Ecrit le 7 mars 2014.
Chômage : Francis, Bernard, Claire
Le chômage, malheureusement, ne dé- croît pas, entraînant dans son sillage l’isolement des chercheurs d’emploi, la perte de confiance en soi, voire une sorte de déshumanisation. Depuis près de 30 ans, Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC) démontre que le chômage n’est pas une fatalité.
l’association offre aux chercheurs d’em- ploi un soutien humain encourageant ainsi que des conseils techniques pour orienter leurs recherches d’emploi. En complé- ment, l’association crée et finance des emplois solidaires, dans des associations partenaires, pour des personnes au chômage depuis de longs mois.
L’association SNC a créé un groupe de solidarité à Châteaubriant depuis un an environ. La Mée a rencontré Francis, 54 ans, diplômé, niveau Bac + 2, qui se débat dans les filets du chômage.
Francis est un battant, qui envisage la vie de manière positive, s’engage dans des activités associatives et refuse de se laisser démoraliser. Mais le chômage, pourtant
« Il y a une dizaine d’années j’étais à Nantes, j’avais été aidé par SNC, grâce à qui j’avais fait une formation et trouvé un travail à temps partiel. Me retrouvant dans la région de Châteaubriant et découvrant, dans la presse, la constitution d’un groupe SNC local, j’ai repris contact aussitôt avec l’espoir de trouver un travail à temps plein. J’étais le premier inscrit ! Et j’ai été suivi par Bernard Héas et cécile Jegard » .
Françis a trouvé alors un travail en trois- quarts temps à Angers. Mais hélas, l’asso- ciation qui l’a embauché est en difficulté financière et va se séparer de lui. Rebelote : retour prévisible au chômage.
« L’association me donne des conseils avisés et personnalisés par rapport à mon orientation. Par exemple, elle m’a incité à noter, sur mon CV, les activités asso- ciatives qui sont les miennes et les compétences que j’ai acquises. Et pour une fois, je suis content : ce CV est bien l’image de ce que je suis » .
« SNC m’apporte une aide morale que je ne trouve pas autrement. Eux, je peux toujours les appeler, ils sont toujours là , contrairement aux autres institutions. En situation de chômage on a de vrais amis, ceux qui vous appellent de temps en temps, mais les autres s’éloignent ; ceux qui travaillent vous excluent, sans le vouloir sans doute, mais c’est dur à porter »
Dans l’association SNC, les accom- pagnateurs sont toujours positifs. « Avec eux je ne suis pas un demandeur d’emploi mais un chercheur d’emploi : c’est une appellation plus dynamique » .
« Je continue mes recherches d’emploi, SNC ne le fera pas pour moi. Mais je sais trouver une oreille attentive. Avec mes accompagnateurs j’ai espoir d’y arriver et sans eux je me sentirais limité » .
La vie associative, Françis y tient : « Elle me permet de ne pas tout voir en noir. J’y exerce des responsabilités, c’est très important, mais cela ne m’éloigne pas de ma préoccupation première : je suis d’abord chercheur d’emploi » .
Alors, ceux qui n’essaient pas SNC c’est dommage pour eux. « LÃ j’ai trouvé du respect, de la confidentialité, de l’écoute. On peut dire ce qu’on a sur le cœur »
Bernard, accompagnateur, déclare : « Les personnes que nous rencontrons sont manifestement dans la dynamique de l’emploi. On sent une recherche qui veut aboutir. Notre rôle est de les écouter, de les aider à exprimer leurs idées, de valoriser leurs initiatives, voire de leur apporter de nouvelles pistes en fonction des réseaux qui sont les nôtres. Et en même temps, ces rencontres sont enrichissantes pour moi, parallèles à mon travail d’encadrant technique dans une association d’insertion »
Claire accompagnatrice, témoigne : « Je trouve remarquable l’intuition des fondateurs de SNC. Nous pouvons le constater à chaque fois que nous sommes en entretien avec un chercheur d’emploi, car nous lui apportons quelque chose (même petite) de notre attention, de notre écoute, de nos connaissances, de notre expérience, ... qui peut lui être utile et l’aider à avancer. » Il s’agit pour nous, bénévoles volontaires, non professionnels, d’apporter un soutien à ces personnes : pour analyser leur situation, les inciter à s’engager dans des démarches, ou à prendre des contacts avec d’éventuels employeurs. Notre intervention se fait en suivant une procédure qui a toute son importance : en effet, c’est en binôme que nous pratiquons les entretiens. Et nous nous retrouvons régulièrement avec les autres accompagnateurs, dans un groupe de réflexion (on a toujours plus d’idées à plusieurs). Pouvoir se former à Nantes ou ailleurs, est, pour nous débutants, un vrai encouragement à l’engagement avec SNC. Nous contribuons ainsi, avec enthousiasme, à apporter un service à des personnes se trouvant en difficultés dans leur recherche d’emploi" .
SNC Pays de Châteaubriant :
au 06 18 24 39 40
ou par mail :
groupe.chateaubriant@snc.asso.fr
Pour Solidarités Nouvelles face au Chômage, une réforme de l’assurance-chômage est nécessaire, prenant en compte quatre principaux aspects.
1.- Il est urgent de changer le regard de la société sur les personnes au chômage. Parlons de chercheurs d’emploi et bannissons les termes de « chômeurs » ou « demandeurs d’emploi », trop stigmatisants et peu conformes à la réalité. Donnons une vraie citoyenneté aux chercheurs d’emploi en leur permettant d’être représentés dans les instances de concertation ou de décision tels que le Conseil Économique, Social et Environnemental, le Conseil d’Orientation pour l’emploi et surtout le Conseil d’Administration de Pôle emploi.
2.- Une deuxième priorité est d’adapter le système d’indemnisation du chômage à la réalité du marché du travail . La précarisation du marché du travail oblige aujourd’hui les actifs à de fréquents allers retours entre emploi et chômage. Or, le dispositif d’indemnisation couvre mal ce risque. Il convient donc de corriger cette injustice par une surpondération des périodes d’emploi de courte durée pour le calcul des droits ouverts.
3.- La question de l’élargissement de l’assurance chômage à l’ensemble des salariés et des non-salariés doit également être posée. Comme c’est déjà le cas pour le système de santé ou de retraite, nous proposons l’élargissement de la base cotisante à tous les bénéficiaires de revenus professionnels : salariés de la fonction publique, artisans, entrepreneurs. Cet élargissement de la couverture chômage permettrait de passer de 16,5 millions de cotisants à plus de 25 millions et de résorber ainsi les déficits actuels du régime.
4.- Enfin, ouvrir la médecine du travail aux chercheurs d’emploi serait une vraie avancée sociale alors que toutes les études montrent que plus le chômage s’allonge, plus la santé des chômeurs se dégrade, avec un risque annuel de décès trois fois plus élevé qu’un actif occupé du même âge.
Plutôt qu’un débat à huit" clos entre partenaires sociaux, c’est un débat national : entre politiques, syndicalistes, employeurs, salariés, chercheurs d’emploi, responsables associatifs et citoyens : qui devrait être engagé sur un problème de société qui concerne plusieurs millions de personnes.
(Communiqué)
Ecrit le 29 avril 2015
SNC : rêves de travail
L’association SNC, Solidarités Nouvelles face au Chômage, propose au grand public, dans le cadre des 30 ans de SNC, de s’exprimer librement sur le thème du travail. Les productions (on signe simplement le prénom) pourront ensuite être exposées ou lues. Il est possible de s’exprimer par la photo, le dessin ou bien la vidéo. La participation est ouverte à tous et gratuite.
Date limite : 31 août 2015
Règlement disponible : 01 42 47 13 40