Ecrit le 22 avril 1998
FMGC : une éclatante réussite industrielle
Ou comment multiplier par six en dix ans
1988-1998, la Fonderie FMGC (Fonderie et mécanique Générale Castelbriantaise) a 10 ans. En fait l’histoire remonte bien avant, en 1929 exactement quand Jules LEROY, un ancien compagnon de la Fonderie FRANCO s’en fut créer sa fonderie sur la butte de Renac , tout près de la SNCF, sur un terrain de 1,2 ha. A son départ en retraite, Jules LEROY transforma l’entreprise en Coopérative Ouvrière. A l’époque la Fonderie Leroy était spécialisée dans les pièces pour l’agriculture et les bateaux.
Après des années incertaines, la Fonderie Leroy fut reprise en 1970 par les Éts Ragneau de St Pierre Montlimart. Rebaptisée FMGC, elle produisait 1000 tonnes de fonte par an. C’est alors qu’arriva gérard RIFLET, en janvier 1972 : cet ancien apprenti de la Fonderie Huard, entrait comme contremaître d’atelier. C’était le début d’une autre histoire, mais nul à l’époque ne le pressentait.
Dès 1980 il est question de l’installation de cette fonderie en zone industrielle. En fait, pendant 8 ans, les rumeurs et péripéties se sont succédé. Par exemple, le Conseil Municipal de Châteaubriant avait donné son accord pour un terrain de 2 hectares, mais c’était avant l’élection de François Mitterrand en 1981 ! Le 10 mai François Mitterrand est élu. Le 11 mai (maire Xavier Hunault) le Conseil Municipal reporte « sine die » le dossier FMGC en attendant « de connaître la nature du changement proposé par le nouveau président de la République » !!
Pendant des années le dossier traîne. Il est question de transférer l’usine à St Pierre Montlimart ou à Pouancé dans les locaux de l’ex-isolabri. Il est question de fermeture définitive de l’entreprise, avec licenciement des 35 salariés, et ce à la grande colère de M. RIFLET qui ne cesse de répéter : « Nous avons des clients, un chiffre d’affaires qui a progressé régulièrement. C’est aberrant de fermer une usine qui marche ! ».
En 1984 la Fonderie Leroy-Ragneau produit 5000 tonnes par an : l’accélération de la production provoque de nombreuses nuisances, bruit, fumées et poussières pour le voisinage, dans une usine très vétuste où nul n’envisage de pouvoir faire des investissements conséquents. Il faut donc construire ailleurs ou fermer.
En 1985 gérard RIFLET, opiniâtre, saute le pas : avec quelques personnes de la Fonderie comme associés, et avec la participation financière de toute sa famille, il reprend la fonderie. Cette année-là , l’entreprise réalise 14 MF (millions de francs) de chiffre d’affaires. gérard RIFLET s’enquiert d’un terrain : la municipalité castelbriantaise ne lui facilitant pas les choses, gérard RIFLET choisit le site d’Hochepie, commune de Soudan, à la porte de Châteaubriant.
En 1988 la nouvelle fonderie est construite, le chiffre d’affaires passant à 26 MF, avec un tonnage de 8400 tonnes par an sur un terrain de 5 ha dont 3500 m2 couverts.
En 1997 la Fonderie FMGC réalise un chiffre d’affaires de 172 MF (presque 7 fois plus qu’en 1988) pour 50 000 tonnes par an : des pièces destinées aux chariots élévateurs, grues, engins de travaux publics et ascenseurs. La superficie de l’entreprise atteint 18 000 m2 couverts, sur un terrain de 16 ha
L’emploi
: 59 personnes en 1988 et 228 aujourd’hui.
La principale fabrication de la FMGC, c’est le contrepoids, pour Nissan, Toyota et d’autres. Ce n’est pas du contrepoids brut, mais vraiment du contrepoids très fini, lisse, rutilant, avec usinage adapté aux besoins des clients, masticage des pièces et laquage. Les tons rouges, gris, jaune sont du plus bel effet et nul ne distingue, à l’Å“il, une pièce de fonte d’une pièce métallique laquée. Cette finition des contrepoids a permis à la FMGC d’avoir une position de leader sur le marché européen et d’exporter 75 % de sa production dont 50 % pour l’Allemagne, 10 % pour l’Espagne, 9 % pour l’Angleterre, le reste pour l’Italie et 6 japonais implantés en Europe.
L’avenir
: la FMGC a prévu un développement de sa production de 60 % sur 3 ans, avec embauche d’une soixantaine de personnes. Les investissements doivent se monter à 48 millions de francs et la production devrait atteindre 70 000 tonnes en 1999 et 80 000 tonnes en l’an 2000. Bientôt va s’ouvrir une nouvelle unité pour le ponçage, le masticage et la peinture des pièces.
L’entreprise vient de se doter d’un nouveau cubilot à vent froid, de 25 mètres de hauteur, capable de produire 30 tonnes à l’heure de métal fondu à 1400° (au lieu de 12 t à l’heure pour les précédents). En réalité, il y a deux cubilots qui travaillent un jour sur deux : l’un est en fonctionnement tandis que l’autre est en réfection.
La FMGC en chiffres
– 10 millions de francs d’investissements par an
– 14 millions de francs, au total, pour le traitement des poussières de cubilot et d’ébarbage
– 40 modèles en 1988 et 400 aujourd’hui, pour des pièces allant de 450 kg à 24 t
– Mouvement des camions : 250 tonnes à rentrer et 250 tonnes à sortir
– Sable : 2 camions de 25 tonnes par semaine. Ce sable, aggloméré aux résines synthétiques, sert à la fabrication des moules. Il est ensuite réutilisé à 97 %
– 90 moules sont manipulés par jour, chaque moule faisant en moyenne 2500 kg. La FMGC dispose de 33 ponts roulants de 500 kg à 30 tonnes et de chariots élévateurs de 1,5 t à 20 tonnes.
A côté de la FMGC, une autre société, filiale dénommée Euro-mécanique, assure la finition des pièces telles que les souhaite le client. Elle emploie 14 personnes qui mènent des machines à commandes numériques. Les salariés sont hautement qualifiés (au moins le baccalauréat professionnel). Le chiffre d’affaires a été de 7,5 MF en 1997.
gérard Riflet
Cette histoire de la FMGC c’est finalement le combat d’un homme : gérard RIFLET. Il n’est pas un fils de riche, son père était manutentionnaire à l’usine Huard. Lui-même est entré en apprentissage dès 14 ans à la fonderie.
Titulaire d’un CAP de mouleur, il a suivi des cours du soir pour obtenir le Brevet professionnel. Il a travaillé 17 ans chez Huard (13 ans en tant que mouleur et 4 ans au Bureau des méthodes), a milité à la CGT comme adhérent puis comme délégué. Il est entré à 32 ans comme contremaître à la Fonderie Leroy-Ragneau.
En 1985, alors que la Fonderie allait déposer son bilan, il a repris à son compte le passif (600 000 F), avec l’aide de sa famille et malgré l’opposition des banques qui lui fermaient la porte au nez.
C’est que gérard RIFLET y croyait à sa fonderie, dur comme fer, dur comme fonte, et la suite lui a donné 6 fois raison : il a multiplié le chiffre d’affaires par 6 et le tonnage par 6, et même les salariés par 6.
Maintenant, dans un an, c’est une retraite bien méritée qui l’attend. Souhaitons que l’entreprise continue à se développer à la satisfaction générale.
En septembre 2002 : Trophées de l’ADIC :
Ecrit le 17 décembre 2003 :
FMGC fonderie et mécanique générale
« Nous ne communiquons pas souvent sur les succès de notre entreprise » dit Pascal MOREAU directeur de la FMGC, installée sur le site de Hochemie à Soudan. Or cette entreprise, avec trois autres, vient de recevoir le Trophée National des Entreprises Propres et Economes, organisé pour la dixième fois par l’ADEME (association pour la défense de l’environnement et la maîtrise de l’énergie). Ce trophée a été attribué à la suite d’un investissement de 3 millions d’euros, réalisé par la FMGC, pour le traitement du rejet des gaz. « Nous évitons ainsi le rejet de 700 tonnes de gaz à effet de serre et nous avons constaté la disparition de poussières sur les véhicules à proximité de l’entreprise ». De plus ce nouvel équipement permet à la FMGC de réaliser des économies de coût d’énergie ... et de faire bonne figure devant des clients qui demandent de plus en plus le respect des normes de pollution. La technique novatrice utilisée par la FMGC sera sans doute imposée par les normes européennes dans les 5 ans à venir.
La FMGC emploie 290 salariés et produit 70 000 tonnes de contrepoids par an, pour des clients comme Caterpilllar, Manitou, Toyota, Volvo, etc.
Ecrit le 23 juin 2004 :
La FMGC investit
A l’occasion d’un départ en retraite, M. Pascal Moreau, PDG de la FMGC (fonderie et mécanique générale castelbriantaise), a fait le point sur l’évolution de l’entreprise, au 19 juin 2004.
Pour lui : " La renommée de l’Entreprise la conduit à avoir depuis quelques mois un niveau d’activité très soutenu. Cette situation la conforte dans le choix des investissements en cours d’installation. L’année passée l’entreprise a produit près de 80 000 t de contrepoids pour un chiffre d’affaire de 45 millions d’euros. L’effectif est de 302 salariés auquel s’ajoute une vingtaine d’Intérimaires.
Cette année, les investissements lancés atteignent un niveau jamais réalisé à la FMGC, puisqu’ils représentent plus de 8,5 millions d’euros.
Le plus spectaculaire, aujourd’hui, c’est l’installation d’un cubilot d’une nouvelle conception qui va permettre d’augmenter la capacité de production de 20 à 30 %, et pérenniser l’activité par sa capacité à fondre tout type de matières ferreuses, sachant que les matières utilisées actuellement ( vieilles fontes) se raréfient de plus en plus.
L’autre partie du programme d’investissement démarrera en septembre, quand la nouvelle fusion sera opérationnelle, et consistera dans une ligne de refroidissement et grenaillage automatique pour la gamme des petits et moyens contrepoids.
Ainsi plus de 30 M€ d’investissements ont été réalisés durant les 6 dernières années pour améliorer l’environnement, les conditions de travail, la capacité et la compétitivité de l’Entreprise.
Coté environnemental : FMGC est en cours de certification ISO 14000 (norme internationale en terme d’environnement) « M. Moreau ajoute : » Coté social : Nous arrivons au terme d’un accord d’entreprise signé en 1999 dans le cadre de la réduction du temps de travail. Nous travaillons depuis plus d’un an, avec les Salariés, à l’élaboration d’un nouvel accord d’Entreprise qui définira les grandes lignes de la politique FMGC ainsi que son fonctionnement pour les 3 prochaines années : temps de travail, intéressement, rémunérations, investissement, développement. Tout ceci devrait conforter la FMGC dans sa position de leader dans la conception et la production de contrepoids. "
Le point noir de la situation se situe dans une crise sans précédent sur les matières premières (matières métalliques et coke). La crise sur le coke est principalement liée à la pression chinoise qui a conduit à la fermeture de la plupart des cokeries européennes. Cependant, la Direction de l’Entreprise est confiante
Au 15 décembre 2004 :
Ecrit le 2 février 2005 :
Changement de tête à la FMGC
Dans un communiqué M. Pascal Moreau fait savoir qu’il passe les rênes de la fonderie FMGC de Soudan, à M. gérard Thuet à partir du premier février 2005.
M. Thuet est ingénieur, il a 47 ans,
et a exercé des responsabilités de Production et de Direction dans les Groupes Corning (Nemours),
Thomson (Angers) et Valeo
( Châtellerault).
Parallèlement, Pascal Moreau
prendra la direction technique fonderie du groupe Farinia.
Depuis 7 ans, M. Moreau estime que, sous sa direction, la FMGC a changé de visage et de dimension et qu’il a permis à la société d’acquérir ce qui se fait de mieux au plan technologique dans les domaines de la fusion, le moulage, la finition
4 janvier 2006
Projet d’extension de la FMGC :subventions
7 septembre 2006 :
FMGC : la FMGC (fonderie et mécanique générale castelbriantaise)souhaite étendre son atelier de peinture et embaucher 15 personnes (dont 2 salariés issus de publics prioritaires). dépense envisagée : 800 000 euros. Le Conseil Général lui attribuera une subvention de 92 160 €. Par ailleurs, en raison de l’embauche de 2 salariés prioritaires, le Conseil Général accordera 20 000 € ou 30 000 € supplémentaires.
Ecrit le 20 septembre 2006 :
La FMGC souhaite étendre son atelier de peinture et embaucher 15 personnes (dont 2 salariés issus de publics prioritaires). dépense envisagée : 800 000 euros. Le Conseil Général lui attribuera une subvention de 92 160 €. Par ailleurs, en raison de l’embauche de 2 salariés prioritaires, le Conseil Général accordera 20 000 € ou 30 000 € supplémentaires.