Ecrit le 13 septembre 2006
Rentrée scolaire contrastée
« Les enfants n’ont pas pleuré. Mais les parents avaient la larme à l’Å“il » dit Yves Blais, directeur de l’école élémentaire Claude Monet à Châteaubriant. C’est vrai qu’il est toujours émouvant de voir des petits « bouts d’chou » partir vers une autre vie que celle de la famille.
Rentrée contrastée : avec hausse des effectifs dans beaucoup de communes et baisse continue à Châteaubriant.
La hausse des effectifs a conduit à des ouvertures de classe à Moisdon (3 classes), La Meilleraye, Vay, Abbaretz, Saffré, Soudan, Sion-les-Mines, St Aubin des Châteaux et Derval.
A Moisdon, où une association militait depuis 2003 pour la création d’une école publique, trois classes ont été aménagées provisoirement dans l’ancienne école privée « Saint Jean ». Une école neuve sera construite pour la rentrée 2007 sur le « pôle scolaire ».
Baisse continue à Châteaubriant
A Châteaubriant, contrairement aux autres communes, les effectifs scolaires continuent à baisser dans 4 écoles maternelles sur 6 (sauf Marcel Viaud et Claude Monet). A la maternelle La Trinité (privée) 14 enfants de moins que l’an dernier.
Baisse aussi dans 5 écoles élémentaires sur 6 : seule l’école Claude Monet gagne 14 élèves.
Au bout du compte :
539 élèves en maternelle en sept.2004 530 en septembre 2005 (1) 508 en septembre 2006 Baisse de 22 en un an. Baisse inquiétante !
923 élèves en primaire en sept.2004 929 en septembre 2005 (1) 925 en septembre 2006 Petite baisse.
{{Ecoles primaires et maternelles :}} 2000-2001 : 1537 élèves inscrits (1) 2001-2002 : 1508 2002-2003 : 1480 2003-2004 : 1500 2004-2005 : 1462 2005-2006 : 1459 (1) 2006-2007 : 1433 Cela fait 104 élèves de moins en 7 ans.
{{Lycées}} . LÃ aussi une baisse : 2000-2001 : 1781 élèves inscrits 2001-2002 : 1730 2002-2003 : 1790 2003-2004 : 1693 2004-2005 : 1665 2005-2006 : 1654 (1) 2006-2007 : 1611 Cela fait 170 élèves de moins en 7 ans. La baisse affecte les lycées classiques(publics et privés) mais les lycées professionnels maintiennent leurs effectifs
{{Collèges publics et privés :}} Un seul collège progresse : La Ville aux Roses grâce à la section d'enseignement spécialisé 2000-2001 : 1900 élèves inscrits 2001-2002 : 1835 2002-2003 : 1748 2003-2004 : 1732 2004-2005 : 1766 2005-2006 : 1753 (1) 2006-2007 : 1717 Cela fait 183 élèves de moins en 7 ans. La baisse touche le public et le privé.
{{Au total, en y incluant la Maison familiale rurale}} : 2000-2001 : 5218 élèves inscrits 2001-2002 : 5074 2002-2003 : 5018 2003-2004 : 4925 2004-2005 : 5002 2005-2006 : 4957 (1) 2006-2007 : 4863 Perte de 355 enfants et jeunes en 7 ans
Le maire de Châteaubriant croit encore que la population de Châteaubriant va en augmentant. Si c’est le cas, il s’agit de personnes sans enfant.
Travaux d’été dans les écoles
En ce qui concerne les travaux d’été, la municipalité de Châteaubriant a donné des détails :
152 172 € en 2002-2003 116 567 € en 2003-2004 79 804 € en 2004-2005 51 646 € en 2005-2006
La baisse est sensible ! Mais pour noyer le poisson, la municipalité ajoute les travaux faits au cours de l’année 2005-2206. On arrive alors à un total de 100 329 € (au 1/9/06) ce qui est de toutes façons inférieur au montant des travaux de 2002-2003 ou 2003-2004
Ces travaux concernent : peinture des halls d’entrée, des couloirs ou salles, réfection d’armoires électriques, remplacement ou réalisation de barrières ou clôtures. L’école des Terrasses est la seule école à ne pas avoir eu d’autres travaux que la mise en conformité des armoires électriques. déjà , l’an dernier, il n’y avait eu ni peiintures, ni isolation, aucun des travaux pourtant promis par le maire. Aucune remise en état de salles de classe qu’un adjoint au maire, l’année précédente, jugeait « insalubres »
Ordinateurs
Au cours de l’été 2006, la municipalité de Châteaubriant a équipé les directeurs des huit écoles publiques de la ville avec un ordinateur neuf. Le précédent équipement datait de 1999 : les ordinateurs était dépassés et trop lents !
Par ailleurs 13 ordinateurs neufs ont été affectés à l’école de Béré (7) et à l’école René Guy Cadou (6) .
coût global : 16 000 €
B.Poiraud
Rentrée 2006 : Du côté de l’Inspecteur
M. Micossi, inspecteur de l’éducation nationale, est bien content. « Depuis 4 ans que je suis là , août 2002, j’ai connu quelque chose d’inimaginable : 60 ouvertures de classes (50 dans le public, 10 dans le privé) » . Pour l’année 2006-207, il y a eu 11 ouvertures dans le public, 3 dans le privé (et une seule fermeture dans le privé).
Deux événements :
– L’ouverture d’une école publique à 3 classes à Moisdon (avec une construction neuve d’ici un an)
– La construction d’une école neuve à Vay (3 classes) : elle avait ouvert provisoirement avec 2 classes l’an dernier.
Dans la circonscription scolaire, il y a 33 écoles publiques (175 classes) et 26 écoles privées (120 classes).
Une originalité : il existe quatre réseaux ruraux d’éducation qui fonctionnent dans 13 écoles publiques (sur 33) et concernent 44 classes : « ce sont des petites écoles regroupées à travers le même projet éducatif. L’Inspection académique reconnaît le bon niveau de formation acquis par les élèves » dit Michel Micossi.
Valise pédagogique avec la Guinée
« Je suis allée dans la petite école de Noyal sur Brutz » dit Muriel Auduc, animatrice à Guinée 44 « pour présenter une exposition sur la nourriture, la musique, la vannerie, le problème de l’eau. Après mon départ, les élèves de CM1-CM2 ont fait visiter aux plus petits ».
A la suite de quoi Noyal et une école de Kindia (Guinée) ont échangé des « valises pédagogiques » : « les enfants de Noyal ont mis des photos, des vidéos, des chants. Les enfants de Kindia ont envoyé des camions faits avec des boites de conserve et des baguettes de bois ». A chacun selon ses moyens ...
D’un côté comme de l’autre il y a une grande curiosité : comment est l’école, comment est la classe, comment est le village. Comment sont les marchés, les animaux, comment vivent les enfants.
L’arrivée de cette valise, à Noyal comme à Kindia, est un grand moment car il s’agit d’un échange d’enfants à enfants, sans passer par les adultes.
Ecrit le 4 octobre 2006
Quelle méthode de lecture ? syllabique ou globale ?
Rappel (selon l’Humanité)
En décembre 2005, le ministre de l’Éducation partait en croisade contre la « méthode globale » d’apprentissage de la lecture. Le 3 janvier, par voie de circulaire, il ordonnait aux maîtres de ne plus l’utiliser au début du cours préparatoire (CP). Un arrêté a été publié le 24 mars, censé modifier les programmes scolaires en ce sens (1). Il supprime la phrase suivante : « La plupart des méthodes proposent deux types d’abords complémentaires ; analyse de mots entiers (ce que l’on résume abusivement par méthode globale - NDLR) ; synthèse, à partir de leurs constituants, de syllabes ou de mots (ce que l’on résume, abusivement aussi, par méthode syllabique, ou encore b.a.ba). » Il la remplace par une autre phrase - attention, la nuance est subtile : « Pour ce faire, on utilise deux types d’approches complémentaires : analyse de mots entiers [...], synthèse à partir de leurs constituants [...]. »
Alors, qu’est-ce qui change ?
A peu près rien. Le gros bouleversement du texte réside non pas en l’interdiction d’une méthode dite globale, mais en l’ajout d’un paragraphe rappelant la nécessité d’en passer absolument par le déchiffrage syllabique pour débuter l’apprentissage de la lecture. Or c’est ce qu’affirment faire l’immense majorité des enseignants, qui ne cessent de clamer que la méthode globale pure est depuis longtemps abandonnée.
De l’Humanité du 26/0906 :
Opposé au ministre sur la méthode de lecture, un professeur de sciences de l’éducation à l’IUFM d’Auvergne, Roland Goigoux, vient d’être écarté de la mission qu’il assure depuis dix ans à l’École supérieure de l’éducation nationale (ESEN).
Motif invoqué : le besoin de « renouveler les intervenants ». ainsi que « ses positions pas toujours respectueuses des orientations ministérielles ».
Résumé de l’histoire
En décembre dernier, Gilles de Robien lance une charge médiatique contre la méthode globale pure, dont il insinue qu’elle est encore en vigueur au CP.
Une majorité d’enseignants et de pédagogues, dont Roland Goigoux, dénoncent, entre autre chose, le mensonge ministériel. Les méthodes d’apprentissage mélangent depuis longtemps syllabique (le b-a ba) et globale (sur le sens), assurent-ils. En outre, les programmes le recommandent depuis 2002.
En janvier, Gilles de Robien signe néanmoins une circulaire prohibant la méthode globale au début du CP. Mais en mars, il publie un arrêté de modification des programmes... qui ne modifie pas grand-chose : en dehors d’une incitation à user du b-a ba, les textes sont laissés en l’état.
En septembre, Roland Goigoux co-publie un petit livre intitulé « Apprendre à lire à l’école » (Retz), dans lequel il explique ce qui a, ou n’a pas changé dans les programmes. L’universitaire est aussi invité à l’émission « Le télépone sonne » sur France Inter, au cours de laquelle il fait face au ministre de l’Éducation.
Vendredi 22/9, enfin, il apprend que les modules de formation de l’enseignement de la lecture, destinés aux inspecteurs de l’Éducation nationale, et qu’il assurait à l’ESEN, ne lui seront plus confiés.
« En tant qu’universitaire, Monsieur Goigoux peut exprimer l’opinion qu’il veut », argumente Jean David, directeur de l’École. « En revanche, en tant que formateur de cadres, les intervenants doivent faire preuve d’une plus grande loyauté envers le ministre, ce qu’il ne fait pas dans son livre ».
« Je me dois d’être fidèle à ce que disent les textes, pas à ce que dit le ministre, rétorque Rolland Goigoux, ma position est légaliste. » Il est vraisemblable que l’histoire ne s’arrête pas là .
Des réactions
Le syndicat des enseignants (SE-Unsa) a dénoncé lundi 25 septembre une exclusion pour « non-conformité à la pensée d’Etat », après avoir appris la non reconduction de Roland Goigoux pour avoir publié un livre dont « certains passages allaient à l’encontre des propos du ministre de l’Education ».
« Le professeur Roland Goigoux est exclu de la formation des inspecteurs de l’Education nationale ; on lui reproche des positions non conformes à la pensée d’Etat », s’est indigné le secrétaire général du SE-Unsa Luc Bérille.
Robien confirme la sanction
D’après le Café pédagogique du 28/09,Gilles de Robien a confirmé qu’il avait bien été consulté sur la décision d’écarter Roland Goigoux de la formation des inspecteurs organisée par l’Esen.
« Certains passages du livre de R. Goigoux (vont) à l’encontre des directives ministérielles et des programmes sur la lecture... C’est un peu comme si on demandait à l’Etat de payer un moniteur d’auto-école chauffard pour enseigner la conduite ».
Ndlr : on peut espérer que Jean David,, directeur de l’ESEN, recevra une promotion bien méritée !
méthode de lecture - voir autres articles (1) (2)
Michel Micossi : le B.A. BA du plus beau métier du monde
Enseigner : le plus beau métier du monde. Mais aussi le plus mal préparé : les jeunes enseignants, lorsqu’ils sont remplaçants ou débutants, sont jetés brutalement dans la fosse aux lions, avec l’angoisse, non pas d’être mangés, mais de décevoir les attentes des élèves et des parents. Michel Micossi qui a 16 années d’expérience comme instituteur et 13 années comme inspecteur, a réalisé un petit ouvrage destiné aux débutants.
B.A.BA ... non, il ne s’agit pas d’une méthode d’enseignement de la lecture ou du calcul. Il s’agit simplement d’un rappel de règles, simples, et qui, pourtant, ne sont pas aussi évidentes qu’il y paraît.
La classe est le lieu de vie des enfants : savonner les mains avant de rentrer, enlever le manteau, voire mettre des chaussons, éclairer la classe en arrivant, aérer en sortant, soigner l’esthétique du lieu, considérer l’enfant comme un élève et l’élève comme un enfant ...
La classe est aussi le lieu de travail de l’enseignant. Comment asseoir une autorité (sans autoritarisme !), comment parler (en sachant se taire souvent !), comment se comporter (l’humour peut arranger bien des choses !), comment donner envie d’apprendre. ....
Selon Michel Micossi, « être élève c’est accepter de jouer un jeu dont la donne est faussée dès le départ puisque celui qui pose les questions connaît les réponses. Et malgré tout l’élève doit avoir envie de jouer ce jeu ! ». Ce type de réflexion, décapant, caractérise le livre qui, cela va sans dire, est très pédagogique : un paragraphe d’explication est souvent résumé en une phrase simple.
Au delà des conseils, le livre est une réflexion sur le métier d’enseignant, un plaidoyer pour les classes à plusieurs niveaux des petites écoles rurales qui se caractérisent souvent par « moins de retard scolaire et un peu plus d’avance scolaire, en moyenne, que les classes à un seul cours ».
Michel Micossi par ailleurs, rappelle fermement l’interdiction des devoirs à la maison. « Plus on fait appel aux familles, plus on accentue les inégalités ».
Le B.A. BA du métier, par Michel Micossi
– Editions du CRDP - 15 €.
Ecrit le 24 janvier 2007 :
Ecole privée : contrat simple
Un protocole d’accord a été signé entre l’association des Maires de France, l’enseignement privé catholique et les Ministères de l’intérieur et de l’Education Nationale, visant à remplacer le « contrat simple » par un « contrat d’association » pour les écoles privées.
La commune de St Vincent des Landes a refusé en disant : « Nous avons toujours pratiqué une équité financière concernant les frais de fonctionnement. Nous versons à l’école privée, pour les seuls enfants domiciliés sur la commune, le même montant que les frais de fonctionnement constatés à l’école publique. De plus nous finançons les services périscolaires, de restauration et de garde des enfants mais nous ne souhaitons pas participer à la fuite de jeunes Vincentais qui pourraient être scolarisés dans d’autres communes »
En effet, l’article 89 de la loi n° 2004-809 du 1er août 2004 oblige les communes, pour le privé, à participer au financement de la scolarité des enfants résidant dans leur commune et scolarisés dans une autre commune. Pourtant, cette obligation n’existe pas pour une inscription dans un établissement public ....