Peguform est devenue Cadence Innovation
Des questions sur Pouancé
Ecrit le 19 mars 2003
Peguform ... et Venture
Du nouveau pour Peguform (ex-Manducher), à Pouancé : Le groupe PLASTAL (fonds de pension néerlandais) a proposé de reprendre les 4 sites français du groupe (environ 2000 salariés) pour 9 millions d’euros, ce qui ne peut que faire « hucher » les créanciers, vu que Peguform a des dettes à hauteur de 60 millions d’euros.
Mais voilà un coup de théâtre : le retour de l’investisseur américain Venture Group (qui est aussi un fonds de pension). Il avait une dette de 900 millions de dollars et a réussi à obtenir la « restructuration de sa dette » (en capitalisant la moitié de celle-ci). Du coup, il essaie de reprendre Peguform-France, car cela lui permet de consolider sa « plateforme européenne » à proximité des constructeurs automobiles.
Seulement voilà : les titres de Peguform-France sont détenus par Peguform-Allemagne qui, étant elle-même en dépôt de bilan, ne peut pas réinjecter des capitaux dans sa filiale Peguform-France. D’où le tour de passe-passe : les titres de Peguform-France sont transférés à Peguform-Bohemia, (République Tchèque), qui est bénéficiaire. Et c’est par le biais de Peguform-Bohemia que le groupe américain Venture prévoit de réinjecter d’abord 16 millions d’euros, puis, un peu plus tard 21 millions d’euros. Le Tribunal de Commerce d’Evreux devra donner son avis le 26 mars 2003. Venture a l’intention de conserver les 4 sites de Peguform-France et leurs salariés.
Par la suite, Venture espère relever Peguform-Allemagne, non par philanthropie, mais pour reconstituer un ensemble industriel cohérent .... qu’il vendra dans quelques années, avec un bénéfice intéressant, bien sûr. http://www.peguform.fr
(écrit le 2 avril 2003)
Communiqué de la Direction
Voici le communiqué de la Direction à l’ensemble du personnel de Peguform (ex-Manducher) à Pouancé, sur la procédure de redressement judiciaire de PEGUFORM France.
" Le Comité Central d’Entreprise de PEGUFORM France s’est réuni le mercredi 26 mars 2003 à Vernon pour faire le point sur la situation de la société et pour échanger sur les dernières informations relatives au redressement judiciaire.
Cette réunion a été une occasion d’échanger sur un projet de plan de continuation supporté par le groupe VENTURE.
Le 26 mars 2003, le Tribunal d’Evreux a tenu une session spéciale concernant la sortie de la situation de redressement judiciaire de PEGUFORM France. Les 4 représentants du personnel élus par le CCE étaient présents à cette audience. Nos principaux clients, PSA et RENAULT, étaient représentés respectivement par un de leurs responsables achats. PLASTAL, candidat à la reprise de PEGUFORM France par le biais d’un plan de cession d’actifs, était représenté par son avocat et par un représentant de la société financière qui le soutient (GILDE). Le groupe VENTURE, qui soutient le projet de plan de continuation, était représenté par son avocat et par un membre du comité de direction du groupe VENTURE.
Au cours des débats, RENAULT a dit ne pas être opposé à l’un ou l’autre des candidats à la reprise (PLASTAL ou VENTURE) mais a cependant argumenté sa présentation en donnant une préférence à PLASTAL, qui selon RENAULT, dispose d’une plus grande fiabilité financière que le groupe VENTURE.
Pour ce qui concerne PSA, le principe de non-opposition à l’un ou l’autre des candidats a été également exprimé. Notre principal client PSA a clairement dit préférer le projet de plan de continuation qui lui permet de garantir ses projets sur la France à court terme et sur l’Europe de l’Est grâce au rattachement de PEGUFORM France à PEGUFORM Bohemia. (ndlr : rappelons, relire La Mée du 19 mars 2003, que, en cessation de paiement, la maison-mère allemande, Venture Beteiligungs, a transféré, à la mi-mars, les titres de Peguform France à la filiale tchèque Peguform-Bohemia).
Dans l’hypothèse de la mise en œuvre d’un projet de plan de continuation, RENAULT a souhaité obtenir de VENTURE des garanties concernant le plan de recapitalisation du groupe pour se positionner définitivement par rapport au projet X 85 (voiture destinée à remplacer la Clio).
Après un très court délibéré, le Tribunal d’Evreux a décidé de prolonger jusqu’au 11/06/03 la période d’observation de PEGUFORM-France, ce délai complémentaire devant être mis à profit pour consulter l’ensemble des créanciers sur les propositions les concernant contenues dans le projet de plan de continuation (ndlr : il reste à s’entendre sur un moratoire : les dettes de Peguform France sont estimées entre 50 et 60 M€.).
10 + 6 millions d’euros
Pour permettre à la société PEGUFORM France de faire face à ses besoins de trésorerie jusqu’Ã la date du 11/06/03, VENTURE met à disposition des administrateurs judiciaires une somme de 10 M€. Par ailleurs, la société PEGUFORM Bohemia met à la disposition de PEGUFORM France 6 M€ nécessaires au lancement de la construction d’une nouvelle chaîne peinture sur le site de VERNON « Ainsi, toujours selon la Direction : » La période d’incertitude la plus sombre est désormais derrière nous. Nous devons maintenant tous nous concentrer sur la reconquête de notre performance industrielle et de la profitabilité de l’entreprise en réussissant nos démarrages de nouveaux produits.
Nous tenons également à transmettre les commentaires positifs de nos clients PSA et RENAULT sur la manière dont la société PEGUFORM-France et l’ensemble de ses employés a su faire face à cette situation difficile et a su gérer la crise sans qu’eux, les clients, n’en subissent la moindre conséquence ". (fin du communiqué)
Peguform France emploie 1 350 salariés dans quatre usines dont environ 400 dans l’unité de Pouancé.
2juillet 2003 :
PEGUFORM sorti ... mais
La société PEGUFORM France (ex-Manducher à Pouancé) est sortie de sa période de « contrôle judiciaire » depuis le 11 juin 2003 : le groupe américain Venture a proposé une solution de continuité. Toutes les incertitudes ne sont cependant pas levées pour l’avenir, en raison des élément suivants :
1.- le groupe Venture est lui-même en procédure de contrôle judiciaire aux USA et il serait question de son rachat éventuel par « un gros » du plastique.
2.- Si Venture ne peut pas continuer avec Peguform Espagne et Peguform Allemagne, les 4 entreprises de Peguform France (qui sont souvent déficitaires) ne vont pas pouvoir tenir. Venture sera alors obligé de trouver un repreneur pour Peguform France, soit en vendant ensemble les 4 usines françaises, soit en faisant une vente « par appartement ».
3.- Venture travaillait avec Matra-Theillay pour la fabrication de la caisse de l’Espace. Il semble vouloir ne pas continuer et chercherait à vendre cette usine de Theillay, comme a été vendue l’usine de Romorantin (un millier de salariés restés sur le carreau, fin mai 2003, à Romorantin, dans cette usine qui fabriquait la Renault Espace)
4.- tout le réseau informatique de Peguform Europe (France, Espagne, Allemagne, Tchéquie) était, jusqu’au 30 juin 2003, hébergé par un ordinateur de Peguform Allemagne, mais cette filiale a monté la barre si haut que cela équivaut à forcer Peguform France à chercher un hébergeur ailleurs.
5.- Le PDG de Peguform Pouancé a quitté la société le 30 juin (démission), il est remplacé par le directeur administratif et financier. Le Directeur Commercial est parti depuis plus de deux mois, après le départ du Directeur du Contrôle de Gestion et du Directeur des ressources humaines.
Cette conjonction de faits n’est pas de nature à rassurer les salariés.
Ecrit le 22 septembre 2004 :
La situation chez Peguform (Pouancé)
Dans le groupe de Plastiques Peguform, le plan de charge des usines est actuellement bien rempli grâce aux commandes prises il y a deux ans, ce qui assure du travail pour 2005 et 2006 encore. Mais les salariés s’inquiètent : pratiquement pas de nouvelles commandes pour la France. Conséquence, même en reprenant des commandes dès demain, on peut estimer la sous-activité à environ 30% en 2007 et 2008.
La situation financière est tendue, la société gagne peu d’argent : depuis la fin de sa période de redressement judiciaire, Peguform rembourse les dettes qu’elle a encore auprès des fournisseurs. La trésorerie est au plus bas et le cap de la fin de l’année sera difficile à passer. Il est donc envisagé, dans un avenir très proche, une solution « nouvel actionnaire ».
Entre le 20 et le 24 septembre doit avoir lieu une réunion prévue entre :
– . Le président de PEGUFORM France
– . Le Représentant de VENTURE-Europe
– . Le Directeur Achats RENAULT
– . Le Directeur Achats Peugeot Citroë n.
But : bien faire comprendre à Venture qu’il n’y aura pas de nouvelles commandes attribuées par Renault et Peugeot à Peguform tant que le groupe dépendra de Venture. Celui-ci sera donc amené à se retirer. D’où la nécessité de trouver un nouvel actionnaire dans les plus courts délais.
Les repreneurs potentiels
– CEBERUS (ou CERBERUS ?)
Fonds de pension américain, en négociation actuellement pour reprendre le bloc Allemagne / Espagne / Mexique / Brésil. Peguform France aimerait faire partie du bloc pour reformer l’ancienne plateforme européenne et retrouver une taille suffisante pour survivre.
– . REHAU
Equipementier automobile en Allemagne et déjà fournisseur de RENAULT et PSA.
Serait intéressé, au moins, par la reprise de la partie française.
– PLASTAL
Fonds de pension néerlandais, qui regroupe de nombreux petits plasturgistes. Il s’intéresse à Peguform depuis le début de la mise en cessation de paiement et a déjà fait une offre dans le passé mais pour une somme dérisoire.
Son but avoué à l’époque : atteindre une taille suffisante pour être côté en Bourse.
Et Pouancé ?
Si un nouvel actionnaire arrive, il procèdera sûrement à une restructuration. C’est alors que l’usine de Pouancé peut avoir des inquiétudes. Cette usine ne fait que des pièces de rechange et de la sous-traitance pour les autres usines du groupe. Elle est donc fragile. Il suffirait de déménager ses machines vers d’autres usines, en licenciant le personnel le tour serait joué. .... Mauvais tour !
Note du 12 octobre 2004 :
Peguform : le bourbier américain
Une rencontre a eu lieu le 22 septembre 2004 avec les clients Renault et Peugeot, pour rechercher le moyen de sortir du « bourbier américain » et trouver un nouvel actionnaire en remplacement de l’actionnaire américain Venture.
Ecrit le 9 février 2005 :
La Mée a publié, en octobre 2004, ses dernières infos sur le groupe Peguform qui possède une usine à Pouancé (360 à 380 salariés) et qui est une filiale du groupe américain Venture.
En décembre 2004, le plan de continuation proposé par le groupe Venture, en difficultés financières, n’a pas été retenu par le Tribunal de commerce. Le banquier Black Diamond a assuré le financement du groupe jusqu’Ã fin janvier 2005.
Parallèlement, Peguform Allemagne, ainsi que ses filiales d’Espagne, Mexique et Brésil, a été vendu à l’investisseur américain CERBERUS. D’ailleurs sur le site internet de Peguform n’apparaissent plus les usines de Oldenburg, Gôttingen, Meerazne, Neustadt et Bôtzingen, Vigo, Palencia, Zaragoza et Polinya.
Le juge ayant décidé de dépecer le groupe Venture, c’est la banque Rothschild qui a été retenue pour le faire. L’usine française de Theillay est déjà vendue (Ã Ranger Group), de même que l’usine anglaise de Luton (on ne sait pas à qui).
Il reste trois usines à vendre en Tchéquie
Et quatre usines en France : Noeux-les-Mines, Vernon, Burnhaupt et Pouancé.
Le nom des repreneurs potentiels est top secret. Le site de Pouancé, qui fabrique des produits pour les autres usines françaises du groupe, risque de moins intéresser les investisseurs.
L’usine de Pouancé actuellement a du travail, mais la moitié des pièces qu’elle fabrique sont destinées aux usines de Vernon et Noeux-les-Mines où elles risquent d’être délocalisées pour compenser la sous-charge A VENIR de ces deux usines.
Le groupe Peguform (et Pouancé particulièrement), travaille à 40 % pour la fabrication de pièces de rechange (poutre de pare-chocs, hayon en composite, etc) pour des véhicules ANCIENS dont la fabrication SERIE est arrêtée. Les ventes de ces pièces chutent de 15 à 20 % par an. D’ici 18 mois le groupe Peguform va se trouver à court de commandes, ...
Trouver de nouveaux marchés ??.
Ecrit le 4 mai 2005 :
PEGUFORM New venture
Peguform-France dont fait partie l’usine de Pouancé (ex-Manducher) vient d’être rachetée par un groupe de sept banques, un « consortium » comme on dit.
La nouvelle société s’appellerait « New Venture » et comprendra
– La division américaine d’un côté
– Tchéquie et France de l’autre
L’ancienne société sera liquidée.
Aucune stratégie industrielle pour l’instant, juste le souci des banques de rentrer dans leurs fonds.
La reprise des actifs du groupe doit se faire début mai. Mais quelle est la valeur de Peguform-France :
– en général les quatre usines françaises ne sont pas propriétaires des murs. Ils ont fait l’objet de leasing et de « lease back », c’est-Ã -dire qu’ils ont été vendus pour faire rentrer de l’argent « frais ».
– la plupart des presses à injecter sont en leasing
– le marche va s’effondrer d’ici 18 mois puisqu’il n’y a pas eu de nouvelles commandes signées depuis deux ans et demi
– et enfin, l’ensemble Peguform-France perd en moyenne un million d’euros pas mois.
Les salariés sont très inquiets.
Ecrit le 21 septembre 2005
Peguform : fermeture. Provisoire ?
Il y a quelques mois La Mée annonçait un risque de dégradation de la situation chez PEGUFORm à Pouancé. C’est en train de se confirmer. Depuis début septembre la production est réduite à 4 jours par semaine, il en sera sans doute de même en octobre, avec en plus 3 à 4 jours consécutifs de fermeture. Aucune amélioration n’est en vue sur la fin d’année.
Les employés sont inquiets, on le serait à moins. La société PEGUFORM France, quatre usines dont celle de Pouancé, vient d’être reprise en juin par un consortium de banques .... Les banques
Ecrit le 12 octobre 2005 :
A court terme on sauve les meubles
A long terme, le ciel s’assombrit
A long terme, le ciel s’assombrit
Lors du dernier Comité central d’entreprise (29 sept.2005), réunissant les quatre unités du groupe Peguform (Pouancé, Noeux-les-Mines, Vernon et Burnhaupt), André Chometon le président a dit : « PEGUFORM est prêt à suivre ses clients pour sauver ses savoir-faire : en Russie, Turquie, Maroc, Colombie. ». Les savoir-faire, oui, mais les employés devront-ils suivre aussi et être payés en roubles ou en dinars ?
Sur l’avenir de l’emploi à Pouancé la Direction Générale a été sans ambiguïté « les marchés non pris auront un impact sur les CDI de Pouancé à partir de septembre 2006 ».
Explication : lors de sa cessation de paiement en octobre 2002, les clients Renault et PSA, par défiance, ont cessé de confier de nouvelles commandes à Peguform et ont fait appel aux concurrents Faurecia et Plastic Omnium. La société Peguform, sans nouveaux marchés, va se trouver en rupture de carnet de commande d’ici deux ans.
Par ailleurs, certains marchés obtenus par Peguform sont loin des volumes prévus : la C2 de Citroë n se fait damer le pion par la C1 fabriquée en Tchéquie, la nouvelle 1007 à portes coulissantes de Peugeot, trop chère, se vend mal. Même la Scénic de Renault commence à s’essouffler.
Pouancé doit aussi déstocker 500 000 € de pièces fabriquées pour des prévisions de vente en août qui ne se sont pas concrétisées, soit un déficit de 70 heures par employé d’ici la fin d’année. Dans le même temps il y a 400 intérimaires sur l’ensemble des sites Peguform-France.
Pour éviter de payer des intérimaires d’un côté et des gens sans travail de l’autre, des transferts de charges vont être faits au profit de Pouancé. Le déficit d’heures devrait ainsi être ramené à 35 heures par salarié, soit 1 semaine de chômage. déjà des jours de fermeture sont programmés sur octobre.
Ainsi chez Peguform on sauve les meubles provisoirement et on change aussi de nom de holding : VENTURE est mort, vive NVH (New Venture Holding LLC)
Dans le groupe Peguform le chiffre d’affaires par jour devrait baisser d’ici la fin de l’année : 952 000 € en juin 2005, et 859 000 en décembre 2005, et 763 000 € en juin 2006.
Pour les syndicats, « il est fort probable qu’il y ait un plan social au milieu de l’année prochaine, compte tenu des baisses d’activité ». La direction affirme que son objectif est de conserver l’ensemble du personnel permanent (donc tant pis pour les intérimaires !)
Mais attention, qui dit « maintien de l’emploi », ne dit pas « maintien des salaires ». Des salariés permanents seront sûrement affectés à des portes différents. Jusqu’au mois de juin 2006, les coefficients et salaires seront maintenus, mais par la suite, « Peguform ne saura pas maintenir les coefficients et salaires des salariés qui ont changé de poste » avertit la Direction qui invite les syndicats à discuter « pour bâtir des solutions ensemble ». Baratin ! c’est toujours les mêmes qui trinquent !
LU dans La Lettre de l’API :
Cadence innovation :
la réduction des effectifs épargnera Pouancé
L’usine Cadence innovation (ex-Peguform France) à Pouancé s’en sort bien dans le projet de réduction des effectifs dévoilé par l’équipementier automobile : sur les 194 suppressions d’emplois annoncées le 24 janvier 2006 lors d’un comité central d’entreprise, une seule concernera Pouancé (370 personnes). Les trois autres sites hexagonaux paient un lourd tribut : Burhaupt-le-Haut (67) perdra 66 postes, Vernon (27) 77 dont 14 au siège et Noeux-les-Mines (62) 50. Il faut ajouter aussi le départ des 130 intérimaires.
Le groupe estime que Pouancé est capable de jouer la carte de la diversification grâce à un large savoir-faire dans les techniques de la plasturgie.
Echaudés par trois plans sociaux au cours des dix dernières années, les représentants du personnel restent prudents. « La direction, optimiste, s’appuie sur une supposition de marché, rappelle l’un d’entre eux. Pour l’instant, seuls 140 000 euros sont signés. On a des cotations de produits en cours mais rien de plus. »
Le site de Pouancé a réalisé en 2005 un Chiffre d’Affaires d’environ 45 M€ contre les 52 M€ prévus. Cadence innovation (1 400 personnes) a réalisé un C.A. 2005 de 196 M€ contre 202 M€ en 2004. Le groupe indique pâtir de la mauvaise conjoncture du marché automobile, du modeste succès de certains modèles (1007 et C4 en particulier) et des deux années perdues sur le plan commercial suite à la procédure de cessation de paiement entre 2002 et 2004.
Peguform, Cadence innovation :
Des questions sur Pouancé
Le plan de licenciement concerne 194 salariés en CDI, sans compter 130 intérimaires, soit un peu plus de 20 % de l’effectif. La Direction évoque une baisse de ses activités pour PSA et Renault et (selon les Echos du 26 janvier) a planifié une baisse de chiffre d’affaires de 25 % en 2007 par rapport à 2005.
Les usines touchées sont celles qui travaillent directement pour les chaînes d’assemblage automobiles françaises
Pouancé qui produit beaucoup pour le marché des pièces de rechange n’est pas touchée pour l’instant mais on se demande pourquoi, vu que le plan de charge est bas : l’usine ne tourne pas le lundi matin ni le vendredi après-midi, l’horaire nécessaire sur les deux prochains mois n’est que de 30 h semaine.
Deux explications possibles :
– de nouveaux clients hors automobile sont actuellement démarchés, il ne faut pas leur faire peur avec un plan de licenciement
– on pourrait voir le prélude à une vente par appartement de la société. D’un côté la partie montage automobile série : les usines de Noeux, de Vernon et de Burnhaupt. De l’auutre : l’usine pièces de rechange automobile et diversification hors auto, Pouancé.
L’avenir devrait apporter des précisions. L’usine de Pouancé devra trouver des commandes à hauteur de 5 000 000 euros par an, hors automobile, pour conserver son effectif actuel. Ce n’est pas gagné si on voit ce qui s’est passé en 2005 où seuls 150 000 € de marché, hors automobile, ont été trouvés.... Soit 33 fois moins que ce qu’il aurait fallu.
Dites 33 ....... l’emploi est malade.
Ecrit le 4 octobre 2006 :
La fin annoncée pour Noë l
Peguform, c’est cet équipementier automobile plus connu dans la région sous le nom (ancien) de Manducher, et qui s’appelle maintenant « Cadence innovation ».
En septembre 2005 la Direction Générale déclarait : « les marchés non pris auront un impact sur les CDI de Pouancé à partir de septembre 2006 ».mais le plan social de janvier 2006 annonçait une seule suppression de poste à Pouancé (sur 370 salariés). ... Ouf ! ... mais pas pour longtemps.
En effet, Selon Les Echos du 29 septembre 2006, la société Cadence Innovation a été mise en liquidation judiciaire le 21 septembre, tout en bénéficiant d’une poursuite d’activité de trois mois pour finaliser une reprise. On se doute que les salariés vont travailler avec entrain. En cadence peut-être ?
Selon l’Usine Nouvelle, et la Lettre de l’API du 26 septembre, l’équipementier automobile s’est déclaré en cessation de paiement faute d’avoir pu obtenir toute l’aide promise par ses actionnaires américains : en effet, sur les 33,3 millions d’euros annoncés par Venture en 2003 et garantis par les nouveaux actionnaires en 2005, seuls 16 millions auraient été effectivement versés.
« Notre dernière solution est de trouver un autre propriétaire, indique André Chometon, P-DG du groupe plasturgiste. Pour cela, nous devions recourir à la procédure collective » c’est-Ã -dire à la déclaration de cessation de paiement. Et la liquidation judiciaire s’imposait puisque Cadence Innovation était en « plan de continuation » depuis 2003.
Selon La Lettre de l’API, plusieurs candidats au rachat se seraient manifestés. Reste à savoir si la cession des quatre sites français s’effectuera de manière globale ou séparée. « Aucun ne sera laissé de côté », s’engage André Chometon. Basé à Vernon (Eure), Cadence Innovation possède des usines à Pouancé (Maine-et-Loire, 365 salariés), à Burnhaupt-le-Haut (Haut-Rhin, 220 salariés), Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais, 440 salariés) et Vernon (Eure, 340 salariés). Le chiffre d’affaires 2005 de 201 millions d’euros, a conduit à une perte nette de 16,5 millions.
Surtout, l’activité devrait accuser une forte baisse d’ici 15 à 18 mois : peu de nouvelles pièces ont été confiées ces dernières années par les constructeurs automobiles. Ce qui n’étonne pas quand on voit les médiocres résultats de l’automobile en France : les trois valeurs « auto » de l’indicateur boursier « CAC 40 » affichent des résultats semestriels en baisse entre 2005 et 2006 ! Et PSA Peugeot-Citroë n a annoncé, le 27 septembre, la suppression de 10 000 postes de travail.
Selon le journal Challenges du 27 septembre 2006, on est loin de 2002 ! Cette année-là l’industrie automobile assurait 10 milliards d’excédents commerciaux annuels (1 milliard seulement sur le dernier trimestre 2006), et la filière créait 10 000 emplois par an (quand elle en a perdu autant ces douze derniers mois).
La situation est grave chez les deux grands constructeurs américains (General Motors et Ford) tandis que le japonais Toyota et le coréen Hyundai sont florissants. Dans le classement des 30 premiers constructeurs automobiles mondiaux, on trouve désormais dix neuf asiatiques (dont huit japonais et huit chinois).
Si le parc automobile français a pris deux ans d’âge, c’est tout simplement parce que les Français n’ont pas les moyens de renouveler leur véhicule. Reste le rêve : le salon mondial de l’automobile se déroule à Paris du 30 septembre au 15 octobre.
Pour les salariés de Peguform (Cadence Innovation) le rêve est bien fini. L’entreprise a trois mois de sursis. Un joyeux Noë l en perspective
Ecrit le 11 octobre 2006
Cadence-Innovation cherche repreneur : voir page suivante
Par une annonce parue dans « Les Echos » du 29 septembre 2006, la SAS Cadence Innovation recherche un candidat repreneur et annonce 200 millions d’euros comme chiffre d’affaires 2005 et 1363 salariés au 21.09.2006. La date limite de réception des offres est fixée au 30 octobre à 17 h dans l’étude de Maître Bourgoin (Rouen) ou dans celle de Maître gérard Philippot (Paris).
Avis aux amateurs !!