SICTOM (06)
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10 ans aux Brieulles
15 octobre 2005 : un site bien rangé, très propre, pas de détritus qui traînent ou volent au vent, pas d’oiseaux venant picorer les déchets ménagers mis dans les « casiers » : le centre d’enfouissement technique (CET) des Brieulles à Treffieux, est le seul de son genre en Loire-Atlantique et un modèle pour tout le monde.
Lors de l’inauguration de ce site (public) le 28 octobre 1995, M. de Charette, alors Sous-préfet, lançait aux personnes encore sceptiques sur le niveau de nuisance : « Vous verrez, ces lieux seront tenus si propres, qu’on pourra y pique-niquer ». Hé bien, le pari est tenu... non seulement on y pique-nique, mais on y a aussi fait le fête les 15-16 octobre 2005 dans le cadre du festival « Graines d’Automne ». Plus d’un millier de personnes sont venues visiter.
Le président René Philippot, qui a consacré tant d’énergie et de passion à ce dossier, a expliqué que l’attitude « à produire moins de déchets, à bien les traiter, à mieux les trier, pour mieux les recycler », est du même esprit que les actions concernant ce qu’on appelle le développement durable, « la recherche de matériaux de construction plus sains, de sources d’énergie non polluantes et renouvelables, de cultures plus respectueuses de la nature, pour une alimentation plus saine ».
Retour sur 10 années
Depuis 10 ans, sur le centre des Brieulles, « sous l’oeil vigilant des administrations et de la population », les élus ont « réconcilié le déchet avec l’environnement ».
Il faut dire qu’au début des années 90, lorsque le projet a pris corps, il était fait n’importe quoi... sans aucun respect de la nature, pas plus que des populations voisines et sans souci des conséquences futures. Oser affirmer qu’il était possible de pratiquer l’enfouissement en respectant l’environnement et en s’engageant dans le tri sélectif par l’usager, apparaissait complètement irréaliste.
Alors dans ce contexte de méfiance, les difficultés et les oppositions n’ont pas manqué, bien avant l’ouverture et quelques années après... « tant que nous n’avions pas fait nos preuves » redit René Philippot.
A l’époque l’opinion publique, et même certaines administrations, ne voyaient l’avenir que dans la généralisation de l’incinération. Le feu purificateur allait tout résoudre ! [on n’avait pas encore découvert la pollution par les dioxines, autour des incinérateurs]. Inutile de proposer le tri et le recyclage et surtout il ne fallait plus parler d’enfouissement (méthode archaïque et dépassée criaient certains).
Après le dépôt du dossier réglementaire en 1991, les élus locaux attendront l’arrêté préfectoral pendant plus de trois ans jusqu’en mai 94.
Bâtons dans les roues
Même, parmi certains élus, les réticences se manifestaient et jetaient force bâtons dans les roues !... Faut-il rappeler, que la subvention du Conseil Général, pour les travaux de première installation, n’a été accordée qu’après le coup de force du conseil du SM CNA (1) refusant de voter son budget et menaçant de démissionner s’il ne recevait pas de réponse.
La demande était bloquée depuis plusieurs mois et le président Luc DEJOIE a dû faire preuve d’autorité pour l’accorder. L’arrêté de subvention prévoyait une clause de remboursement, au cas où ce CET ne s’inscrirait pas dans le plan départemental.
Bien sûril a été inscrit tout de suite !
Le modeste CET (1) de 5.000 tonnes au lieu-dit « Les Brieulles » à Treffieux venait contrarier le quadrillage des incinérateurs prévus dans chaque petite région.
En évoquant cette pénible période, René Philippot a rendu hommage à son prédécesseur Eugène LEBLAY aujourd’hui disparu. « Son calme et sa ténacité nous ont permis de survivre. J’y associe également tous ceux qui ont travaillé avec nous, élus ou non élus. »
Depuis, les choses ont bien changé, mais il faut rechercher dans ces attitudes négatives les raisons du retard du département de Loire-Atlantique : « depuis 10 ans, aucun autre centre de stockage n’a été ouvert et chaque année nous envoyons des milliers de tonnes vers les départements voisins, par des transports coûteux, polluants et encombrants donc dangereux ».
La recherche de sites nouveaux
Face à cette situation, René Philippot a salué la nouvelle politique départementale consistant à traiter nos déchets sur notre territoire. « Elle portera ses fruits, si des groupes d’élus acceptent de s’engager à trouver des sites par l’intermédiaire d’une bonne communication avec les habitants et tous les élus des communes intéressées. »
C’est ce qu’a fait le SM CNA sur les sept communautés de communes (45 communes) qui le composaient. Après examen des 37 propositions communales ou intercommunales, une étude géologique sommaire a été réalisée sur 13 sites, y compris sur les 8 ha d’extension de Treffieux. Six ont été éliminés, jugés inaptes pour une telle installation. Cinq seront mis en réserve dans les plans d’urbanisme pour les 100 ans à venir.
Un seul, celui des « Landes des Courtillères » à Savena, a été choisi pour sa qualité et sa situation. C’est lui qui sera ouvert en premier. Les discussions sont en cours avec les propriétaires et les exploitants pour l’achat des terrains, ainsi qu’avec les riverains.
« Nous voulons avancer dans la clarté avec tous et dans un esprit de justice et d’équité. Je suis persuadé que nous parviendrons à nous entendre, mais ces démarches sont longues. Après l’achat, on aura l’étude réglementaire, les délais de l’instruction administrative, l’enquête publique, le conseil d’hygiène et l’arrêté de Monsieur le préfet. Pour être opérationnel, nous comptons de 3 à 5 ans. »
C’est alors que le SM CNA sera en mesure de traiter l’ensemble des déchets ménagers de son territoire sur deux sites de taille humaine, contrôlables : Treffieux et Savenay de capacité avoisinant chacun les 20.000 T.
Une solution d’attente a été envisagée : demander, pour le site des Brieulles, en même temps que l’extension géographique, une augmentation de tonnage à 45.000 tonnes pendant une durée maximum de 5 ans.
« Cette proposition nous paraît possible, parce qu’il y a eu un effort de recherche et qu’un site à Savenay est à l’étude. La solidarité doit aller dans les deux sens et les tonnages pourront se rééquilibrer, après l’ouverture de Savenay »
Nouvelles adhésions au SM CNA
Au 1" janvier 2006 les communautés de communes de Loire et Sillon, Pontchâteau et St Gildas des Bois adhéreront au Syndicat Mixte Centre Nord Atlantique.(SM CNA)
Dans un premier temps, pour ne pas pénaliser les anciens adhérents chaque communauté de communes nouvelle paiera le surcoût d’expédition à Laval (transport et transfert et 25€ par tonne). Le tarif unique s’appliquera lorsque l’ensemble des tonnages viendra aux Brieulles.
Pour les déchets recyclables, le centre de tri, ouvert depuis décembre 2000, sera en mesure, après quelques aménagements, de traiter les emballages des 123.000 habitants.
La mise en place du centre de stockage à Savenay reste le projet principal à 3-5 ans, mais un autre projet tient à cœur des élus : le compostage de la matière organique provenant des ordures ménagères.
« Pour nous, qui sommes en campagne, c’est le juste retour à la terre, de ce qui lui a été prélevé. »
Actuellement, le déchet dit « ultime » contient cette matière organique. Elle est enfouie. Ce n’est pas satisfaisant, c’est elle, qui provoque des traitements coûteux de gaz et de lixiviats. C’est elle la source possible et principale de pollution et d’odeurs qu’on maîtrise mais avec beaucoup de vigilance.
Humical
Alors pourquoi ne pas retirer cette matière organique ? C’est techniquement possible. Des essais ont été réalisés avec l’entreprise CHARIER. Le compost appelé HUMICAL non seulement est appréciable pour l’agriculture, mais il laisse un déchet ultime asséché et diminue le tonnage enfoui de 40 à 45 %.
D’autres procédés similaires existent aussi en France. « Nous avons visité une unité dans les Côtes d’Armor avec des prix de revient très compétitifs. Considérée comme projet » pilote « , cette unité de compostage a bénéficié de 70 % de subvention d’investissement. » explique René Philippot
Enfouir moins et encore mieux, avec un déchet plus élaboré, c’est augmenter la durée des sites ou c’est rattacher plus de population sur le même site.
Nous manquons de centres de stockage et l’incinération n’est pas souhaitable, surtout en rural. Le tri progresse, mais aura des limites en bio déchets... il serait souhaitable, que les élus départementaux s’intéressent à cette méthode et prennent des initiatives, pour encourager ce compostage à forme industrielle.
« Monsieur le président, je vous lance amicalement ce défi » a dit René Philippot à Patrick Mareschal, président du Conseil Général, « si vous le relevez, cela pourra entraîner d’autres collectivités et ainsi accélérer le processus d’indépendance territoriale. Là encore, nous voulons bien être les pionniers, mais nous avons besoin d’être confortés et financés au-delà des contrats de territoire, dans le cadre d’une expérience départementale. »
Le SM CNA poursuit ses actions sur d’autres filières de récupération. Par exemple il a organisé la collecte sélective du bois dans les déchetteries ce qui permet une valorisation au lieu d’encombrer les casiers en l’enfouissant.
En collaboration avec les pharmaciens la filière des produits de soins (piquants et coupants) est en marche. Demain, ce sera celle des déchets d’équipements électriques et électroniques.
L’information, la communication avec chaque famille est la clef de la réussite pour favoriser le tri, et diminuer la quantité de déchets .
Le SM CNA est chargé de coordonner cette communication et désire mettre en place les moyens pédagogiques pouvant permettre aux visiteurs et particulièrement aux scolaires de découvrir les gestes, tous les réflexes que devrait acquérir chaque usager.
Le SM CNA-Brieulles c’est,
au 1er janvier 2006 :
7 Communautés de Communes
123 900 habitants
38 000 tonnes de déchets
ménagers et encombrants par an
1200 tonnes d’emballages
2800 tonnes de papier
21 déchetteries
Seul centre de tri public de Loire Atlantique.
A la suite du discours de René Philippot, le président du Conseil Général a déclaré que, par les Contrats de Territoire, le Conseil Général apporterait une aide pour l’augmentation provisoire du Centre d’Enfouissement technique, pour l’amélioration du Centre de Tri et de la gestion des lixiviats et des biogaz, soit en tout 408600 € pour un total de dépenses de 1 362 000 €.
La Loire-Atlantique :
1 134 000 habitants
580 000 tonnes de déchets ménagers et encombrants
4 CENTRES DE TRI : Treffieux (le seul public), Châteaubriant (Barbazanges), Couë ron et Carquefou (privés).
Le député Ducoin, présent, n’a pas eu le loisir de prononcer le discours qu’il avait préparé.
– Organisateur de toutes les oppositions, il y a dix ans,
– chaud partisan de l’incinération pourvu qu’elle lui permette de développer des opérations « bâtons dans les roues »,
– il aurait été mal venu de l’entendre maintenant se féliciter de la réussite d’un CET qu’il a tant combattu.
La publicité nuit gravement à votre santé
Une bande dessinée sympa ... sur le tri sélectif
Ecrit le 8 janvier 2014
Biogaz à Treffieux (communiqué)
Les élus et les techniciens du SMCNA (Syndicat Mixte Centre Nord Atlantique), bien conscients des désagréments olfactifs rencontrés aux alentours du site des Brieulles à Treffieux, souhaitent apporter les précisions suivantes :
Depuis mars 2013, la valorisation des biogaz issus des alvéoles d’enfouissement est effective. Cette mise en place répond au double objectif de produire de l’énergie plutôt que brûler inutilement ces biogaz d’une part, d’autre part de limiter l’effet de la hausse importante de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (impact direct sur la facturation à l’usager du service public de traitement des ordures ména-gères).
Des investissements ont été réalisés afin de capter au mieux les biogaz à la source ; cependant un certain nombre de dysfonctionnements, mis au jour dans la période de réglages, font l’objet d’analyses et d’actions correctives en cours d’exécution pour éliminer les incidents sur le réseau de captage et de transport des biogaz :
- â–º reprise de purges sous voirie pour éliminer des accumulations d’eau qui empêchent l’aspiration des gaz.
- â–º extraction d’un corps étranger des canalisations de transport (acte mal-veillant ?)
- â–º cartographie des fuites éventuelles sur certains casiers afin de traiter les dernières sources de nuisance détectées.
Une procédure est mise en place afin de suivre au plus près toute nouvelle plainte concernant les odeurs, n’hésitez pas à faire remonter en temps réel les nuisances que vous constateriez ; par téléphone 02.40.79.51.48 ou par courriel
accueil@smcna.fr.
Des visites du site peuvent également être organisées sur demande, en plus des journées de portes ouvertes.