Réforme territoriale
Accueil > Conseil Départemental, Conseil Régional > Les Pays de Loire avec la Bretagne ?
Ecrit le 13 août 2014
Châteaubriant au centre de rien
Jonathan Guillaume, animateur du collectif 44=Breizh, plaide pour un retour de la Loire-Atlantique dans la région Bretagne (historique), mettant la Vendée du côté de Poitou-Charentes et les autres départements des Pays de Loire dans une région ’’Centre-Val de Loire’’.
Reprenant les arguments de Maxime Lelièvre et Jordan Esnault pour qui « Châteaubriant pourrait être au centre d’une prometteuse région Grand-Ouest », Jonathan Guillaume estime que ’’un rapide coup d’Å“il sur la carte situe naturellement le pays de Châteaubriant au milieu de cette grande étendue. Mais cela suffira-t-il à en faire un « centre », point d’équilibre et d’échange un sein d’un vaste territoire ? Rien n’est moins sûr. (...) Soyons clairs, sur ces 30 dernières années, Châteaubriant a clairement pâti des concentrations économique, démographique et politique entraînées par la métropolisation de Nantes, et dans une moindre mesure, celles de Rennes et Angers. A l’inverse du département, Châteaubriant a subi une réelle perte démographique sur les trois dernières décennies. Un phénomène qui l’amène en 2014 à faire partie des villes les plus pauvres de France, cumulant fragilités économiques, sociales et culturelles’’. [Ndlr : et ce n’est pas l’évolution du Pays de Châteaubriant qui pourra corriger la chose.]
Jonathan Guillaume affirme qu’un projet ’’Grand Ouest’’ n’a pas de sens. « A l’échelle de l’Europe, les régions dynamiques reposent sur des éléments d’identification solides. L’Ecosse, la Bavière, la Catalogne, etc... ne sont pas de simples points cardinaux des Etats dont elles dépendent. Elles s’inscrivent dans des réalités historiques, politiques, économiques, sociales qui font l’Europe et le Monde d’aujourd’hui. A l’inverse, la région administrative la plus pauvre d’Europe s’appelle ’’le Nord-Est’’. Et savez-vous où c’est ? ».
Le projet régional se doit de traduire les aspirations de ses habitants afin qu’ils puissent se l’approprier et porter une dynamique territoriale partagée. Le « Grand Ouest », s’appuie sur une vision passéiste, centraliste et élitiste d’une entité administrative comme simple courroie de transmission du pouvoir entre métropoles et Etat, entre Nantes et Paris. Comment affirmer que « tout plaide pour une fusion des deux régions », quand le dernier sondage réalisé montre que seulement 6% des bretonnes et des bretons souhaitent cette fusion (55% pour la réunification, 35% pour le statu quo, 4% ne se prononcent pas), et que 70% des habitants du 44 sont favorables à la réunification. Comment souhaiter « le plus possible de consensus » autour du Grand Ouest, quand 15 000 personnes manifestent à Nantes pour réclamer le droit à un referendum sur la question de la Réunification de la Bretagne, et que les institutions en place leur refusent ?
(fin des extraits de la contribution de Jonathan Guillaume)