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Écrit le 29 avril 2015
Le Comité Palestine-Israë l-méditerranée du Pays de Châteaubriant a tenu en avril son assemblée générale annuelle, autour d’un repas ’’sans chichis’’ permettant à une bonne centaine de personnes de se retrouver. La conférence qui a suivi était animée par :
- Eitan Bronstein de l’association israélienne Zochrot, qui milite pour la reconnaissance des droits palestiniens,
- Mazin Qumsiyeh palestinien, professeur à l’université de Bethléem et de Birzeit.
- Irène Steiner de l’UJFP (Union Juive Française pour la Palestine) qui milite en faveur des citoyens non juifs en Israë l et notamment des Bédouins du néguev.
l’association Zochrot, qui signifie se souvenir en hébreu, veut sensibiliser le public israélien à la « Nakba », la catastrophe vécue en 1948 par les Palestiniens au moment de la création de l’Etat d’Israë l (750 000 personnes déplacées, 600 villages détruits). Une meilleure compréhension de ces événements, qui firent de plus de la moitié des Palestiniens des réfugiés, est fondamentale pour l’avenir des deux sociétés. Eitan Bronstein est un militant israélien qui se bat à contre-courant depuis treize ans pour la reconnaissance de la Nakba et le droit au retour des réfugiés palestiniens. Il dit : « Un Juif peut venir sur n’importe quelle terre. Un Palestinien n’a pas le droit de revenir sur la terre de ses ancêtres ». Eitan Bronstein est maintenant fondateur de l’association De-Colonizer, un centre de recherche alternatif et novateur sur Israë l/Palestine, pour convaincre, pour changer les discours, pour lutter contre les oublis de l’histoire et les mémoires occultées, pour enfin pouvoir penser un autre vivre-ensemble où l’égalité ne serait pas un vain mot.
Mazin Qumsiyeh est l’auteur du livre : ’’Une histoire populaire de la Résistance palestinienne’’. Les médias occidentaux dépeignent la résistance palestinienne contre l’occupation israélienne comme exclusivement violente : résistance armée, attentats-suicides, tirs de roquettes, prises d’otages, etc. Dans la réalité, si ces méthodes existent, elles relèvent de l’exception dans un vaste mouvement de résistance pacifique et non violente, voire créative. Dans son livre, le docteur Mazin QUMSIYEH présente des centaines d’exemples de méthodes de résistance aussi héroïques qu’innovantes employées par les Palestiniens. l’auteur analyse également les réussites, les échecs, les occasions manquées, et les défis que doivent surmonter les Palestiniens ordinaires dans leur lutte pour la liberté dans des conditions extraordinairement difficiles. Il est le seul auteur à avoir effectué le minutieux travail critique et l’étude comparative des soulèvements (de 1920-21, 1929, 1936-39, 1970), et des deux Intifadas de 1987-91 et 2000-06.
Les histoires humaines fascinantes racontées dans ce livre sont autant de sources d’inspiration pour les personnes de toutes confessions et origines politiques afin qu’elles définissent une voie plus efficace et mieux informée pour un avenir de paix et de justice. ’’Il faut débarrasser nos cerveaux de toute mentalité d’occupés. La lutte contre la colonisation viendra des colonisés, dit-il, sous forme d’une Résistance non-violente’’.
Irène Steiner explique que les Bédouins, peuple arabe semi-nomade présent depuis plusieurs siècles dans le désert de néguev, vivent sur ce qui constitue depuis 1948 le territoire israélien et sont citoyens israéliens. Ils sont environ 150 000, représentant 12% de la population arabe du pays, et vivent principalement d’élevage et d’agriculture. Ils construisent des habitations légères, souvent dans des zones très reculées du désert, habitations illégales aux yeux du gouvernement car Israë l ne reconnaît la propriété terrienne dans cette région que si le propriétaire est en mesure de présenter un document fourni par l’administration mandataire britannique de 1921. Israë l fait détruire régulièrement ces habitations !
Voir ici : http://huit.re/0fpt4jrS
Notes :
- Zochrot : se souvenir
- Nakba : catastrophe. Ce n’est pas le résultat d’une guerre entre forces armées, c’est un déplacement de populations civiles effectué par des militaires.
Comité Palestine-Israë l-méditerranée
02 28 04 08 57 Port : 06 74 24 13 97
assochateau.palestine@gmail.com. Un déplacement en Palestine est prévu en septembre-octobre 2015.
Ecrit le 29 avril 2015
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En mars 2013, l’aFPS 44 (Association France Palestine Solidarité) a accueilli à Nantes un groupe de femmes du village de Nabi Saleh. Celles-ci ont expliqué la situation des habitants de leur village, confrontés aux colons israéliens qui les ont dépouillés d’une partie de leurs terres ainsi que d’une source. l’armée qui protège ces colons multiplie les incursions et provoque une insécurité permanente dans le village.
Avant 2000, Nabi Saleh organisait chaque année un festival des arts traditionnels rassemblant des milliers de personnes venues de toute la Palestine. Mais le festival ne peut plus avoir lieu du fait entre autres, des difficultés de circulation imposées par l’occupant. Le souhait des habitants est de renouer avec cette tradition artistique.
Deux groupes d’artistes français, Le Quintet Hamon Martin, et le théâtre Messidor, ont accepté de participer à ce projet avec, entre autres, Abdel Fatah Abu Srour, comédien et metteur en scène de la troupe du camp d’Aïda à Bethléem. Le Consulat général de France à Jérusalem s’est montré intéressé par l’initiative .
Principes :
- 1- Un partenariat équilibré : autonomie de chacune des parties et échange de cultures, faire connaître la culture française tout en s’appuyant sur les références culturelles palestiniennes.
- 2- Des deux côtés, la jeunesse sera ciblée en priorité.
Dès le mois de février 2014, une équipe de théâtre a été constituée à Nantes autour du théâtre Messidor, regroupant une douzaine de jeunes étudiants ou travailleurs motivés par le projet. Parallèlement le théâtre Messidor s’est rendu en Palestine avec une petite délégation du groupe théâtre pour un premier contact. Ce fut notamment l’occasion de mobiliser des jeunes de Nabi Saleh et de prendre conscience de l’ampleur de la tâche à réaliser.
Octobre 2014, le HMQ (Quintet Hamon Martin) est parti à son tour en mission. A cette occasion il a joué à Nabi Saleh et rencontré des musiciens palestiniens pour constituer un concert commun afin de préparer le rendez-vous du festival.
Le projet théâtre a prévu, d’un commun accord entre Palestiniens et Français, de choisir deux contes, l’un proposé par la troupe française et l’autre par la troupe palestinienne. Ces deux textes servent de base à deux productions théâtrales, chaque partie traitant les deux sujets selon sa propre culture. C’est ainsi une façon de créer un véritable échange culturel, avec la confrontation des regards et des interprétations artistiques.
Le 1er mai 2015, à Nabi Saleh, les comédiens palestiniens joueront en premier afin que le public comprenne les histoires. En France, à l’inverse, les Français commenceront les représentations. Voir ici : http://huit.re/8B0WgAaq