Côté jardin
« Le Pays de Châteaubriant n’est peut-être pas très beau …. » disait récemment un journaliste de Ouest-France. Parole malheureuse d’un Nantais ignorant le côté jardin de la Loire-Atlantique. S’il y a 10 ans le Pays de Châteaubriant soufrait d’un manque de politique touristique (malgré tous les efforts faits par l’Office de Tourisme de Châteaubriant), on ne peut pas dire qu’il en soit de même maintenant. Cette année 2000 voit la sortie simultanée de quatre documents :
Le Guide pratique Accueil et Loisirs 2000 est la réactualisation de celui de 1999, qui, tiré à 12 000 exemplaires, est totalement épuisé. Le guide 2000 a donc été tiré à 15 000 exemplaires, qui sont disponibles dans toutes les mairies et qui seront diffusés dans les salons du tourisme de Nantes, Rennes et Angers, ainsi que dans les lieux d’hébergement, les entreprises, etc. Document d’accueil, il présente tous les sites de visites, activités, loisirs, hébergement, restauration.
La carte touristique du Pays de Châteaubriant a été tirée à 30 000 exemplaires. Au verso : présentation des sentiers de randonnée de la région . Des fiches détaillées sur ces sentiers existent sur Nozay et vont sortir sur Châteaubriant avant l’été.
« Loire-Atlantique côté jardin » est un document réalisé en partenariat avec le Pays d’Ancenis. Il est édité en 16 000 exemplaires dont 3000 en anglais et 3000 en allemand. Il vise à nous faire connaître d’une clientèle plus lointaine (région parisienne, Nord, Rhône-Alpes, Angleterre, Allemagne, Belgique, Hollande …). Il sera diffusé dans les salons du tourisme de Paris, Lille, et Rhône-Alpes, et dans les Maisons de la France à l’étranger.
Le programme « Le Printemps a des idées » a été tiré à 5000 exemplaires. Il concerne la période février-juin. Il a pour but d’attirer les visiteurs des environs vers un pays où il se passe toujours quelque chose, en attendant le programme « 50 idées pour un été »Tous ces documents sont disponibles dans les mairies et Offices de Tourisme
Ecrit l’été 2000
Ne dîtes surtout pas à l’Office de Tourisme que son spectacle « Trois Dames et un château » est du « son et lumière » : c’est beaucoup mieux que cela, c’est du théâtre en direct, les acteurs jouent et parlent réellement sous les yeux des spectateurs, aucune voix n’est enregistrée à l’avance.
A l’origine, l’Office de Tourisme aurait voulu faire un spectacle à l’intérieur du château, déplaçant les spectateurs de la partie médiévale à la partie renaissance, mais le Conseil Général, propriétaire des lieux, a refusé, pour des raisons de sécurité. C’est alors qu’a germé l’idée d’utiliser la façade Est du château, façade splendide qui mêle harmonieusement les tours du Moyen-äge et les fenêtres renaissance de la Salle des Gardes.
Le spectacle 2000 sera complètement renouvelé par rapport à celui de l’an dernier, avec un texte étoffé, et davantage d’acteurs et de figurants. Il est prévu deux soirées, les 22 et 23 septembre, avec 750 places à chaque fois. Il est prudent de réserver déjà sa place : aucun spectateur debout ne sera accepté.
1000 ans d’histoire
Le choix initial est maintenu : raconter 1000 ans d’histoire à travers trois femmes qui ont marqué l’histoire de château : Sibylle, Françoise de Dinan et Françoise de Foix.
Le spectacle sera un peu moins didactique, et beaucoup plus populaire. Il débutera par une scène de marché, des paysannes avec leurs légumes, un poissonnier, un marchand de cidre, un tonnelier avec ses compagnons, un forgeron avec son enclume : tout ce qui faisait l’animation des rues du Moyen-Age. C’est alors qu’arriveront les trois comédiens-meneurs de jeu. Cette année le rôle principal sera tenu … par une femme (évidemment), une bateleuse incitant à retrouver
« les cris et les chants, les ris et les pleurs
De ceux-là, de celles-là,
Baronnes et barons
Gens de cour ou gens de peu »
Pour un soir, l’Histoire se ranimera.
D’abord Dame Sibylle, l’épouse fidèle de Geoffroy IV, endeuillée depuis la mort de son époux à la Bataille d’El Mansurah. Mort ? C’était certain. Mais le voilà qui revient… On sait la suite.
Suit alors la série des Geoffroy, V, VI, VII, VIII . Mais Geoffroy VIII meurt sans enfant, c’est donc sa sœur, Louise de Châteaubriant qui devient baronne à son tour. Mais les enfants de celle-ci meurent en bas âge. La Baronnie est alors léguée à son neveu Charles de Dinan en 1383. « La dynastie des Brient et des Geoffroy est morte, vive la dynastie des Dinan-Châteaubriant »
Charles, Roland, Robert, Bertrand de Dinan. Passons. Voici Françoise de Dinan, une femme intelligente, une femme qui aime sa Bretagne et qui désire la libérer de tous les seigneurs Francs qui font les jolis cœurs à la Cour de Bretagne et influencent le Duc de Bretagne. C’est alors que Françoise de Dinan, avec le Maréchal de Rieux, fait un choix politique qui tournera au désastre : elle s’allie avec le Roi de France, l’ennemi de toujours, pour chasser les seigneurs français enkystés à la Cour de Bretagne.
Le Roi de France, Charles VIII, avait promis de ne point piller le pays, de ne pas maltraiter le peuple, et de se retirer dès que le Duc d’Orléans, le Prince d’Orange, les Comtes de Dunois et de Comminges et tous ceux de leur parti seraient, enfin, hors de Bretagne.
Mais promesse de Roi de France
Promesse de mensonge …
1488 Châteaubriant est en feu
Les tours et les remparts de la ville
Sont éventrés et rasés
Le château est mis à feu.
Le Lieutenant Général de la Trémoille
Est maître de la ville
1488 est une année qui fera date dans l’histoire de France, c’est la porte ouverte à la perte d’indépendance de la Bretagne.
Françoise de Dinan meurt en 1500. Son fils François de Laval ne règnera que trois ans. Jean de Laval, devient Seigneur de Châteaubriant. Il a 18 ans, il se fiance avec Françoise de Foix à Morlaix en 1505. Françoise n’a que 12 ans, mais elle est très intelligente et déjà séduisante. Une petite fille, Anne, naîtra de leur union en 1507. Châteaubriant renaît, Châteaubriant revit avec la bénédiction de la Bonne Duchesse Anne de Bretagne.
Mais Anne de Bretagne, la Duchesse en sabots, meurt en janvier 1514. Son époux, Louis XII, Roi de France, meurt en janvier 1515. Souvenez-vous : 1515, le duc d’Angoulême devient François 1er, celui qu’on appellera « Le roi Galant ». Il aime les femmes, certes, mais il cherche surtout à assurer son pouvoir sur le Royaume de France. Il envoie donc Jean de Laval guerroyer au loin et ne manque pas d’appeler Françoise de Foix à la cour.
Abrégeons l’histoire. le 16 octobre 1537 Françoise de Foix est morte. Assassinée par son mari, dit-on. Ou victime d’un chaud et froid attrapé le jour de la St François, le 4 octobre lors d’une fête au château de Vioreau ? Qui saura la vérité ?
« Vieilles pierres, c’est l’heure ! Libérez vos secrets ! Cloches ! Orages ! Chauve-souris et diablotins, c’est à vous maintenant » : tous les 16 octobre revient le cortège funèbre de la Dame de Châteaubriant.
Le Théâtre Messidor est réalisateur de cette épopée théâtrale qui fédère des troupes amateurs venues de Châteaubriant, Sion-les-Mines, Vay, La Grigonnais, Fercé, Soudan et Villepôt.