Accueil > Thèmes généraux > Politique générale > François Hollande > Miroir, mon beau miroir, dis-moi ...
Ecrit le 5 septembre 2012
Tout ce que je souhaite à chacune et chacun, c’est que les vacances sont (ou ont été !!) particulièrement agréables et reconstituantes. Les miennes, début juillet, se sont passées sous un ciel vraiment breton en Bretagne. Superbes, bien arrosées, revivifiantes et bien iodées. Vue sur la plage (pas très sur-fréquentée, c’est vrai) et sur l’Océan qui ne savait plus dans quelle couleur s’habiller tellement le ciel changeait vite. Et, pour tout dire, la grande baignoire était un peu trop fraîche au dessus des cuisses. Mais c’était génial. Vivement l’année prochaine, me dit ma fille !!.
Mais bonjour la Rentrée !
Coupé du monde depuis 10 jours (sans journal, téléphone, web ou télévision), et pris dans les bouchons habituels, je patiente et j’écoute avidement la radio. Pas super jojo, les nouvelles ! L’Union Européenne (C.E.E.), notre seule vraie bouée de sauvetage -quoiqu’en disent les extrémistes de tout poil et à la vue bien courte qui pullulent et se gaussent- peine fort à accorder ses flûtes et ses violons dans l’orchestre mondial dont la baguette de chef d’orchestre ne sait à quel saint se vouer. Jusque là tenue sans contestations possible (voire admissible, ce qui prouve notre double aveuglement !) d’une main de maître par les pays dits « développés », elle se cherche d’autres mains « nouvelles ». Il se dit ouvertement que l’Inde est devenu le « bureau d’étude » du Monde. Que la Chine, avec ses milliards d’habitants aux ordres, se flatte d’en être reconnue comme son premier « atelier ». Que l’Australie et le Brésil, avec la South-Africa (Afrique du Sud), se complaisent à se distinguer en futurs « réservoirs alimentaires mondiaux ». Quel panorama exotique, n’est-ce pas ? Et tellement nouveau dans nos paysages que cela fait tache, que l’on refuse d’y croire. Grand bien nous fasse à court-terme, mais le réveil va sentir fortement la gueule de bois !
Reality-Show ?
Oh que oui, j’en ai bien peur. Le Pouvoir dans le Monde se cherche un nouvel équilibre. On a beau scruter le ciel ou les marcs de café, nulle trace des indices positifs et « rassurants » habituellement publiés par les « leaders ». Je cite en vrac des noms de pays qui trouvent une résonance à nos yeux et oreilles : U.S.A., United Kingdom, Russie, Canada, C.E.E., Japon, même Israë l... . Comme si tout ce beau « Monde » était tout d’un coup passé à la trappe de l’Histoire. D’ailleurs, au delà de ce jeu géo-politique des « chaises musicales », c’est l’entente même entre la population Humaine et sa Terre nourricière qui se délite. A trop tirer sur la corde... . Ça va faire beaucoup de mouvements d’un seul coup !. Et il y aura des cadavres sur le bord du chemin.
Mais revenons à notre chère C.E.E. (Communauté Économique Européenne). Je ne connais pas leurs méthodes, mais je sais que tout ce que compte la planète en vautours financiers nous épie avec avidité, comptant bien se nourrir (et grassement) sur l’implosion de la bête. Je crois bien que l’heure est très grave et les flammes nous lèchent déjà le c.. .
C’est par où la Sortie ?
La CEE, avec 27 Etats, se compte à 503,5 millions d’habitants (dont 333 Mil. dans la zone Euro, 17 pays). Pour mieux situer, les U.S.A. « pèsent » seulement 314 millions. Au dessus, dans une autre échelle de grandeur, il y a l’Inde, 1 Milliard et 315 millions et la Chine, provisoirement première, avec 1 Milliard et 365 millions.
Dans ce Monde de brutes, où seule la Puissance compte, la CEE pourrait peser lourd, très lourd. A la seule et unique condition que les 27 États se mettent d’accord pour créer un Super : État Européen, quelle que soit la forme choisie. Mais sans tradition commune ni réelle volonté d’ailleurs, ce n’est pas pour demain la veille !.
Prenez 27 petits coqs, mettez les dans une seule cage, et comptez sur chacun pour défendre becs et ongles sa moindre parcelle de « souveraineté ». Pour preuve, souvenez-vous de cette kyrielle de « Sommets » de la dernière chance . ! (forts coûteux par ailleurs) dans les quatre derniers mois. Ils penchaient plus vers le théâtre de boulevard (bouffonnerie) que vers une réunion de personnes informées, sérieuses et concentrées vers un même but. Un spectacle de marchands de tapis et de peaux de banane qui aurait pu faire sourire le monde entier, si l’instant n’était pas aussi solennel. Parce que LA vague, la grosse, la sérieuse, celle qui va taper fort dans les finances de chacun et bousculer les routines, elle prend son temps mais elle arrive.
Elle viendra par le Sud, mais l’onde de choc sera si forte que « un barrage contre le Pacifique » (livre de Mme Duras) sera balayé comme fétu de paille. Et nous, en CEE, nous en sommes encore à pinailler sur le moindre Euro pour mettre hors d’eau telle obscure banque grecque, que nos amis Italiens se serrent la ceinture tout en manifestant et que 6 à 10 Régions espagnoles (sur 17) se sont ou vont se déclarer en cessation de paiement (avec celles de Valence et de Murcie, autonomes et pas les plus petites, en tête de liste !) et vont quémander une aide à l’État Espagnol. Qui va lui même se retourner, sous la pression populaire, vers la « troïka » dont la Grèce a déjà testé la douceur. L’Irlande, qui ne dit mot, commence tout juste à récupérer de ses errements. Pas gai, tout ça, pas gai du tout. La lenteur politique n’est plus du tout en phase avec l’ultra-réactivité d’un Monde devenu, par erreur, financier.
Coucou, on est Français
Oui, et alors ? Nous avons élu, par la volonté du peuple, un nouveau président. Il est porteur (enfin) de nouvelles valeurs. Ça a sans doute râlé dans quelques chaumières. Bien. Nous nous sommes offert le luxe « d’une pleine année sabbatique » pour cause d’élections. Affaires au ralenti, croissance en berne, courbe de chômage atteignant des sommets « hors catégorie », comme les coureurs du Tour de France. Mais, pour eux, les pics sont derrière eux, ils les ont franchis. A notre tour de voir ceux qui se présenteront.
La France, avec ses 65 Millions d’habitants, est un « poids-lourd » de la Zone Euro, 2e économie après la R.F.A. (Allemagne). Malgré un « rideau de fumée » savamment distillé pour cacher son désintérêt, notre État ne se préoccupe réellement de l’U.E. (Union Européenne) que depuis 15 à 20 ans. Mais oui. Se faisant une très haute idée d’elle-même, de sa puissance et de sa notoriété, notre Nation a joué plus souvent qu’à son tour à la « politique de la chaise vide » lors des grands sommets de construction de l’U.E., avec un Å“il condescendant. Des « Traités » essentiels ont été paraphés du bout des lèvres. Bien que peu actrice dans l’histoire de l’Europe, elle a maintenant une « obligation de solidarité ». Ce pourrait être aussi, malheureusement, un « besoin ».
Ce réveil, quoique tardif, amortira sans doute un peu le choc à venir mais ne l’annulera aucunement. Car gros choc et avis de tempête sur l’Euro sont à nos portes. Si nous maîtrisons parfaitement la fabrication de la fameuse « baguette française » et l’affinage du « Camembert », d’autres domaines financiers, économiques (et vitaux) sont partis à vau-l’eau, par aveuglement ou par peur d’informer. Les premiers sinistres craquements de la membrure se font entendre, autour de nous (Irlande, Grèce, Italie, Espagne,...) et maintenant chez nous (PSA, Doux, Air France-KLM, Alcatel, Plysorol, banques, STX, ABRF,...).
Notre État (c’est nous !), la France, reste un pays riche mais fatigué, inquiet, méfiant envers son Administration. L’insolence du luxe (fracture sociale) n’a jamais été aussi visible. L’individualisme prime, sous une pression anxiogène, sur la communauté. Le chômage officiel flirte avec les 10 %, avec des pointes à 25 % chez les « jeunes de banlieues ». La hausse de la délinquance des « mineurs » est hallucinante et explose à + 55 %.
Le suicide est devenu la 1re cause de mortalité chez les 25-34 ans et la 2e chez les 15-24 ans. Ce signal de détresse émis par notre jeunesse reste sans réponse : 40 % des citoyens se sentent « délaissés ». Par an, 400 agriculteurs, sources de vies, mais désespérés, nous quittent volontairement en se supprimant. Et les associations caritatives, qui luttent sans relâche contre la violence de la faim, font face à un + 3 % annuel. 3 millions de personnes sont mal-logées et 700 000 sans adresse. légalement, on peut travailler jusqu’Ã 70 ans, mais nous sommes débarqués 20 ans avant.
C’est une des personnalités, sage et respectée, qui signe ce bilan : le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye (2012).
signé : Pascal, de Blain