention des inondations à réaliser sur les bassins versants de la Chère et du Semnon : aménager des nouveaux ouvrages pour augmenter la capacité de stockage en amont. c’est dans ce cadre-là que la ville transfère le barrage de Chécheux, propriété de la Ville, à la Com’Com’ Châteaubriant Derval.
Locaux à usage médical
La société SAS Le népÄ¥ron a conçu un projet de locaux destinés à accueillir un centre d’écho dialyse, une pharmacie, des locaux dédiés aux spécialistes du Pôle Santé et à des médecins libéraux avec le concours de la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS). La municipalité s’est engagée à louer 285 m2 pour une durée de 11 années, moyennant un loyer annuel de 47 768 € afin d’accueillir 9 professionnels de santé.
Pour le groupe CES : " ce n’est pas un projet de maison de santé qui nous est soumis, c’est un montage immobilier qui permet à l’investisseur une garantie de loyer assurée par la collectivité 51 662 € x 11 années = 568 282 €
Le néphron n’est pas un opérateur du centre de dialyse : cette société est identifiée près de infos greffe avec un code NAF correspondant à une activité de « location de terrains et autres biens immobiliers ».
Cette histoire ne tient pas debout comme d’ailleurs celle qui a consisté à débaucher un médecin de Pouancé pour un coût de 1500 € par mois pendant 3 ans soit 54 000 € "
[Ndlr : Une maison de santé est une réunion de professionnels, unis par une charte et des objectifs opérationnels concernant la santé des patients. Ils assurent des activités de soins et participent à des actions de santé publique, de prévention, d’éducation pour la santé, et à des actions sociales. Ces actions sont menées dans le cadre du projet de santé élaboré en commun. On en est loin !]
Du foot communautariste
Le Conseil accorde 1300 € au FootClub Osmanlisport (22 joueurs). Le groupe CES s’est prononcé contre, considérant que « il existe déjà deux clubs de foot les Voltigeurs et L’ALC qui sont structurés, organisés, avec des équipes de dirigeants, des éducateurs sportifs, et qui accueillent, encadrent, éduquent, intègrent, transmettent l’envie de jouer de bien jouer à tous quelles que soient leur condition sociale, leur origine, leur couleur ». Un club ne concernant que des joueurs d’origine turque n’a donc aucun sens et ne participe pas à la nécessaire intégration de cette communauté.
Cantines
Le groupe CES continue à demander un tarif de la restauration scolaire au taux d’effort ce qui veut dire par tranches de quotient familial avec un tarif mini de 1€ pour les personnes en grande précarité.