Ecrit le 2 mai 2013
Les chiffres du chômage du mois de mars 2013, publiés jeudi 25 avril par le ministère du travail, indiquent que le record du nombre de demandeurs d’emploi, qui datait de janvier 1997, a été dépassé. 3 224 600 personnes sont désormais inscrites en catégorie A (aucune activité au cours du mois), contre 3 195 500 début 1997.
Si l’on inclut les demandeurs d’emploi ayant eu une activité réduite (catégories B et C), la France passe en mars le terrible cap des 5 millions d’inscrits à Pôle emploi (4,7 millions sur la seule métropole). Les moins de 25 ans et les plus de 50 ans sont durement touchés avec une hausse en mars de 1,3 % chacun. Pour les chômeurs de très longue durée (plus de trois ans d’inscriptions), la hausse est de 18,2 % sur un an. Logiquement, le nombre d’inscrits à Pôle emploi bénéficiaires du RSA bondit de 13,5 % en un an. Quant au nombre d’offres d’emploi collectées par Pôle emploi, il a reculé de 6 % en mars par rapport à février.
Le taux de chômage en France (10,2 % à la fin de décembre 2012) est, certes, inférieur à celui de l’Espagne (27,16 %) mais cela ne nous console pas.
Seniors, jeunes
Dans un article du Monde du 26 avril, Samuel Laurent et Manon Rescan font ressortir des éléments préoccupants :
Le chômage augmente surtout chez les plus de 50 ans : Les plus de 50 ans représentent près de 30 % des personnes à la recherche d’un emploi depuis un an ou plus, contre 7,73 % de moins de 25 ans.
Le chômage de longue durée touche aussi plus durement les personnes de plus de plus de 50 ans : le nombre de plus de 50 ans au chômage depuis plus de dix ans augmente de manière spectaculaire. Un phénomène qui s’explique d’abord parce qu’ils sont de plus en nombreux au sein de la population active en raison du recul de l’âge de départ à la retraite. Mais cela confirme surtout le fait que les employeurs rechignent à embaucher des plus de 50 ans. Une tendance renforcée par l’absence de politiques publiques efficaces pour l’emploi des plus âgés.
néanmoins, les difficultés des seniors à trouver un emploi ne peuvent pas masquer les problèmes croissants des jeunes. Le nombre de chômeurs de moins de 25 ans n’a pas cessé d’augmenter depuis 2008. Le nombre de moins de 25 ans à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an a, lui, doublé en cinq ans.
Plans « sociaux »
Licenciements économiques : De Florange à Aulnay, les fermetures d’usines se multiplient en France, et sont souvent la face médiatique visible du chômage. S’ils représentent des tragédies pour des zones entières, ces plans sociaux ne sont pourtant pas, loin de là , le premier motif d’entrée au chômage. Les principales causes d’entrée au chômage viennent avant tout de fins de CDD et autres contrats précaires ou saisonniers, et de la mise en place des ruptures conventionnelles à partir de 2009.
Et les sorties du chômage ? Il y a heureusement des reprises d’emploi, mais le motif le plus fréquent est... la radiation accidentelle des listes, pour les gens qui n’ont pas actualisé leur situation à temps. On peut aussi noter le poids stable des formations et des sorties pour dispense de recherche d’emploi (que l’on accorde notamment aux chômeurs sur le point d’être mis en retraite).
Ecrit le 8 mai 2013
Récession : pire que prévu en 2013
La zone euro connaîtra cette année une récession plus importante que prévu, avec un produit intérieur brut se repliant de 0,4 % (contre -0,3 % jusqu’ici) et un chômage au-dessus de 12 %, selon les nouvelles prévisions économiques de la Commission européenne. Les 17 pays de l’Union monétaire devraient renouer avec la croissance en 2014.
Selon ces prévisions, la France sera en récession cette année, avec une croissance de - 0,1 %, le gouvernement tablant, lui, sur une croissance de 0,1 %. En 2014, le pays renouera avec la croissance : + 1,1 %, estime la Commission européenne.
L’endettement de la France, qui s’est élevé à 90,2 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2012, croîtrait pour atteindre 94 % en 2013 et 96,2 % en 2014. Le 3 mai, deux ans supplémentaires ont été accordés à la France pour ramener son déficit dans les limites de la réglementation européenne.
Le chômage continuerait à augmenter en France, à 10,6 % de la population active en 2013 et 10,9 % en 2014, après 10,2 % en 2012.