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Ecrit le 30 juin 2010
Un petit rappel historique s’impose sur cette fête de la musique, instituée par Jack Lang, ministre de François Mitterrand en 1982. Cette fête, correspondant au solstice d’été, doit permettre à tous les musiciens amateurs de se produire dans la rue, à leur gré.
En 1982 dans notre bonne ville de Châteaubriant, cette fête de la musique, idée de gauche (ne compromettant en rien les intérêts des possédants et des nantis), ne suscite pas d’enthousiasme particulier chez les édiles municipaux de l’époque. On pouvait cependant s’attendre, avec l’existence d’une pépinière de musiciens dans l’école de musique, et l’importance de musiciens amateurs au sein de l’harmonie municipale, à une prestation collective ou individuelle appréciable. Mais il n’en fut rien ou si peu. A cette époque aucun événement musical ne sort des sentiers battus. Tout doit avoir l’aval de la municipalité, rien ne se fait hors de la sphère « municipale, école de musique, harmonie municipale ». Les professeurs de l’école de musique pouvaient inciter leurs élèves à se produire, mais la crainte de ceux-ci de déplaire au « château » fut plus forte que l’amour de la musique. Quant à l’harmonie municipale, elle est aux ordres du « château » depuis de longues années.
Malgré tout, un professeur de l’école de musique, au tempérament plus frondeur, et qui a mis sur pied une petite formation de jazz dans le style Big Band, en dehors bien sûrde toute structure municipale, a sauvé l’honneur. Avec son groupe de musiciens amateurs, il décide de se produire rue Porte Neuve mais, soucieux toutefois des convenances et de respecter la légalité, il demande l’autorisation de jouer sur la voie publique. Au « château », on tergiverse, on fait traîner. Enfin à 20 h l’autorisation tombe par la voix de Mme Erraud, première adjointe.
Rue Porte Neuve la foule est dense, on se presse autour du Big Band qui démarre son concert. Rue Aristide Briand, un peu plus tard, une violoniste se lance seule sur le trottoir. Un petit groupe de guitares électrique tente également l’expérience, vite prié par la police municipale de plier les instruments afin de ne pas troubler le sommeil du Bourgeois et tomber sous le coup de tapage nocturne.
Dès le début du concert de jazz rue Porte Neuve, le premier magistrat de la commune, ostensiblement, déguste un verre à la terrasse du Café des Sportifs. Il ne traversera pas la Place de la Motte pour « honorer » de sa présence cette première fête de la musique. Le professeur au tempérament frondeur paiera quelques temps plus tard son initiative hardie par un licenciement lors du premier « dégraissage » des effectifs de l’école de musique.
Les années ont passé, cette fête de la musique a gagné en notoriété, elle est devenue internationale. Autres temps, autres moeurs, une nouvelle équipe municipale a inscrit dans son programme électoral, entre autres ; « Redynamisation de la fête de la musique ». On assiste au déplacement de la fête pour un vendredi ou un samedi. Châteaubriant n’innove pas sur ce déplacement du solstice d’été : bon nombre de petites communes dépourvues de musiciens, mais soucieuses elles aussi d’animer leur bourg, invitent des orchestres à se produire en les rémunérant. Les amoureux de la musique ne s’en plaindront pas, mais là on met le doigt dans l’engrenage du mercantilisme débridé, la fête de la musique devient « la fête à la merguez » et aussi la fête aux décibels. Des orchestres, des groupes divers « cachetonnent » plusieurs soirées de suite ici ou là .
Châteaubriant qui se doit de « redyna-miser » cette journée ou soirée musicale, affiche un nombre impressionnant de groupes, une trentaine en 2010, diantre ! Les Castelbriantais sont heureux, ils se paient leur fête de la musique, le budget municipal consacré à cette occasion n’est pas négligeable (1).
Mais que deviennent nos musiciens amateurs dans cette course à l’esbroufe, étant entendu que la municipalité doit encadrer, imposer les emplacements, les plages horaires, ce qui est évident quand on voit, comme sur la place Ernest Bréant, un déballage d’enceintes de sonorisation plus que pléthoriques, il est difficile d’imaginer un groupe de musiciens jouant d’instruments acoustiques, voire une chorale, de pouvoir se produire à proximité.
Nos amateurs, eux dont ce doit être la fête, ont tendance a être programmés dès 19h30, à cette heure quelques badauds déambulent, la grosse majorité des Castelbriantais commence à arriver vers 21 h. Les groupes phares qui cachetonnent sont programmés aux heures d’affluence. c’est ainsi que cette année, l’harmonie municipale et la batterie-fanfare , quarante à cinquante musiciens réunis, s’adonnent à leur art devant 12 à 15 spectateurs (je les ai comptés, hors épouses ou enfants de musicien), soit, depuis 10 ans, environ 150 spectateurs quand même !
Je pense qu’il serait temps, pour reprendre un thème très en vogue, de revenir aux fondamentaux. Il est très possible d’harmoniser et de « mixer » l’alternance entre groupes amateurs et semi-pros, voire pros et pour le plaisir de tous. Si les amateurs ont beaucoup de plaisir à jouer entre eux, la musique est un moyen d’échange et de partage d’émotions qui ne peut se réaliser qu’entre les musiciens et le public ou auditeurs.
G.Alliot
(1) nous n’avons pas encore les chiffres pour 2010, mais par exemple, en 2004, la fête de la musique avait coûté 17 266 €. En 2010, pour 10 groupes, la somme se monte à 9957,84€, sans qu’on sache encore ce qu’il faudra y ajouter pour les autres groupes.
Ecrit le 30 juin 2010
Le violon de la détresse
Excellente ambiance à la Com’Com’ du Castelbriantais, ce qui n’est pas pour étonner nos lecteurs à qui nous avons déjà parlé du comportement dictatorial d’un haut responsable administratif (voir notamment au 11 juillet 2007). Eh bien ça ne s’arrange pas : selon Ouest-France du 25 juin 2010, Mme Peyrache, professeur au Conservatoire , l’accuse d’entretenir un climat délétère, et porte plainte contre lui pour faux, usage de faux et usage frauduleux de signature. Elle dit être empêchée de mener à bien ses projets artistiques avec les enfants. Par exemple elle n’a pu donner la possibilité aux élèves de suivre un stage de violon et d’alto pendant les vacances d’été, gratuit et sur son temps de congé !
Sur ce point au moins Alain Hunault est d’accord : « c’est comme si un enseignant demandait à occuper un établissement scolaire pour donner des cours pendant les vacances ». Même des cours gratuits ? M. Hunault parle du « compor-tement inhabituel » de Mme Peyrache. « Le directeur général des services ne peut vivre une telle situation de harcèlement » dit-il . De nombreux salariés de la Com’Com’ boivent du petit lait : le harcèlement se retourne contre son auteur ? Inouï !