Ecrit le 15 février 2012
Dans La Mée du 23 février 2011 nous avions parlé duredécoupage des zones d’emploi dans les Pays de Loire. Un article de l’INSEE apporte des précisions voir ici
Le nouveau découpage des zones d’emploi prend en compte les grandes évolutions des marchés du travail locaux depuis une vingtaine d’années : allongement des déplacements domicile-travail, rayonnement croissant des grandes agglomérations, diminution de l’activité des territoires les moins dynamiques.
Ainsi, dans la Région, les zones urbaines et périurbaines autour de Nantes, d’Angers et du Mans s’agrandissent-elles de façon sensible. La zone d’emploi de Nantes, s’étend maintenant au Nord sur l’ancienne zone de Châteaubriant et compte près d’un million d’habitants. En revanche, la zone d’emploi de Châteaubriant a été resserrée et ne compte plus guère que 35 000 habitants.
L’INSEE explique : « les petites zones d’emploi rurales redécoupées (Châteaubriant, Segré, Mayenne, Les Herbiers, Fontenay-le-Comte, La Ferté-Bernard) se rétractent du fait de l’influence croissante des grandes zones urbaines voisines sur la population en âge de travailler ». L’INSEE signale en outre que « la situation professionnelle des jeunes et des femmes est fragile dans la zone d’emploi de Châteaubriant »
Une autre étude de l’INSEE classe Châteaubriant dans les pôles secondaires, en expliquant : " Depuis 1962, ces territoires n’ont jamais connu de dynamique démographique. Malgré un coût du foncier bien moins élevé qu’ailleurs et la présence d’emplois sur place, leur population stagne. Le rythme de construction de nouveaux logements est très faible ; il y a peu de logements récents et beaucoup de logements vacants. La superficie moyenne de terrain par logement a beau être importante, la consommation foncière récente, rapportée aux superficies des communes,
est infime « . » Ces territoires pâtissent manifestement de leur éloignement des grands centres urbains. Cet éloignement a, par ailleurs, parfois contribué à leur forger une image difficile à contrecarrer. La population est plutôt âgée, les revenus sont faibles, et les ménages à bas revenus nombreux ; le logement social est d’ailleurs assez développé. Il y a peu de cadres ou de professions intermédiaires parmi les actifs « . » Le taux d’emploi de la population des 15-64 ans est plutôt faible. Pourtant, du fait de la présence de pôles d’emploi secondaires, il y a quasiment autant d’em-plois que d’actifs résidents. Ainsi, le nombre d’actifs amenés à travailler dans une autre commune est réduit, comme les trajets domicile-travail. L’équipement en automobiles (1,3 voiture par ménage) est d’ailleurs plutôt faible "
Article sur la dynamique démographique
Dis-moi où tu vis, je te dirai qui tu es
Dans une autre étude, l’INSEE estime que le lieu de résidence apparaît comme un marqueur social. Ainsi, les cadres sont largement représentés dans les pôles urbains, et plus particulièrement dans les villes-centres, alors qu’ils sont sous-représentés dans les espaces périurbains et ruraux. Leur niveau de revenu leur permet le plus souvent de choisir leur lieu d’habitation et de se positionner dans les zones où le marché de l’emploi est favorable.
A contrario, le coût du foncier contraint une frange de la population aux revenus plus modestes ou moyens de s’éloigner des pôles. Cela peut engendrer des problèmes d’accès à l’emploi () La présence des ouvriers est surtout marquée dans les espaces ruraux, et, dans une moindre mesure, dans les couronnes périurbaines ; les ouvriers sont en revanche sous-représentés dans les pôles urbains .
Les mouvements de population observés en Pays de la Loire, comme sur de nombreux autres territoires métropolitains, recèlent une logique ségrégationniste. Ainsi, les familles aisées viennent principalement s’installer dans les espaces où elles sont déjà le mieux représentées ; de leur côté, les familles de classes moyennes s’implantent quasi exclusivement là où elles sont les plus nombreuses, les plus démunies n’ayant parfois pas d’autres choix que les quartiers défavorisés.