Ecrit le 13 août 2014
léonard Peltier
West Country ! Ce mot « country » évoque des musiques, des ambiances...(1) Mais qu’est-ce vraiment ? « Style de musique populaire propre à la population blanche du sud-est des États-Unis, apparu au début des années 1920. » C’est donc une musique de colons qui se sont retrouvés, ont mélangé leurs cultures pour faire cette musique dansante, diverse et vivante. C’est pourquoi à Châteaubriant, nous avons eu des rodéos, des messes, des danses et un village indien avec quelques conférences non détaillées sur la culture amérindienne. Mais saviez-vous que celui que l’on surnomme le Mandela amérindien est encore en prison ?
Cela fait plus de 38 ans que léonard Peltier est emprisonné. « Le 26 juin 1975, deux agents du FBI pénètrent la réserve indienne de Pine Ridge dans le Dakota du Sud, à la recherche d’un suspect à la suite de l’attaque de deux ranchs voisins. Au cours de l’intervention, une violente fusilla-de éclate entre le FBI et plusieurs Amérin-diens. Les deux agents fédéraux ainsi qu’un jeune de la réserve sont tués. Pour le double-meurtre, trois personnes sont inquiétées, dont Leonard Peltier. Après une fuite au Canada, il sera arrêté en 1976 et extradé vers les Etats-Unis. La Justice américaine ne retiendra que Leonard Peltier comme coupable des homicides, et le condamnera à deux peines de prison à vie. »
Outre le fait qu’il nie les faits depuis le début, de nombreux observateurs inter-nationaux jugent son procès comme injuste voire truqué. Les lois auraient été bafouées autant durant le procès qu’avant celui-ci. Tout paraît bancal, les témoins, les preuves... Certains documents du FBI ont même été déclassés depuis le procès.
Les soutiens sont nombreux et certains glorieux : Nelson Mandela, Desmond Tutu, le Dalaï Lama ou encore le sous-commandant Marcos, mais aussi des institutions comme les Parlements européen, belge, italien, le Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’homme Cet Indien fut nominé six fois au prix Nobel de la Paix. Amnesty International le considère comme un prisonnier politique, qui « devrait être libéré immédiatement et sans condition ».
Pour autant, ni les demandes de révision de son procès, ni les recours en grâce auprès des présidents successifs, ni les nombreuses pétitions et campagnes de soutien n’ont porté leurs fruits. Ainsi, si rien ne bouge, il ne pourra être libéré avant ses 100 ans. S’il vit jusque là , car à 70 ans, le grand-père « terroriste » est bien malade (diabète, dents...) et ce n’est pas le traitement à coup de cellule d’isolement parce qu’il se fait tabasser, d’ « oublis » de médicaments qui vont l’aider. Deux camarades sont donc venus à Paris et en Bretagne, au festival Mamm Douar notam-ment, pour faire entendre leurs luttes et récolter de l’argent pour essayer de faire un recours en grâce. La justice étant payante il leur faudrait rien qu’au départ 50 000 dollars.
Voici un extrait de son livre « Ecrits de prison »
Nous naissons tous innocents.Nous devenons tous coupables.Dans cette vie tu deviens coupable d’être toi.Être soi-même, c’est ça le péché ’’aboriginel’’Le pire de tous les péchés.c’est un péché que l’on ne te pardonnera jamais.Nous les Indiens sommes tous coupables,Coupables d’être nous-mêmes.On nous enseigne cette culpabilitédès la naissance.Nous l’apprenons consciencieusement.A chacun de mes frèreset à chacune de mes soeursJe dis,Sois fier de cette culpabilité.Tu n’es coupable que de ton innocence,d’être toi-même,d’être indien,d’être humain.Être coupable te rend sacré.
.Signé : PL