Ecrit le 30 septembre 2020
La langue française n’est pas figée, elle s’enrichit sans cesse de mots nouveaux, créés de toutes pièces ou empruntés à d’autres langues. 150 d’entre eux entrent cette année officiellement dans le dictionnaire, en faisant pour la plupart la part belle à l’actualité.
Ainsi le Black Bloc désigne un « Groupe de militants de tous bords organisés pour attaquer, souvent avec violence, les symboles de l’État ». Ces groupes ont fait beaucoup parler d’eux lors des manifestations comme la Marche pour le climat à Paris en septembre 2019.
La remontada est un terme bien connu des amateurs de sport puisqu’il désigne une « Remontée de score inattendue permettant à l’équipe qui perd d’emporter la victoire dans un match de foot » ; il fait partie aussi du langage familier : c’est un « Retour au premier plan, une victoire spectaculaire d’un parti ou d’un homme politique après une défaite électorale ».
L’hipstérisation est la transformation d’un quartier, d’une ville par l’arrivée en nombre de hipsters. Le style hipster, né dans les années 40 a atteint son apogée dans les années 2000 et s’est d’abord développé dans un quartier de Brooklyn à New York : « Adopté par une population anti-conformiste désireuse de créer un nouvel état d’esprit, il se situe à l’opposé de la culture mainstream. Le rétro devient cool et les pièces vintage prennent place dans le dressing des hipsters, qui refusent de céder au consumérisme en adoptant une mode éthique. Le style hispter qui s’est imposé en Europe en 2010 avec le port de la barbe, les tatouages et le look rétro, oscille d’un extrême à l’autre, de la petite robe à col Claudine et chapeau melon au jean et chemise à carreaux ».
Notons aussi l’arrivée du mot hygge, « Philosophie de vie danoise fondée sur le bien-être procuré par des moments simples : un chocolat chaud, une soirée Netflix sous le plaid entre amis ».
Dans le domaine de l’écologie, on note l’entrée du locavorisme : « Mouvement prônant de ne consommer que des fruits et légumes locaux et de saison, afin de contribuer au développement durable », ainsi que celle du survivalisme : « Mode de vie de personnes se préparant à la survenue d’une catastrophe nucléaire, écologique, économique ou autre à l’échelle mondiale, par le développement de la débrouillardise et de la solidarité » ; c’est aussi une « Activité de loisir consistant à apprendre à survivre dans la nature ».
Le bioplastique est un plastique biodégradable .
La sentience est la « Capacité d’un être humain à ressentir les émotions, la douleur, le bien-être et à percevoir de façon subjective son environnement et ses expériences de vie ».
Dans le domaine de l’économie, une licorne est une « start-up » non cotée en bourse dont la valorisation dépasse le milliard de dollars et un slasheur est une personne issue de la « génération Y » qui exerce plusieurs emplois à la fois.
Dans le domaine de la psycho-sociologie, la bigorexie désigne une addiction caractérisée par un besoin irrépressible de pratiquer une activité sportive.
l’adjectif inclusif-ve s’applique par exemple à une démarche visant à n’exclure personne d’un groupe. Quant à l’écriture inclusive, qui se voudrait garante de l’égalité homme, femme (ex : les instituteur-rice-s, les candidat-e-s), elle est condamnée sévèrement par l’académie française car « Cette aberration crée une confusion qui confine à l’illisibilité et met en péril la langue française {}. La tâche des pédagogues en serait alourdie et elle compliquerait aussi celle des lecteurs ».
DEVINETTE : qu’est-ce qu’un dagobert ?
REPONSE aux DEVINETTES du dernier numéro de La Mée :
– selon la façon dont le ruban était noué autour du chapeau cloche, la personne qui le portait était mariée (noeud au centre du ruban), célibataire (noeud en flèche) , divorcée ou veuve (cocarde).
– Le « grand chapeau » de Zorro est un sombrero.
Elisabeth Catala