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Ecrit le 08 avril 2015
Vendredi 30 mars 2015, le glyphosate, qui est la principale molécule du Roundup et de plus de 150 désherbants totaux autorisés dans les jardins amateurs, a été classé comme « cancérogène probable ». par le Centre International de Recherche sur le Cancer. Alors qu’il serait utilisé par 3 millions de jardiniers du dimanche en France, cette décision de l’Organisation Mondiale de la Santé rappelle la nécessité de se protéger : et notamment de protéger les plus sensibles à savoir les femmes enceintes et les enfants. Des pré- cautions que les médecins de l’Association Santé Environnement France (ASEF) rappellent depuis des années.
Cinq pesticides sur le banc des accusés. A côté du glyphosate, deux insecticides, le diazinon et le malathion, qu’on trouve notamment dans les anti-poux pour enfants, ont été classés comme « cancérogènes probables ». Deux autres insecticides, le tetrachlorvinphos et le parathion, sont eux passés dans la catégorie des « cancérogènes possibles ».
Que va-t-il se passer maintenant ? Ce classement n’a pas de caractère contrai-gnant. Il est donc fort probable qu’il ne se passera rien. « On ne vient pas d’apprendre que certains produits mis à la disposition des particuliers sont dangereux surtout quand ils sont utilisés sans protection et à des doses hasardeuses » s’indigne le Dr Patrice Halimi, secrétaire Général de l’ASEF qui vient de publier « La Grande détox : comment éviter les polluants du quotidien » (Ed Calman-Levy) : dont le chapitre 7 est consacré au jardinage. Pour lui, « il faut revenir à des fondamentaux : inutile d’utiliser des pro- duits toxiques qui menacent la santé et l’environnement pour éliminer quelques herbes jugées mauvaises ».
Pour les médecins de l’aSEF, il est possible de jardiner santé.
L’ASEF a d’ailleurs publié en février dernier, un « Petit guide santé du Bio-Jardinage »
Stérilité
Les pesticides sont-ils en train de contribuer à l’extinction de l’espèce humaine ? Sans aller jusque-là , une étude américaine sur 338 hommes montre que les hommes consommant le plus de fruits et légumes chargés en pesticides ont un nombre de spermatozoïdes inférieur de 49% à celui des hommes qui en consom-ment le moins. Les formes normales de leurs spermatozoïdes sont également inférieures de 32%.
Malgré ses limites c’est l’une des rares études portant sur les effets des pesticides dans l’alimentation. Jusque là , les études sur les pesticides concernaient très majoritairement les professionnels comme les agriculteurs.
Ce n’est pas pour autant qu’il faut abandonner les fruits et légumes. Leurs vitamines, minéraux et antioxydants sont indispensables au bon fonctionnement de notre organisme, et en particulier à notre fertilité. Privilégiez-les bio pour avoir tous les avantages des fruits et légumes sans les inconvénients.
Cette étude complète une autre étude, parue il y a un an, sur la fertilité masculine en France : entre 1989 et 2005, la concentration en spermatozoïdes a chuté d’un tiers chez les Français. Les pesticides sont là aussi soupçonnés, les régions de viticulture (Aquitaine et Midi-Pyrénées) étant parmi les plus touchées. Si l’érosion se poursuit à ce rythme, la moyenne française sera au seuil d’infertilité d’ici moins de trente ans.
SOS : Sauvez nOtre Sperme !