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Yves Cosson est décédé le 10 mars 2012, à l’âge de 93 ans
Ecrit le 8 octobre 2008
né natif, y revenant

Yves Cosson est né à Châteaubriant en avril 1919, au 8 rue de Couë ré. Sous sa tignasse blanche, l’homme est encore bien vert, son regard brille de malice et les poèmes éclosent chez lui comme les fleurs au printemps.
Professeur à Nantes, au lycée Victor Hugo d’abord, il enseigna ensuite à la Faculté des Lettres. Un ancien élève raconte « direct, dynamique, chaleureux, attentif aux autres. Qui assistait à ses cours découvrait vite que la passion de la poésie l’habitait et qu’il tenait à la partager ».
En retraite à Nantes, il lui arrive de revenir à Châteaubriant, au moins par la pensée. On lui doit par exemple tous les textes qui accompagnent le livre « Regards sur une ville » publié par l’Office de Tourisme en 2007.
Le passionné de communication et de poésie est aussi un grand poète, « Ã l’intersection du rêve et de la réalité ». Il chante Nantes, et l’infini, Châteaubriant et les Cycles de Vie, l’Ile Nue et le Ver Luisant « l’amour de la vie et de la liberté, l’amour de l’amour, la valeur infinie de chaque vie » une poésie toujours changeante, souvent inattendue, écrite au gré des sensations et des émotions.
Le 14 octobre 2008, Yves Cosson revient, il s’offre à Châteaubriant pour raconter ce qu’est cette ville pour lui : le père serrurier, le marché des Terrasses du temps où « la place embaumait le goret », les laveuses de la Torche et la Foire de Béré. Evoquera-t-il la Porteuse de pain et les Manouches sous la pluie ? l’automne à Choisel ? La croix du pas du diable et la rue de Couë ré ?
Pique et pique et colégramme, Les lilas de muraille Se marieront avec les ramoneurs ... " Le vieux poète qui vous salue Vous offre les clés de nos vies Les clés de notre belle ville Oui brillante, elle fut brillante, Elle continuera, car il n'y a pas de vie, Pas de ville sans amour "
Mardi 14 octobre - 14h30
Ecrit le 15 octobre 2008

Tourne la meule garçon J'aime les étincelles Ne les prend pas qui veut .
Le 14 octobre 2008, Yves Cosson revient, pour raconter ce qu’il a connu de cette ville en près de 90 ans. Le Château des Terrasses, et la Maison Brûlée, la Foire de Béré, « les Orgues de Barbarie ricochant sur la nuit de Septembre », et le quartier de Vannerie, la rue de Couë ré, la rue Tournebride et l’étang de Deil, et les mains d’ouvrier de son père. Histoire des jours heureux, histoire des temps de guerre ...
Mains de mon père comme bat-draps Mains d'ouvrier, mains de manant Belles et fortes comme des continents () Paumes râpeuses, doubles pages Du seul livre de vie qui vaille .
Mardi 14 octobre 2008 - 14h30 au théâtre de Verre à Châteaubriant
Ecrit le 7 janvier 2009
La présentation d’Yves Billard
(faite le 14 octobre 2008)
Un marchand de courant d’air littéraire ... Un homme de plume Oui un poète ! comme Cadou Comment s’appelle-t-il ?
Cosson, Cosson, Cosson ...redit l’écho sous le pont de Chécheux...
Un maître en littérature, un maître en poésie, un maître en humour, pétri de malice et d’humanisme qui ne s’est jamais remis du miracle du Bon Dieu de Pitié à Béré, comme il se plaît à le raconter.
Qui est Cosson ? Yves Cosson est né le 21 avril 1919 au 1er étage du 8 rue de Couë ré à Châteaubriant, un lundi de Pâques. Il neigeait.Son père est artisan mécanicien en cycles, armes, machines à coudre. Sa mère est couturière et modiste.
Il fréquente l’école communale des Terrasses, le primaire et le cours complémentaire, puis intègre l’Ecole Normale d’instituteurs de Savenay et ensuite Rennes. Il terminera ses études littéraires à l’école Normale Supérieure de St Cloud, la voie royale de la littérature où il obtient son professorat (promotion 39-46 ! comme il le dit souvent). Cette promotion exceptionnelle durera 7 années à cause de la grande fracture..
La guerre, en effet, lui volera sa jeunesse. Mobilisé en 1939, il sera fait prisonnier en 1940, subira la captivité en Allemagne au Stalag X1B dans le Hanovre. c’est là qu’il découvrira « l’homme dans tous ses états ».
A son retour en 1945, il côtoie à Châteaubriant le poète René Guy Cadou, le sculpteur Jean Fréour, les peintres Yves Trévédy et Guy Bigot. Il rencontre à cette époque Gabrielle Leroy dont le père, Modeste Leroy, est moniteur des Voltigeurs.
Il épousera Gaby en juillet 1946, ils auront deux enfants, Yves-Marie et Annaïg et c’est à Gabrielle qu’il dédiera toute son œuvre. Le premier poème de son premier recueil édité chez Debresse en 1955 : « A Cloche cœur » lui sera consacré :
" qu'y a-t-il entre Toi et Moi Une Jacinthe au coeur d'azur () qu'y a-t-il entre nous Deux enfants Un anneau Dans les rues de la Ville Le soleil sur notre ombre Et Dieu vivant Enseveli dans le regard des passants ".
Professeur de Lettres au Lycée Victor Hugo de 1946 à 1964, puis enseignant à la Faculté des Lettres de Nantes de 1964 à 1984, professeur honoraire, écrivain, membre de la Société des Gens de Lettres, il a collaboré à de nombreuses revues littéraires. Essayiste et critique d’Art, sociétaire de l’association Internationale des Critiques d’Art, secrétaire général honoraire de l’académie de Bretagne et des Pays de Loire son bouillonnement littéraire a débouché sur plus de 500 poèmes regroupés dans plus de vingt recueils publiés entre 1958 et 2006 dont les derniers : Les miroiteries de l’Infini : Nantes, au cœur : désir des Iles : Le temps haletant.
Il a écrit les textes d’un certain nombre d’ouvrages :
– « La Belle Babel » avec des illustrations du peintre Alain Thomas et une préface de Thomas Narcejac en 1979
– « La découpe du Ciel » en 1985
– « Oiseaux » en 1987
– « Les Vitraux de la Cathédrale de Nantes » en 1997
– « La Littérature en Loire Atlantique » en 1998
– « La Cinquième Saison, Nantes, ses jardins, ses rues, ses floralies » en 1999
sans oublier « Le Vieux Châteaubriant par l’image » en 1977 et « Regards sur une Ville » en 2007
L’œuvre d’Yves Cosson est considérable, sa poésie est tantôt un jeu de mots : tantôt un cri : tantôt une prière. Elle est riche de cette relation de cœur à cœur : au cœur de la Vie : au cœur du Monde : au cœur des Etres.
Ce cinéaste du langage n’a d’autre ambition que d’exprimer l’amour de la Vie et d’aider les autres à vivre mieux. Sa poésie est un vaste chant d’amour et d’espérance envers la Famille, Dieu, le Pays natal.
La terre de son triangle des Bermudes collée à ses semelles est omniprésente dans ses écrits :
– Châteaubriant, la Terre natale
– Nantes, la Ville
– Penthièvre et Piriac, la Mer
Je ne suis pas un grand voyageur,
aime-t-il à dire, mais la poésie nous fait voyager et nous donne la possibilité de rêver et de nous émerveiller.
Nantais, certes, mais éternellement Castelbriantais, Yves Cosson s’est toujours réjoui de revenir à la source, y retrouvant ses bonheurs d’enfance :
Sur les Terrasses, la place embaumait le goret ; son vieux quartier revêche, son vieux quartier de Vannerie ; la rue de Couë ré du gamin galoché et la Foire de Béré...
Si le poète n’a pas oublié Châteaubriant, « né, natif y revenant » comme il aime le dire, sa ville natale sait lui conserver la place qui lui sied, celle du cœur.
« Aussi je suis très heureux d’accueillir dans ce théâtre de Verre, Yves Cosson, le Colporteur de Merveilles » a dit Yves Billard.
Petite Ode au Gui l’an 9
Sous les boules de gui au son des cornemuses Saluons l'année qui vient apporter le Bonheur Oui, que l'année soit lisse comme un oeuf d'oiseau de paradis, Celui qui chanta le tout premier matin du monde. Et moi le vieil aède j'ai fréquenté pour vous Les prophètes barbus détenteurs du Grand Livre Et je m'assoupissais sur leurs grimoires obscurs Alors le rêve promis sur les prairies dormantes Baignait terres et mers d'un clair lait de douceur Le loup habite avec l'agneau Le veau et l'ourse se délectent du miel d'abeilles Les ravins de la mort sont comblés La mort elle-même s'est brûlée au grand soleil d'éternité Car c'est l'amour enfin qui règne au Pays de Beauté Avec au coeur la tendresse et la Paix Sources vives des larmes et de secrète Joie Noël 2008 et Premier de l'an 2009
Yves Cosson est décédé samedi 10 mars à Nantes, à l’âge de 93 ans. Poète, il a chanté le Châteaubriant qu’il aimait (et inspiré la « promenade en histoire » de 2011), la beauté du monde et l’amour de son épouse et du genre humain. Il a laissé une importante œuvre poétique et des livres de souvenirs. Il respirait l’enthousiasme et la joie de vivre.

Il avait pu faire des études grâce aux hussards de la république de l’Ecole des Terrasses qui avaient détecté les possibilité de cet enfant de marchand de vélos. Il a été le premier Castelbriantais reçu à Normale sup en 1939...Ã l’âge de 20 ans. Quelques semaines plus tard, c’était la guerre , il a été fait prisonnier comme aspirant et envoyé en Allemagne . Il a intégré Normale en septembre 1945 et il a fait une scolarité spéciale étant donné les circonstances avant de devenir prof de lettres à Nantes puis à la fac de lettres. Il a été le prof d’environ 15000 élèves et étudiants qui l’adoraient car ils les aimaient. IL a eu pour élève Paul Louis Rossi et Jean Rouaud (prix Goncourt) et beaucoup d’autres...
Enterrement Mercredi 14 Mars 2012 à 11h à Saint Nicolas de Nantes
Inhumation à Châteaubriant le même jour à 15h30 au Cimetière de Béré.
C’était le Castelbriantais le plus célèbre...
La photo a été faite par Xavier ménard.