Ecrit le 24 février 2021
Source : lagazettedescommunes.com
La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a un programme de travail bien chargé pour 2021 et notamment la gestion de la nouvelle branche « autonomie » de la sécurité sociale. Elle doit en « piloter le déploiement territorial » et vérifier que le cadre posé se traduit par « une effectivité des droits » sur le terrain.
MDPH 2022
« Evaluer les résultats » des maisons départementales pour les personnes handicapées (MDPH) et veiller à l’amélioration du service rendu fait partie de ses missions. La CNSA proposera en particulier des « actions correctrices » afin de « réduire les délais d’attribution des aides et les écarts entre territoires ».
démarches en ligne
Pour faciliter l’accès aux droits, la CNSA promet de « développer le numérique et les services en ligne », tant pour les personnes handicapées que les personnes âgées. Elle travaille avec la Cnav et les départements à la création d’un « téléservice », un « guichet unique virtuel de demande d’aides à l’autonomie ».
Maisons de l’autonomie
Un autre chantier de la CNSA est « d’avancer sur la création de services publics de l’autonomie dans les territoires ». Cela implique le déploiement de « maisons de l’autonomie » qui ont pour objectif de renforcer l’accueil et l’information de proximité. Cette « généralisation d’un guichet unique » pour les personnes en perte d’autonomie, sur le modèle des MDPH, est aussi l’objet de la mission confiée à D. Libault le 21 janvier 2021.
Vieillir
Le département de la Loire-Atlantique présente une population jeune. Les moins de 30 ans représentent 37,5 % de la population totale du département (contre une moyenne à 35,9% au niveau régional). De même la population de plus de 75 ans ne représente que 8,4% de la population, alors que la moyenne régionale est de 9,7%.
Cependant la population du département de la Loire-Atlantique est vieillissante. En 2030, le département comptera 410 580 personnes de plus de 60 ans (328 340 en 2021)..
Dans la communauté de communes Châteaubriant-Derval, les moins de 30 ans représentent 35,1 % de la population totale. Et les plus de 75 ans représentent 10,3 % de la population.
Dans une étude du cékoïa publiée en 2017, il est indiqué que le Nord de la Loire-Atlantique est marqué par des scores de fragilité particulièrement élevés. En effet entre les cantons de Blain et de Châteaubriant se trouve une concentration de territoires ayant une classe de fragilité élevée, c’est-Ã -dire se trouvant entre 18,33% et 22,33%.
Le taux de pauvreté en Loire-Atlantique connaît de fortes différences selon les territoires. En effet, à Châteaubriant le taux de pauvreté est de 20 % double de celui du département (10,1%)
Dans le cas de la CCCD (Com’Com’ Châteaubriant-Derval), la médiane des revenus fiscaux est de 19 660 €/an, alors qu’elle est de 22600 en Loire-Atlantique.
Le territoire de Blain-Châteaubriant est en dessous de la moyenne de Loire-Atlantique pour les places en hébergement temporaire, en accueils de jour et en résidences autonomie.
Tout ceci explique la difficulté qu’ont les personnes âgées pour obtenir des aides techniques. II arrive aussi qu’une part non-négligeable de matériel est acheté, installé mais non-utilisé par les personnes. Pour plusieurs raisons :
– Le décès des personnes,
– La différence entre la prescription et l’achat réalisé,
– La non-acceptation du matériel,
– L’inadaptation du matériel à l’évolution de la pathologie,
– La présence insuffisante des ergothérapeutes pour accompagner la personne dans l’adaptation de son environnement.
Il est également noté que des aides techniques ne sont pas complètement prises en charge, avec un reste à charge pour les usagers jugé trop élevé par les acteurs. Enfin, le besoin pour les personnes âgées d’être accompagnées dans l’utilisation des nouvelles technologies est mis en avant.
Lien social
Il est important de mettre en place des aides financières pour permettre aux personnes âgées d’accéder aux nouvelles technologies, mais ces outils ne se substituent pas à l’accompagnement humain. Et on retrouve là la question du lien social.
Plusieurs études se rejoignent sur un point : avoir de nombreux amis et des relations saines améliore l’espérance de vie. Des rencontres fréquentes permettent de rester alerte, d’avoir des objectifs, de se sentir utile. Un aîné ayant des contacts épanouissants avec son entourage bénéficie de nombreux avantages : le cerveau est stimulé et les baisses de moral sont bien moindres.
Or on sait que le Nord du département est touché par un taux de suicide plus élevé que dans le reste du département. En effet, si le taux de mortalité par suicide pour les personnes de plus de 65 ans est proche des moyennes nationales en Loire-Atlantique, le taux de suicide est supérieur à la moyenne régionale sur les territoires de Châteaubriant, Derval et Nozay. Cela pose question.
Que faire ? Les personnes rencontrées à ce sujet expriment différentes pistes de projets. Par exemple :
☠»- Mutualiser des réseaux de bénévoles (exemples : bénévoles de centres socio-culturels, d’associations de quartier),
☠»- Disposer de référents salariés pour coordonner le travail des bénévoles pour ainsi pérenniser et développer leur action,
☠»- s’appuyer sur les réseaux sociaux pour favoriser le maintien du lien social entre jeunes retraités,
☠»- Favoriser l’accès à la culture des per-sonnes âgées,
☠»- développer des activités favorisant le bien-être, l’autonomie, l’estime de soi !
Il faudrait imaginer un système d’animateur de vie sociale.
Les principaux leviers d’actions réussies identifiés sont les suivants :
– s’appuyer sur des actions individuelles
pour amener les personnes à participer ensuite à des actions collectives,
– La convivialité,
– La relation de confiance qui a pu être établie,
– La proximité géographique des actions par rapport aux personnes âgées ciblées,
– La diversification des modes de communication sur l’action (oral, écrit, etc.) alliée avec la qualité des supports de communication,
– La mise en place d’un dispositif d’accompagnement et de transport entre le domicile de la personne âgée et le lieu de l’action,
– L’importance de la régularité de l’action pour garder les personnes mobilisées.
Les principaux freins identifiés sont les suivants :
– Le manque d’information et de lisibilité pour les usagers et les professionnels sur les actions et les dispositifs existants,
– La difficulté de toucher les gens au domicile d’autant que les personnes ne se mobilisent pas tant qu’elles ne sont pas en situation de besoin,
– Des actions proposées parfois en inadéquation avec les habitudes et les modes de vie des personnes âgées,
– La problématique de la mobilité, et plus particulièrement les transports pour accéder à l’action,
– La question du financement / le reste à charge pour l’usager
– La concurrence sur des territoires entre différentes actions et opérateurs.